Article biographie Francis Ponge

Qui était Francis Ponge ?

Au sommaire de cet article 👀

L’œuvre de Francis Ponge, La rage de l’expression est au programme du bac de français 2024. Nous te proposons donc dans cet article d’étudier la vie et l’œuvre de cet auteur. De quoi préparer avec rigueur tes révisions pour les épreuves écrite et orale.

Avant de commencer, nous te rappelons que nous avions analysé La rage de l’expression dans cet article, en lien avec l’objet d’étude imposé dans le cadre du bac français !

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Enfance et débuts de Francis Ponge

Francis Ponge naît à Montpellier le 27 mars 1899. Fils de Juliette Saurel et Armand Ponge, il est issu d’une famille huguenote (protestante) originaire de Nîmes, dans le sud de la France. En 1900, peu après la naissance de leur fils, la famille Ponge s’installe à Avignon où naît Hélène, la sœur de Francis. Les Ponge mènent une vie bourgeoise au sein de la bonne société protestante d’Avignon en menant des activités de plein air, accompagnés de gouvernantes et de précepteurs. En 1908, Francis entre au lycée Frédéric-Mistral.

Une jeunesse confortable et aisée

En 1909, le père de Francis Ponge est muté à Caen. La famille le suit et s’intègre à la société bourgeoise protestante de la ville de Normandie. En 1913, il voyage aux Pays-Bas, en Belgique et au Royaume-Uni avec son oncle paternel, professeur au lycée Condorcet à Paris, et sa tante. En 1914, l’approche de la guerre interrompt ses vacances d’été en Thuringe. Il travaille dans un hôpital militaire caennais à la fin de l’été. Il poursuit ses études et lit les grands auteurs classiques tels que Lucrèce, Horace, Tacite, mais aussi les symbolistes. C’est une période de dandysme (un dandy est un homme se voulant raffiné et élégant) où il écrit ses premiers poèmes.

Élève brillant, mais dissipé, il obtient néanmoins en 1915 la meilleure note de l’académie en philosophie pour une dissertation sur « L’art de penser par soi-même ». Il décide de s’engager dans l’armée après la mort d’un cousin tué au front. Cependant, il est victime d’une crise d’appendicite aiguë qui le contraint à être hospitalisé et l’empêche de réaliser ce souhait. L’année suivante, il entre en hypokhâgne (première année de classe préparatoire littéraire) au lycée Louis-le-Grand à Paris.

Études et mobilisation

En 1918, il est reçu au baccalauréat de droit. Il est mobilisé dans l’infanterie lors de la Première Guerre mondiale et en 1919, il contracte la diphtérie (infection des voies respiratoires très contagieuse). Il passe sa convalescence dans la villa d’Henry Bataille (1872-1922), un poète. À Strasbourg, il prépare l’École normale supérieure ; il est admissible, mais reste muet à l’oral. Il adhère au parti socialiste. Démobilisé, il se brouille alors avec sa famille.

En 1920, il mène une vie de bohème entre Caen et Paris. En 1921, il rédige Esquisse d’une parabole, apologue socialiste qui est publié fin 1922 dans Le Mouton blanc. En 1922, il séjourne à Caen où il se réconcilie avec sa famille et connaît une intimité intellectuelle avec son père. Il entre au service de la fabrication chez Gallimard. Il écrit les satires Fragments métatechniques publiées en janvier 1923. Son père décède en mai 1923 et sa mère ainsi que sa sœur viennent s’installer à Paris.

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Ses débuts dans l’écriture

C’est dans ces années qu’il publie son premier sonnet dans la Presqu’île n°4 sous le pseudonyme de Nogères, tout en menant en parallèle, à partir de 1917, des études de droit et de philosophie à la Sorbonne.

Au début des années 1930, il se marie avec Odette Chabanel et adhère au parti communiste en 1937.

Mobilisé en 1939, démobilisé en 1940, il prend contact avec la Résistance en 1941, comme agent de liaison entre les journalistes et les ouvriers du livre en zone Sud. C’est en 1942 qu’il publie Le parti pris des choses. À la Libération il regagne Paris, où Aragon lui confie les pages littéraires du journal communiste Action. En 1947, Il quitte le PC, désapprouvant son « sectarisme intellectuel ».

Difficultés avant le succès

De 1944 à 1952, Francis Ponge connaît une telle précarité qu’il doit vendre en partie sa bibliothèque et ses meubles pour survivre. Au cours de cette période, il rencontre les plus grands artistes, Picasso, Braque, Giacometti, Dubuffet, qui lui viennent en aide, comme ce dernier, qui lui cède un appartement rue Lhomond. Les textes qu’il écrit pour eux, à l’occasion d’expositions, seront rassemblés dans Lyres, en 1961.

Il devint directeur artistique et littéraire de l’hebdomadaire communiste Action de 1944 à 1946. Il quitte le parti communiste en 1947, considérant que le parti interférait avec sa liberté individuelle en tant qu’auteur, traitant dès lors dans son œuvre de la perception et de l’expression individuelle dans un monde sous la menace du totalitarisme intellectuel et de la morale collective. Après un séjour en Algérie, il entre à l’Alliance française comme professeur jusqu’en 1964. Il connaît à partir de cette époque une reconnaissance publique, avec des prix et récompenses (Légion d’honneur, Grand Prix de l’Académie française), des conférences et des lectures (Cerisy, Centre Pompidou) et un hommage au festival d’Avignon en 1985.

Avènement

En 1947, Francis Ponge acquiert finalement une renommée internationale alors qu’il est professeur à l’Alliance française (organisation dont l’objectif est de faire rayonner la langue et la culture françaises à l’extérieur ou à l’intérieur de la France).

Il publie Proêmes en 1948, La Seine en 1950, La Rage de l’Expression en 1952, Le Soleil placé en abîme en 1954, Pour un Malherbe en 1965 ainsi que divers textes sur la peinture.

Il meurt à Bar-sur-Loup le 6 août 1988.

Francis Ponge et le surréalisme

Francis Ponge se dit lui-même de la génération surréaliste, mais s’il partage certains principes – mysticisme, irrationnel et appel à l’inconscient. Tu trouveras dans cet article une explication du mouvement surréaliste.

L’écriture de Francis Ponge

En opposition à la conception traditionnelle du rôle du poète consistant à étaler des sentiments, Ponge espère atteindre une expression adéquate (pour l’auteur et pour le lecteur) de l’objet dont il est question. Ainsi, contrairement à la recherche surréaliste, avec laquelle Ponge partage pourtant certains centres d’intérêt, il faut se défier de toute « spontanéité » que l’écriture automatique entend précisément libérer. Il veut également éviter tout bavardage verbeux (inutile). Dans cette perspective, on peut considérer que le travail de Ponge se situe à l’extrême limite du champ poétique. Lui-même refuse d’ailleurs le qualificatif de « poète ».

Quelles sont les caractéristiques de l’œuvre de Francis Ponge ?

L’œuvre de Ponge est une nouvelle exploration de la problématique déjà ancienne des relations entre le langage et le monde, combinant une approche à la fois ancienne et moderne et très personnelle sur le sujet. Ponge est notamment connu pour ses poèmes en prose qui méditent sur les choses du monde externe et leurs relations avec le langage. Aborder son œuvre implique ainsi d’aborder le phénomène du langage et les problèmes d’expression. Ponge explore le phénomène par une démarche anti-lyrique et considère l’homme comme une créature absurde dont la particularité – et la seule consolation – est sa capacité à s’exprimer par le langage. Les relations entre les choses et l’homme seront au cœur de son œuvre.

Ses liens avec la peinture et la musique

L’œuvre de Ponge ne saurait également être dissocié d’un dialogue avec les autres formes artistiques, et notamment avec l’art plastique. « L’Atelier contemporain » (1977) est composé de critiques élogieuses sur Picasso, Braque ou Giacometti, qui étaient par ailleurs des amis de l’auteur. La musique influence également considérablement son œuvre. Toujours dans « l’Atelier contemporain », il compare les tableaux de Jean Fautrier à la lyre, et dans « Pour un Malherbe » (1965), il révèle avoir passionnément étudié la musique dans sa jeunesse, et que les valeurs et principes artistiques initiaux qu’il a gardés de ces années de jeunesse étaient musicaux. De tous les grands compositeurs, celui auquel Ponge se réfère le plus souvent est Jean-Philippe Rameau (1683-1764), au sujet duquel il a consacré un ouvrage et auquel il se réfère fréquemment dans ses écrits.

Conclusion

En définitive, Ponge s’est décrit comme « un peintre des natures mortes », qui à travers l’examen méticuleux des objets et du langage amène le lecteur à une reconstruction de soi. L’ensemble de son œuvre s’adosse alors à la résolution de libérer l’homme de l’ « infime manège » dans lequel il est confiné et accroître « la quantité de ses qualités ».

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