Bac 2022 : corrigé du sujet de français

À lire dans cet article :

Alors que tu viens certainement de passer les épreuves anticipées de français, nous te proposons un corrigé sous forme de plan détaillé pour l’ensemble des quatre sujets : le commentaire et les trois dissertations du bac général. N’oublie pas qu’il ne s’agit que d’une proposition et que si tu as relevé d’autres éléments qui ne figurent pas ici ou que ton plan est différent, cela ne signifie absolument pas que tu as “raté” cette épreuve !

Le sujet de français au bac 2022 de la voie générale

Le corrigé du sujet de français au bac 2022 de la voie générale

Le corrigé du commentaire de texte

Introduction

Sylvie Germain, auteure contemporaine, introduit dans cet ouvrage aussi bien réalisme que lyrisme, relevant du registre poétique, avec un jeu de sonorités très présent. En effet, l’extrait cherche à faire vibrer le cœur du lecteur par l’expression des émotions et des sentiments personnels et universels avec la colère, l’amour et la joie. À la fois descriptif et narratif, le texte se construit autour du thème central la Nature dans son état sauvage, qui fait presque office de personnage principal, occupe l’espace textuel, à rebours de la majorité des romans qui choisissent d’étudier des personnages humains, réels ou fictifs. Ce texte qui date de 1989, alterne phrases courtes et simples et phrases longues comportant de nombreux adjectifs, volant la vedette aux hommes, qui ne sont plus centraux mais décors, à l’inverse des romans traditionnels.

Problématique : de quelle manière l’auteure présente le lien entre la nature et les hommes ?

I. Le portrait des neuf frères : une description volontairement lacunaire

1. Les neuf frères

Pour commencer, les neuf individus sont présentés comme un groupe, un tout collectivisé qui rompt leur individualité, notamment par l’emploi des pronoms « ils » l.1, l.10, « eux » l.10, « les » l.21, « hommes » l.1, « les fils » l.21. Leur nombre élevé n’est pas commun, et se démarque également par leur impossibilité de vivre à l’intérieur car la nature est leur foyer, leur mère nourricière. Ce portrait romanesque se caractérise par un effet d’attente : le lecteur souhaite davantage de détails sur ces individus, sans résultat.

2. Une vie au cœur de la nature

Les frères vivent en harmonie avec leur environnement, dans une véritable communion entre eux et les forêts, qui se traduit notamment par le rythme ternaire des phrases. Les frères deviennent donc des personnages sylvestres (des bois), partageant leurs caractéristiques. Ces lieux deviennent également un lieu d’initiation pour les neuf fils, le texte tutoyant à cet effet le roman d’apprentissage. Par conséquent, la principale caractéristique des personnages est leur lien, leur appartenance à la forêt, mise en évidence dès le début de l’extrait avec l’anadiplose « … des forêts. Et les forêts… ». Du point de vue de l’atmosphère dépeinte dans cet extrait, on pouvait faire une rapide incise introduisant une comparaison avec le célèbre poème de Victor Hugo, “Elle était déchaussée”, issue de son recueil Les Contemplations : la nature, vivante, y est omniprésente.

II. Une forêt présentée comme une allégorie

Derrière le portrait de ces hommes se cache en réalité la description d’une forêt, un tout solidaire et indivisible.

1. Un texte empreint de poésie et d’une dimension sacrée

Cette poésie transparaît notamment dans l’anaphore du mot “chant” qui structure le premier paragraphe. Dès la deuxième phrase « Et les forêts les avaient faits à leur image », qui fait écho à la création d’Adam par Dieu ; la Nature est érigée en une figure divine.

La localisation de “Saint-Jacques-de-Compostelle” inclue également une dimension religieuse, et accroît cet aspect presque mystique et autonome de la nature, qui agit comme une réelle entité indépendante et puissante.

2. Une nature omniprésente qui détermine les sentiments humains

Du point de vue des procédés, on peut relever le champ lexical de la Nature, voire même de la nature sauvage, intrinsèquement lié à celui de violence mais aussi des sentiments. Les sentiments éprouvés par les hommes semblent renforcés en contact avec la nature, qui fait partie d’eux, qui les a nourris et élevés. En outre, le terme de “Voie lactée” indiquait une impression de toute-puissance de la nature, capable d’agir au-delà du simple spectre terrestre.

Le retour à la nature sauvage rappelle le mouvement littéraire du romantisme, l’Homme n’est plus rationnel, il est en proie à ses émotions renforcées par l’environnement sauvage dans lequel il se trouve.

Le romantisme se traduit aussi par la multiplication des figures de rhétoriques qui construisent le récit avec la métaphore de la forêt se transforme en une véritable allégorie et les nombreuses hyperboles décrivant les émotions ressenties.

III. Une communion entre la nature et les hommes

1. Un tout mêlant hommes et nature

Les expressions alliant hommes et forêts sont multiples : « leur sol commun » ;« hommes et arbres » ; « un même chant ». Le cosmos, comme esquissé plus haut, constitue un cadre, un univers qui réunit les deux éléments.

2. Une ode à la nature

Le texte entreprend un véritable chant en l’hommage de la nature, jouant notamment avec les sonorités des mots, le rythme des phrases.

Enfin, la référence biblique à “Ephraïm”, un personnage de l’Ancien Testament, achève la comparaison entre la nature comprise comme une entité originelle, littéralement à l’origine de tout.

Conclusion

Pour conclure, on peut affirmer que ce portrait mélioratif de la nature contribue à la célébration d’une vie simple, invitant les hommes à vivre en harmonie avec la nature et proposer une protection mutuelle, pour maintenir la vigueur des hommes et de leur environnement, sans qui ces derniers ne sont rien.

On peut rapprocher cette communion avec la nature avec le roman d’Émile Zola, La Faute de l’abbé Mouret (le cinquième de la fresque romanesque des Rougon-Macquart, paru en 1875), portée à son paroxysme : ce dernier met en avant la sensualité entre l’homme et une nature féconde et gorgée de vie.

Corrigé du sujet A de dissertation

Les livres I à IV des Contemplations ne sont-ils qu’un chant intime ?

Ce premier sujet, formulé avec la formule restrictive “ne sont-ils qu’un chant intime” permettait de construire rapidement un plan, en donnant tout d’abord raison à cette affirmation, puis en la nuançant, voire en la contredisant, pour enfin dépasser cette dualité.

Introduction

Victor Hugo, chantre du romantisme et par suite, figure de proue de la poésie romantique et du lyrisme, est un poète du XIXème siècle. Auteur particulièrement prolifique, il a écrit des œuvres regroupées sous des genres aussi divers que la poésie, le théâtre, le roman et même les essais. Auteur engagé, comme à travers Les Misérables, il peint également les sentiments humains et glorifie l’amour ou la beauté de la nature. Le recueil des Contemplations, publié en 1856, aborde de nombreux thèmes, en lien avec les sentiments intimes du poète. Ainsi, l’intime désigne ce qui est au plus profond de quelqu’un, de quelque chose, qui constitue l’essence de quelque chose et reste généralement caché, secret.

Problématique : dans quelle mesure les sentiments intimes de Victor Hugo touchent à une dimension universelle ?

I. Les Contemplations, un recueil marqué par l’évocation des sentiments intimes du poète

1. La douleur omniprésente

Tout d’abord, Les Contemplations est un recueil empreint des sentiments du poète, marqué par le deuil de sa fille Léopoldine. Par conséquent, les livres I à IV retranscrivent la douleur d’Hugo, sa profonde tristesse. De ce fait, l’aspect intime de la poésie de Victor Hugo est particulièrement marqué dans ces quatre premiers livres, notamment dans le poème « Demain dès l’Aube », dans lequel le poète est accablé par la douleur. Il n’est plus que l’ombre de lui-même, frappé par cette profonde tristesse, et sait que sa vie ne sera plus jamais la même.

2. Des poèmes introspectifs et lyriques

La dimension autobiographique de ces quatre premiers livres est centrale : on pourrait interpréter ce dernier comme un recueil de sa douleur, comme un journal intime (il date nombre de ses poèmes), dans lequel il inscrit les événements heureux ou tristes, qui jalonnent sa vie. L’introspection est d’ailleurs un des objectifs de ce recueil, qui constitue en quelque sorte un bilan de la vie du poète, dans la mesure où ce dernier a déjà 54 ans lors de sa composition.

Par ailleurs, le lyrisme, un courant consistant en l’exaltation des sentiments personnels, est omniprésent, glorifiant la nature qui l’entoure, la beauté des oiseux, des arbres et des fleurs sauvages.

3. L’évocation du bonheur de la vie de famille

Pour le poète, la famille est centrale, et relève du caractère personnel de cette sphère intime. Le poème « Mes deux filles » (troisième poème du premier livre) en est un parfait exemple. De la même manière, il relate ses sentiments partagés lorsque sa fille se marie, oscillant entre bonheur de la voir heureuse et tristesse de la voir quitter le foyer, dans « 15 février 1843 » (IV, 2).

Transition : malgré l’omniprésence du lyrisme poétique, on ne peut réduire ce recueil à un simple exposé des sentiments du poète, qui côtoient l’évocation de causes humaines et d’enjeux communs

II. Des poèmes qui appellent le lecteur à prendre conscience de la douleur du monde : un recueil engagé

Dans un deuxième moment, il semble intéressant de dépasser le caractère sentimental pour étudier les autres thèmes abordés.

1. La dénonciation des injustices au cœur du recueil

Le travail des enfants, notamment à travers le poème « Mélancholia » du troisième, « Les luttes et les rêves » est tout à fait représentatif de cette volonté de dénoncer les injustices qui frappent de plein fouet les plus vulnérables et les plus faibles. À cette occasion, Victor Hugo met de côté ses sentiments personnels pour s’adresser directement aux lecteurs et les interpeler par le biais des mots. Cet appel politique utilise le registre pathétique pour toucher le lecteur, en ne parlant pas de ses sentiments intimes, mais en en suscitant de plus profonds chez le lecteur.

2. Le romantisme comme cause politique

La tyrannie ou la guerre en tant que fléau (dans « La Source » ou dans « La Statue »), sont dénoncés dans le recueil, tout comme la peine de mort, rejoignant sa nouvelle célèbre Le Dernier jour d’un condamné. Il se bat pour la dignité humaine, comme dans le septième poème du livre premier, « Réponse à un acte d’accusation ».

3. La nature comme sujet universel

La nature est omniprésente et implique que ce thème parle à tout le monde, et réunisse les lecteurs autour de ce thème commun. On peut citer à cet effet le poème “Elle était déchaussée”.

III. Une poésie qui fait de l’intime un sujet universel partagé avec le lecteur

Enfin, on pouvait parfaitement envisager de construire une troisième partie en affirmant que la réunion de tous ces thèmes constitue la singularité de la poésie d’Hugo, qui balance entre poésie engagée et poésie lyrique.

1. Le poète partage ses sentiments avec le lecteur

En choisissant de retranscrire ce qu’il éprouve, Victor Hugo transmet au lecteur ce qu’il ressent au plus profond de lui. Un exemple extrême est celui du poème « 4 septembre 18431 », dans lequel il ne parvient plus, en raison de l’intensité de sa douleur, à écrire, rompant le lien entre lui et son lectorat. Incapable d’accepter la mort de sa fille, il interrompt la communication verbale dans les poèmes suivants et fait de ses poèmes un miroir des hommes.

2. La mort comme sujet de réflexion sur l’existence humaine

Le poète entame une réflexion sur l’homme et le sens de la vie. En outre, on peut mentionner la phrase figurant dans la préface : « Prenez donc ce miroir et regardez-vous-y », le recueil définissant « l’existence humaine sortant de l’énigme du berceau et aboutissant à l’énigme du cercueil ».

Conclusion

Pour finir, on peut affirmer que le recueil pluriel des Contemplations, ne se limite pas à l’évocation des sentiments intimes du poète, mais dépasse même cette ambition pour aborder des questions plus universelles, dans une poésie plus engagée.

Corrigé du sujet B de dissertation

Dans L’Art romantique (« Théophile Gautier », 1869), Baudelaire écrit : « C’est un des privilèges prodigieux de l’Art que l’horrible, artistement exprimé, devienne beauté […] ». Ce propos rend-il compte de votre lecture des Fleurs du Mal ?

Depuis l’Antiquité, les alchimistes travaillent afin de trouver la formule qui leur permettra de transformer le plomb en or, en cherchant à transfigurer une matière vile en le plus noble des matériaux. Comme eux, le poète se fait alchimiste comme le déclare Charles Baudelaire dans l’épilogue de la seconde édition des Fleurs du Mal : « tu m’as donné ta boue, j’en ai fait de l’or ».

I. Le laid exprimé de manière artistique devient beau

1. La laideur des rues de la ville

Pour commencer, les villes sales dont se dégagent des odeurs nauséabondes, sont largement évoquées dans les poèmes du recueil de Baudelaire. C’est le cas notamment de « Tu mettrais l’univers entier dans ta ruelle », « A une mendiante rousse » ou « Chanson d’après-midi » qui reprend également le thème de la prostitution et de la pauvreté, incarnés par des personnes considérées comme en marge de la société.

2. L’indicible au cœur des Fleurs du Mal

L’exemple emblématique de l’horreur qui devient belle est le poème « Une Charogne » poème XXIX de la section « Spleen et idéal » du recueil, qui décrit la décomposition d’un cadavre, qui interpelle le lecteur qui doit lutter entre le dégoût et la beauté du texte et des sonorités employées. Le laid peut donc susciter le plaisir, à l’image d’un film d’horreur qui fait peur, mais qui plaît et attire le spectateur. Baudelaire souhaite montrer qu’il est possible de créer un objet poétique beau et harmonieux, sans que le sujet abordé ne le soit.

3. Le poète alchimiste

En manipulant les mots, le poète peut, à la manière d’un alchimiste, « transformer la boue en or » selon les propres mots de Baudelaire. Pour illustrer cette idée, il était intéressant d’étudier le poème « Le soleil », tiré de la section des Tableaux parisiens.

II. Néanmoins, le laid peut rester tel quel, sans parvenir à la beauté

1. Quand le beau devient laid

Alors que nous avons écrit plus haut que le laid, par un travail des mots et du langage, peut accéder au beau, il en résulte que l’inverse peut se produire. Ainsi, dans « Alchimie de la douleur », Baudelaire procède à une alchimie inversée, dans laquelle il déclare « par toi, je change l’or en fer » (vers 10).

2. Le laid, malgré tout, est susceptible de rester laid

Le poète, malgré son pouvoir d’alchimiste, n’est pas toujours en capacité lutter contre le spleen, cette force déceptive particulièrement puissant. Ainsi, le Temps est omniprésent dans le recueil des Fleurs du mal, et est présentée comme une figure provoquant horreur et répulsion, à l’image du poème « L’Ennemi », qui présente le Temps comme un monstre sans pitié, vorace et cruel, que l’homme doit craindre comme si celui-ci était un vampire.

3. Le poète maudit

En dépit de la volonté du poète de parvenir à l’Idéal en chassant le laid, l’horrible, l’impur, celui-ci est soumis à la puissance du Spleen, sans parvenir à le vaincre. D’où l’échec des poètes maudits qui n’arrivent pas à partager leur poésie : plusieurs sont censurés, et ne peuvent même pas être qualifiés de beau ou de laid puisque les lecteurs ne parviennent pas à ces derniers. Dès lors, même quand l’horrible est artistement exprimé, il ne devient pas beauté aux yeux d’autrui.

III. Les Fleurs du Mal retranscrivent une beauté classique

1. Une nature encensée : la beauté dans la simplicité

Finalement, le recueil, au-delà de sa volonté de provoquer le lecteur en bouleversant ses conceptions, retransmet également la beauté qui réside dans les choses simples, naturelles, comme les feuilles, les arbres. Il encense également la beauté des femmes, de leur sensualité, et des plaisir charnels, comme dans le poème érotiques « La Chevelure ».

2. Des sentiments évoqués, même tristes, transparaît la beauté

Dans « Alchimie de la douleur », le poète fait de la douleur un élément pour atteindre la pureté, la « quintessence » de la beauté. Baudelaire semble suggérer que dans tout élément réside le beau, et qu’il faut savoir comment l’extraire sans être effrayé par la laideur, constituant une note optimiste parmi le déversement du Spleen dans le recueil.

Conclusion

Pour finir, le poète existe pour magnifier le laid, transfigurer de manière esthétique le réel « horrible », voire « sordide ». Sa mission consiste donc à magnifier les choses les plus sombres et crues pour montrer que partout se cache la beauté, à l’image d’un alchimiste.

Corrigé du sujet C de dissertation

La poésie d’Apollinaire est-elle une célébration de la modernité ?

Ce dernier sujet reprenait également un thème central de la poésie d’Apollinaire : la modernité. Ces trois sujets ne comportaient donc pas de piège ni de difficulté particuliers.
Il était donc pertinent de jouer entre l’alternance entre les thèmes issus de la poésie classique, tels que la mythologie et la religion et les objets modernes, l’essor des villes et des thèmes nouveaux.

Alcools alterne donc entre ces deux thèmes, que l’on pouvait scinder en deux parties, pour les réunir finalement en une troisième. Cette troisième partie pouvait consister en le dépassement de cette dualité, en montrant que les deux thèmes mis ensemble contribuaient à l’écriture d’une poésie d’un genre nouveau, tiraillé entre le monde ancien et la soif de modernité.

I. Une poésie qui chante la modernité

1. Des images de la vie quotidienne inhabituelles dans un recueil de poésie

Apollinaire est avant tout un précurseur de la poésie moderne, qui entend dépasser la dualité opposant la tradition à l’innovation, et plus que cela, l’invention. Ce dernier fait preuve d’un « esprit nouveau » en ce qu’il fait entrer le monde contemporain et les images de la vie quotidienne dans sa poésie, comme avec les nombreuses évocations de la ville.

Dans « Zone », le poète emploie à cet effet des mots nouveaux tout au long du poème : « port-aviation » (vers 6), « sténo-dactylographe » (vers 17) ainsi que l’utilisation de tournures simples, appartenant au registre courant : « il y a » (vers 12). Ce poème met d’entrée de jeu en opposition le monde ancien et le monde moderne : « ancien », « anciennes » (vers 1 et 4), « antiquité », « antique » (vers 4 et 7), contre « neuve » (vers 5) ou encore « moderne » (vers 8).

2. Un style d’écriture rempli de modernité, en rupture avec la poésie classique

Il y crée des images quelque peu insolites et supprime la ponctuation de son recueil, démarche alors inédite entreprise seulement au moment d’imprimer les premières épreuves (versions) de son recueil par le poète lui-même. En cela, Apollinaire est la figure de proue des surréalistes, qui valorisent la spontanéité de l’imaginaire en s’exprimant librement, sans entraves stylistiques.

Dans Les peintres cubistes, le poète affirmait le propos suivant : « On ne peut pas transporter partout avec soi le cadavre de son père ». Cette formule métaphorique signifie qu’il est nécessaire de se détacher du poids de l’héritage poétique, lourd et contraignant, incarné ici par le cadavre du père. Il faut en ce sens laisser place à la fraîcheur et à la légèreté de la nouveauté pour pouvoir créer et se départir des entraves qui alourdissent la poésie.

3. Une forme novatrice

Apollinaire est à l’origine de la création des « Calligrammes », poèmes dont la structure du texte représente l’objet dont il est question, forme moderne par excellence.

II. Néanmoins, la poésie d’Apollinaire est marquée par un indéfectible lyrisme

1. La poésie amoureuse :

Les Poèmes à Lou, recueil posthume, narre la relation amoureuse du poète. C’est une poésie quasiment autobiographique.

2. Un recours aux figures classiques

Sans rejeter la tradition (on trouve de nombreuses figures de la mythologie telles que le dieu Pan, Ulysse et Pénélope pour le seul poème de « La Chanson du mal-aimé »), Apollinaire construit sa réalité, mêlant des images et figures hétéroclites qui font partie de son univers, de son imaginaire poétique.

3. Des thèmes traditionnels comme socle de la poésie apollinienne

Le poète reprend ainsi des thèmes de la poésie lyrique et romantique, tels que l’aube, l’amour impossible et/ou déçu (Adieu faux amour confondu / Avec la femme qui s’éloigne / Avec celle que j’ai perdue / L’année dernière en Allemagne / Et que je ne reverrai plus », « La Chanson du mal-aimé », vers 6-10). Les épisodes bibliques sont aussi mobilisés, dont l’exemple significatif est celui de l’évocation du pays de « Chanaan » (vers 12) ou Canaan, qui désigne la terre des Hébreux après leur fuite d’Égypte.

Conclusion

En définitive, Apollinaire se place à cheval entre monde ancien, sources d’inspiration antique et lyrique et monde moderne, sans n’en disqualifier aucun pour autant. Il n’est pas en rupture avec ces deux mondes, mais érige davantage une passerelle entre ces deux univers.

 

C’est tout pour cette proposition de corrigé, n’oublie pas de relativiser et surtout, essaie de ne pas faire refaire ta copie a posteriori, cela risque de te faire angoisser et te desservir pour la préparation des oraux ! Ce qui est écrit est écrit et si tu as l’impression de ne pas avoir réussi, donne tout pour l’épreuve orale !

 

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