Bac 2024. L’épreuve anticipée de français marque le coup d’envoi de cette nouvelle session du baccalauréat. Les candidats en classe de première composent ce matin sur l’un des sujets qui leur a été proposé. Commentaire de texte ou plutôt dissertation, un choix qui leur appartient. Dans cet article, nous te proposons le corrigé des sujets sur lesquels ont planché les candidats de la voie générale.
L’épreuve écrite anticipée de français a lieu ce vendredi 14 juin, de 8 à 12 heures pour tous les candidats de France métropolitaine. L’épreuve orale, quant à elle, se tiendra entre les 24 juin et 5 juillet prochains.
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Bac 2024 : le sujet de l’épreuve de français de la voie générale
Ce vendredi 14 juin, les candidats avaient le choix entre les sujets suivants :
Pour le commentaire de texte
Claire de DURAS, Édouard, 1825
Pour la dissertation
Sujet A : Dans le poème « Sensation », Arthur Rimbaud écrit : « j’irai loin, bien loin ». Selon vous, le Cahier de Douai répond-il à ce projet ?
Sujet B : Selon un critique, La rage de l’expression donne à voir « l’écriture en plein travail et se regardant travailler ». Cette citation éclaire-t-elle votre lecture de l’oeuvre ?
Sujet C : Dans Mes forêts, Hélène Dorion écrit : « mes forêts racontent une histoire ». En quoi cette citation éclaire-t-elle votre lecture de l’oeuvre ?
Sujets bac français 2024 – Voie généraleLire aussi : Bac 2024 : les sujets de l’épreuve de français
Bac 2024 : le corrigé de l’épreuve de français de la voie générale
Commentaire de texte
L’auteure
Tout d’abord, pas de panique si tu ne connaissais pas l’auteure de ce texte à commenter, qui ne faisait pas partie des auteurs au programme de cette session. Il est normal que tu ne la connaisses pas et cela n’a pas de conséquences sur la compréhension du texte, ce qui a également l’avantage de placer sur un pied d’égalité les candidats ayant choisi le commentaire. Néanmoins, sa vie et son parcours méritent d’être mis en avant, tant ses idées et ses écrits sont novateurs ; voici donc une courte biographie.
Née en 1777 et morte en 1828, Claire de Duras est une écrivaine française. Elle est surtout connue pour son roman Ourika, publié en 1823, qui analyse les questions d’égalité raciale et sexuelle. De ce fait, elle est considérée aujourd’hui comme une précurseure féministe et antiraciste, ce qui la place aux côtés d’Olympe de Gouges. Elle est proche de l’écrivain Chateaubriand. Edouard est son deuxième roman, publié en 1825.
L’œuvre de Claire de Duras
Claire de Duras a traité de sujets souvent controversés, mettant principalement en avant des personnages opprimés, marginalisés en raison de leur race ou leur origine sociale. Ces facteurs les empêchent de connaître le bonheur. De plus, elle a évoqué un certain nombre de principes fondamentaux de la Révolution française et présenté les discussions intellectuelles des Lumières, en particulier l’égalité entre tous les hommes, mais également entre hommes et femmes.
La tragédie est un thème commun à ses sujets. Dans chacun de ses trois romans, l’accomplissement de la relation entre les deux amoureux ne peut avoir lieu à la fois pour des motifs extérieurs ou intérieurs.
Édouard est également l’histoire d’un amour rendu impossible par la différence de conditions sociales. Amoureux de la fille du maréchal d’Olonne qui l’a recueilli, Édouard doit s’éloigner et, après la mort de sa bien-aimée, se fait tuer au cours de la guerre d’indépendance américaine.
Les idées essentielles de cet extrait
L’extrait ne pose pas de problème de compréhension particulier, tant du point de vue du vocabulaire, de la structure des phrases, que du contexte dans lequel se déroule la scène. Ici, le paratexte aide les élèves à comprendre le texte. En résumé, les deux personnages, Madame de Nevers et Edouard, sont réunis le temps d’un été dans un château et se laissent aller au plaisir et à la douleur d’aimer, douleur causée par l’impossibilité de leur amour, car ils ne sont pas issus du même milieu social.
Cet extrait appartient à l’objet d’études « Le roman et le récit du Moyen-Âge à nos jours ».
I. Une ode à la nature
A) Un cadre bucolique
Il convient tout d’abord de noter l’omniprésence de la nature, introduite notamment par l’énumération des éléments du paysage qui entourent Madame de Nevers à la ligne 6 : « les coteaux, la rivière, la forêt ».
En outre, il s’agit d’une scène d’entre deux, entre jour et nuit, à l’heure où les parfums de la nature se font plus fort : les sens sont exacerbés. Le contraste entre le calme de la fin de journée qui se dégage du décor et le puissant sentiment d’amour qui s’empare du narrateur, qui indique que « tout [l]’enivrait d’amour » (ligne 12), est quant à lui manifeste.
B) Un extrait qui fait appel à tous les sens
L’odorat est mis à l’honneur dans ce texte, avec partout le « parfum du jasmin » (ligne 9) « jasmin » (ligne 2 et ligne 27).
On remarque également la présence de nombreuses couleurs, qui ajoutent du contraste et de la texture aux décors décrits : « ciel d’azur » (ligne 4), « encore doré » (ligne 4), « vapeur violette » (ligne 7). Cette impression de « texture » se manifeste par exemple par la formule : « l’air était rempli de ces petites particules brillantes » (ligne 5). Cette expression introduit une atmosphère empreinte de magie, dans un cadre enchanteur, presque irréel, scintillant, et décrit bien un moment hors du temps, magnifié par les sentiments d’Edouard, qui vit comme dans un rêve.
En ce sens, la beauté de la nature répond directement à celle de Madame de Nevers, bien qu’aucune description physique de cette dernière ne soit présente dans cet extrait.
II. Une scène idyllique et romantique, contrariée par un amour impossible
A) L’idéalisation des sentiments amoureux
Malgré la beauté et la douceur du cadre décrit par Edouard, on assiste à une rupture de cette harmonie à la ligne 12, matérialisée par « Mais bientôt », qui rompt ce moment de calme, de plénitude, de « paix » et de « silence » (lignes 10 et 11). Cette insertion fait en effet surgir la douleur que ressent le narrateur épris. Ce dernier éprouve de l’ « adoration » (lignes 13 et 17) envers Madame de Nevers, sentiment qui relève de la passion, d’un amour très fort.
Il est intéressant de souligner que le terme d’ « adoration » a comme acception première celle de rendre une culte, le plus généralement à un dieu. Ici, le narrateur place sur un piédestal la femme qu’il aime, en mettant également en avant leur compréhension mutuelle (« elle lit dans mon cœur », ligne 14) ainsi que la réciprocité de leurs sentiments, leur « harmonie » (ligne 11).
Il était possible – et pertinent – de comparer cette scène à d’autres scènes romanesques similaires, par exemple La princesse de Clèves de Madame de Lafayette.
B) Un « barrière insurmontable »
Malgré la beauté et la sincérité des sentiments exprimés par Edouard, leur amour n’est pas possible, en raison de leur différence de condition. Elle est noble, lui simple roturier, ce qui lui fait dire que « le mépris la poursuivrait dans mes bras » (ligne 17).
C) Des cœurs liés malgré l’amour impossible
« Quand vous souffrez, je souffre avec vous » (lignes 23-24) : tels sont les mots que prononce Madame de Nevers, qui exprime à son tour, après un long monologue intérieur d’Edouard, ses sentiments envers ce dernier. Cela traduit une communion des personnages, qui éprouvent les mêmes sentiments, même si le lecteur n’a accès qu’aux pensées d’Edouard. Les deux personnages se comprennent en effet sans avoir à parler et partagent leur souffrance d’être éloignés l’un de l’autre, de ne pouvoir concrétiser leur amour en vivant librement leur relation, au-delà des convenances sociales.
III. Un texte romantique
A) Le tiraillement du cœur des deux protagonistes
Cet extrait est caractérisé par la dualité : Edouard est pris en étau entre le bonheur que lui procure son amour pour Madame de Nevers et la souffrance de ne pouvoir vivre au grand jour son amour rendu impossible par les conventions sociales et sa naissance. Son trouble est par exemple visible à la dernière ligne de l’extrait : alors qu’il cueille des fleurs de jasmin, il hésite à « les lui donn[er] » ou à « les lui repr[endre] » (ligne 28). Finalement, la dernière occurrence de cet extrait résume ce tiraillement, ce dilemme incompressible, qui mêle « [s]es baiser et [s]es larmes » (ligne 28).
B) L’expression de la subjectivité
Le narrateur éprouve de vifs sentiments à l’égard de sa bien-aimée. La souffrance se confond avec le bonheur de l’aimer, un thème caractéristique du romantisme.
C) Héritage des Lumières et critique des normes sociales
Dans un dernier moment, il paraissait pertinent d’évoquer l’héritage des Lumières, visible dans cet extrait. Remettant en cause la hiérarchie sociale et les conventions, ce mouvement est très présent dans l’œuvre de Claire de Duras, qui s’insurge, certes de manière sous-jacente, indirecte, de cette situation.
Dissertations
Sujet A
Ce premier sujet concerne l’œuvre de Rimbaud, Cahier de Douai, au programme de cette session 2024.
Tout d’abord, le terme « loin », présent en deux occurrences, induit l’idée de distance géographique, mais aussi de prise de distance vis-à-vis des codes d’écritures. Rimbaud révolutionne en effet la poésie traditionnelle en s’éloignant des règles, en particulier la versification et donc l’emploi de l’écriture en prose. Il fallait donc, autant que faire se peut, introduire la pluralité des sens du terme « loin », qui n’était pas seulement à considérer au sens de distance physique.
Dès lors, voici une proposition de plan, qui permet, de manière graduelle, de traiter ce sujet du concret à l’abstrait.
I. L’éloignement physique : la prise de distance d’un poète vis-à-vis de sa famille et de ses repères
A) La nature comme refuge : un premier pas vers la liberté individuelle
B) Se libérer du carcan social par la satisfaction du désir et la libération des mœurs
II. Choisir d’être loin d’une société critiquable et imparfaite
A) Critiquer la violence des régimes politiques
B) Rejet et diatribe vis-à-vis de la religion
C) S’éloigner de la bien-pensance bourgeoise
III. Prendre ses distances avec les codes poétiques et prôner le renouvellement de l’écriture
A) Être loin du romantisme pour inventer d’autres formes poétiques
B) S’éloigner des codes de beauté traditionnels imposés
C) Des formes poétiques réinventées permises par le rejet du classicisme
Sujet B
Ce deuxième sujet, qui mettait à l’honneur l’ouvrage de Francis Ponge, La rage de l’expression, en lien avec le parcours associé, « dans l’atelier du poète ».
Pour Ponge, l’écriture est un travail d’artisan, qui considère les mots comme des objets à assembler afin de former un tout fonctionnel, cohérent et logique. C’est cette idée qui est au cœur de la citation proposée dans ce sujet : le recueil montre « l’écriture en plein travail et se regardant travailler ». Les mots vivent par eux-mêmes, en autonomie ; c’est ce que l’on appelle l’autotélisme (la poésie parle d’elle-même, par et pour elle-même).
En effet, il souhaite « En revenir toujours à l’objet lui-même, à ce qu’il a de brut, de différent », comme il l’explique dans « Berges de la Loire ». Pour lui, les objets qu’il étudie sont donc à considérer comme un matériau brut, central, avant qu’il ne soit traité verbalement et/ou poétiquement. L’expression « en plein travail » introduit une vision dynamique et évolutive de l’écriture, qui ne cesse de se transformer au gré des lecteurs, du contexte et de l’ordre de lecture, etc.
Cette démarche introduit une forte complémentarité avec d’autres formes d’art : la peinture, visuelle, colorée, les représentations picturales colorées ou les sons. Le risque pour Francis Ponge est de dénaturer l’objet, en lui accolant des idées qui n’existaient pas à l’origine. En cela, le poète lui confère une certaine autonomie, au sens premier du terme : l’objet a la faculté de vivre par lui-même, selon ses propres lois.
Pour le poète, sa mission n’est pas d’étaler ses sentiments. Au contraire, il est nécessaire de tendre vers l’objet en soi, brut, sans fioritures. C’est cet idéal qui le pousse à écrire sur des sujets les plus communs, des objets du quotidien, tels que le pain, une huître. En cela, les choses ont une existence propre et deviennent objets poétiques, dès lors qu’on les observe attentivement.
Cette oeuvre s’inscrit en outre dans une perspective métapoétique : Francis Ponge se met en scène en train d’écrire, mais aussi de commenter ce qu’il écrit, parfois en plein processus de réécriture de ses brouillons…
Voici une proposition de plan reprenant ces grandes idées :
I. Une oeuvre qui met en scène l’écriture en plein travail
II. Une oeuvre qui donne à lire des poèmes malgré tout
III. Un autoportrait de l’écrivain au travail, qui entreprend un travail sur le langage
Sujet C
Ce dernier sujet concernait le recueil poétique d’Helène Dorion, Mes forêts. S’interroger sur le sujet « Mes forêts raconte une histoire », c’est étudier le lien entre la dimension autobiographique de l’œuvre et le message véhiculé à travers les histoires qui sont racontées, à l’image d’un recueil de contes.
Ainsi, on peut lire à multiples reprises dans le recueil de Dorion les descriptions de la forêt, qui ont toutes pour point commun la vision personnelle de la poétesse, comme l’indique d’ailleurs le déterminant « mes ». La forêt est à considérer comme une métaphore permettant de réécrire des histoires, celle du monde, celle des hommes, celle de son expérience intime, sous la forme d’un cheminement intime.
Afin de regrouper ces idées, voici le plan qui pouvait être adopté :
I. La forêt au centre d’un récit personnel et collectif
II. Une description de la nature au centre du récit poétique
III. La forêt comme révélateur du moi poétique
Lire aussi : Bac 2022 : corrigé du sujet de français
Bac 2024 : le sujet de l’épreuve de français de la voie technologique
Ce vendredi 14 juin, les candidats de la voie technologique se sont penchés sur les sujets suivants :
Pour le commentaire de texte
Wajdi Mouawad, Anima, 2012
Pour la contraction de texte
Sujet A : Rabelais, Gargantua, chapitres XI à XXIV. Parcours : la bonne éducation.
Texte d’après Manon Paulic, « Le défi de l’éducation » dans « L’IA va-t-elle nous remplacer ? », Le Un, n°432, 1er février 2023.
Sujet B : La Bruyère, Les Caractères, livre XI « De l’Homme ». Parcours : peindre les Hommes, examiner la nature humaine.
Texte de Mélanie Semaine, « Restons polis ! Mais pourquoi ? » dans L’Éléphant n°43, juillet 2023.
Sujet C : Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Parcours : écrire et combattre pour l’égalité.
Texte d’après Marie-Eve Thérenty, « De La Fronde à la guerre (1897-1918) : les premières femmes reporters », article paru dans L’Invention du reportage, 2010.
Sujets bac français 2024 – Voie technologiqueBac 2024 : le corrigé de l’épreuve de français de la voie technologique
Commentaire de texte
L’auteur : Wajdi Mouawad
Wajdi Mouawad est né en 1968 au Liban ; homme de théâtre, metteur en scène, dramaturge, comédien, directeur artistique, plasticien et cinéaste libano-québécois. Il dirige le Théâtre national de la Colline à Paris depuis 2016.
A l’instar du sujet de la voie générale, celui de la voie technologique s’ancrait dans le thème « Le roman et le récit du Moyen-Âge à nos jours ».
Assez court et présentant un style d’écriture contemporain et poétique, ce texte agréable à lire et facile à comprendre n’a pas du poser de problèmes de compréhension ni d’interprétation pour les candidats.
Résumé de l’extrait et proposition de plan
L’idée centrale de cet extrait réside dans l’aspect dangereux et imprévisible de la nature. L’écriture sur le mode épique de ce texte renforce cette impression de risque voire de violence. Le fait que cela soit un animal, en l’occurrence une grue (un oiseau) qui prenne en charge la narration nous permet d’opérer un décentrement anthropologique. De ce fait, ce procédé place le sujet au cœur des préoccupations contemporaines et actuelles autour de l’écologie et de l’attention au monde vivant.
Pour organiser ces idées, nous te proposons ci-après un plan, répondant à la problématique suivante : comment cet extrait partagé entre registre épique et poétique, met-il en avant la violence de la nature et du monde animal, qui a ses propres codes ?
I. Un monde dangereux et hostile
A) Une violente tempête qui menace les grues
L’extrait présenté débute par la description d’une tempête particulièrement violente. Cela est d’autant plus visible que l’auteur opère une gradation commençant par un simple « souffle glacial » et s’achève par « les gifles de la tempête ». On peut également noter que les nombreux adverbes et connecteurs logiques renforcent cette construction en crescendo.
De plus, les personnifications et métaphores, qui font de l’écriture de Wajdi Mouawad une écriture très imagée, sont omniprésentes. On pouvait par exemple relever les termes de « hachoir », « gifles de la tempête » (ligne 15), « monstre métallique » (ligne 25), expressions qui laissent place à l’imaginaire, et qui suggèrent en donnant des images dont les contours ne sont pas tout à fait définis.
B) Lutter contre les éléments : un texte comme révélateur de la faiblesse des êtres face à la nature
Le récit présenté met en avant le combat entre le groupe de grues, uni au départ et les éléments, qui finissent par désintégrer cette cohésion. La focalisation interne renforce cette impression d’impuissance et de fragilité face à la violence de la tempête.
Le combat s’avère particulièrement féroce et virulent, comme l’indiquent les énumérations et les hyperboles qui font des grues, des êtres vulnérables, balancés de ci de là, détruits, écrasés par la tempête.
II. Un récit animal surprenant
A) Une chute tragique
La chute de l’extrait est double : sa fin est inattendue (la chute du récit) et se traduit par la chute physique de la grue narratrice, après une lutte acharnée, qui s’écrase contre une paroi vitrée. Cette fin tragique est aussi soudaine qu’inattendue. Elle est renforcée par les nombreux effets d’attente qui retardent l’annonce la mort du protagoniste et sa cause.
B) Les codes animaux
Comme dans les sociétés humaines, les grues, sont présentées dans ce texte, par le biais d’un ensemble de métaphores et de personnifications, comme des êtres sages et avertis, et qui s’appuient sur l’expérience de « la plus âgée », qui sait savent lire la nature qui les entoure.
Dans cette perspective, le premier paragraphe clôt le passage dans une atmosphère de blancheur brillante, qui tranche fortement avec les lignes précédentes. C’est désormais la noirceur, l’obscurité et la lourdeur qui ressortent de ces dernières phrases.
C) La violence humaine
Finalement, on peut s’interroger, en attribuant aux animaux certains caractères humains, sur la violence qu’ils perpétuent dans la société, à la manière des Fables de La Fontaine.
Contraction de texte et essai
Sujet A
Pour ce premier sujet, il fallait faire appel aux connaissances acquises durant l’année, à propos de l’oeuvre de Rabelais, Gargantua.
« Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » : la célèbre formule issue de Gargantua constitue en quelque sorte la réponse de Rabelais à la question « Une bonne éducation peut-elle se passer d’’ emmagasiner des connaissances’ » ?
En effet, s’il apparaît essentiel de disposer de connaissances plus ou moins spécifiques selon les contextes, et plus largement d’une « culture générale », il n’en demeure pas moins que ces connaissances doivent être utilisées à bon escient.
De plus, il ne suffit pas d’en posséder pour tenir des raisonnements corrects et pertinent. A l’inverse, ce n’est pas parce que l’on a peu de connaissances que cela signifie que l’on n’a pas reçu une « bonne éducation ». Cette expression est naturellement à discuter : qu’entendre par une « bonne éducation » ? Est-ce acquérir de nombreux savoirs et savoir-faire, par exemple le latin, les mathématiques, le solfège, une discipline sportive, artistique ? Ou l’éducation renferme-t-elle une acception plus large, comprenant les qualités humaines, la bienveillance, l’empathie, la politesse ?
Dès lors, on peut dire que les connaissances sont nécessaires au développement d’un esprit critique, à la conscience de valeurs et de principes, qui sont nécessaires pour l’épanouissement personnel mais aussi pour évoluer dans la société.
Pour autant, la méthode de l’apprentissage, est à questionner, d’autant plus si celle-ci se fait sous le mode de l’emmagasinement à outrance. Ce terme renvoie à l’apprentissage par le « par cœur », sans forcément comprendre les enjeux. Si cette méthode peut être efficace pour acquérir des automatismes, via la répétition, emmagasiner peut également supposer apprendre sans comprendre, ce que dénonce les humanistes dont Rabelais : apprendre ainsi c’est apprendre superficiellement.
En définitive, pour lui, l’apprentissage efficace et propre au développement personnel nécessite du temps, de la compréhension et de la réflexion.
Sujet B
Ce sujet faisait appel aux connaissances acquises à propos des Caractères, œuvre de La Bruyère, et portait sur la politesse comme dissimulateur des vrais sentiments.
Pour commencer, il semble intéressant de rappeler que la société dans laquelle nous évoluons, sans dire qu’il s’agit d’une « société du paraître », est particulièrement vigilante et sensible aux marques et aux démonstrations de politesse qui semblent créer une cohésion, un bien-vivre ensemble.
La politesse est définie comme telle : il s’agit d’un ensemble de règles qui régissent le comportement, le langage à adopter dans une société, mais aussi le fait et la manière d’observer ces usages. Par sa mise en pratique, la politesse semble également permettre à chacun de trouver et de faire reconnaître sa place dans la société, d’affirmer et de faciliter les relations sociales entre individus.
Néanmoins, il ne faut pas oublier que la politesse est aussi un moyen de dissimuler ce que l’on pense vraiment, de cacher ou de détourner nos états d’âme les plus profonds. Par la maîtrise parfaite de la civilité, il nous est possible de manipuler l’autre et ainsi, de lui dissimuler nos véritables intentions, malsaines et immorales. Cela est particulièrement marquant dans le chapitre « De l’Homme », plus notamment dans les remarques 31 et 32. De plus, La Bruyère souligne que les marques de sociabilité, peuvent être un vecteur facilitant l’imposition d’un rapport de force avec l’autre, de le dédaigner et de le mépriser subtilement. On peut souligner cette idée à l’aide de la remarque 69 sur la Modestie par exemple.
Sujet C
Pour répondre à ce dernier sujet, il fallait s’appuyer sur le texte d’Olympe de Gouges, la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.
Voici plusieurs pistes qui pouvaient être soulevées afin de répondre à ce sujet :
En premier lieu, il est possible d’employer de nombreuses formes et outils littéraires, stylistiques afin de dénoncer les inégalités et ainsi susciter l’indignation des lecteurs. Pour amener ces derniers à prendre conscience de ces inégalités et à lutter contre celles-ci, Olympe de Gouges utilise une argumentation directe. Particulièrement virulente et persuasive dans le préambule et le postambule, l’expression d’Olympe de Gouges entend dénoncer la société patriarcale et sexiste de son temps.
Ainsi, écrire permet d’ancrer les luttes pour l’égalité dans une certaine intemporalité et universalité et de cette manière, permettre une lutte à plus long terme. Dans cette perspective, on peut se rappeler que la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne n’a été véritablement redécouverte qu’au XXe siècle et régulièrement relue par les mouvements féministes actuels. On pouvait ouvrir cette réflexion, en conclusion, en la comparant à d’autres mouvements de revendication d’égalité des droits, comme celui de la négritude.
Pour rappel, ces différentes propositions de corrigé ne sont que des propositions et n’ont absolument pas pour objectif de te faire douter de la copie que tu as produite ! Il s’agit simplement de te donner quelques éléments qui peuvent être attendus, mais ce n’est pas exhaustif et il n’existe pas de plan ni encore moins de copie type pour cette épreuve. Nous espérons que tu as été inspiré(e) par les différents sujets proposés pour cette session !