Liens entre gains de productivité et croissance

SES : liens entre gains de productivité et croissance

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La croissance économique ayant différentes origines, dans cet article, nous allons nous concentrer sur les liens entre les gains de productivité et la croissance.

Il existe un cercle vertueux entre la productivité et la croissance économique

Le progrès technique contribue au cercle vertueux entre les gains de productivité et la croissance

L’idée centrale de la théorie de Solow sur la croissance économique est que le progrès technique est un moteur clé de la croissance économique. Selon Solow, la croissance économique ne peut être expliquée que par l’accumulation du capital et le progrès technique. Cependant, le progrès technique est un élément difficile à mesurer. C’est pourquoi Solow a proposé une approche résiduelle pour mesurer l’effet du progrès technique sur la croissance économique.

En revanche, Schumpeter a souligné que le progrès technique ne se produit pas de manière linéaire, mais plutôt par des perturbations soudaines de l’équilibre existant, résultant en des innovations majeures et des destructions créatrices. Selon Schumpeter, le progrès technique est donc la force motrice derrière la croissance économique et ce processus est alimenté par les entrepreneurs qui ont la capacité de mettre en œuvre de nouvelles idées.

Le cercle vertueux entre les gains de productivité et la croissance découle de cette combinaison de perspectives. Les méthodes de travail plus efficaces, associées à l’innovation technologique, stimulent la croissance économique en créant de nouveaux produits et services, en améliorant la productivité et en générant de nouveaux emplois. En retour, une croissance économique accrue peut favoriser davantage d’investissements en recherche et développement, ce qui accélère la croissance. En fin de compte, le progrès technique et les méthodes de travail plus efficaces sont essentiels pour maintenir la croissance économique et la prospérité à long terme.

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La baisse des prix et la hausse des salaires , ainsi que la hausse du profit permis par les gains de productivité permettent la croissance économique

L’économie de production de masse, plus communément connue sous le nom de fordisme, a été l’un des principaux moteurs de la croissance économique au cours du XXe siècle. Cette méthode de production en grande série est basée sur la standardisation et l’automatisation des processus de production pour maximiser les gains de productivité. En réduisant le temps nécessaire pour produire chaque unité de produit, les entreprises peuvent augmenter leur production tout en réduisant les coûts unitaires, créant ainsi une économie d’échelle. Cela permet de réduire les prix des produits, ce qui stimule la demande et augmente les profits des entreprises. Cette augmentation des profits encourage à son tour les entreprises à investir davantage dans la production, créant un effet multiplicateur de l’investissement. Cela se traduit par une augmentation de l’output (O), ce qui stimule davantage la croissance économique. L’efficacité de cette méthode de production a été mise en évidence par l’énorme croissance économique de la période post-Seconde Guerre mondiale, où les gains de productivité ont été considérables.

Au cours des trente années qui ont suivi la fin de la guerre, la production économique mondiale a augmenté de façon spectaculaire, ce qui a permis de réduire la pauvreté et d’augmenter le niveau de vie dans de nombreux pays. En fin de compte, le fordisme et ses méthodes de production en grande série ont contribué de manière significative à la croissance économique mondiale au XXe siècle.

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Sur le long terme, le cercle vertueux entre gains de productivité et croissance semble s’estomper 

La vision de Ricardo

Dans son livre Principes d’économie politique et de l’impôt publié en 1817, l’économiste David Ricardo a avancé l’idée d’un état stationnaire dans lequel la croissance économique ralentit et se stabilise à long terme. Selon Ricardo, cela est dû à l’augmentation de la population qui conduit à une diminution des rendements décroissants et à une augmentation des coûts de production. Cette idée de l’état stationnaire a influencé la pensée économique pendant de nombreuses années, jusqu’à ce que l’économiste Robert Solow remette en question cette théorie dans les années 1950 et 1960. Solow a affirmé que le progrès technique était un facteur clé de la croissance économique à long terme et a montré que l’économie n’avait pas besoin de se stabiliser à un état stationnaire. Au lieu de cela, il a suggéré que la croissance économique pouvait être continue grâce à l’innovation et à l’investissement dans le capital physique et humain. La théorie de Solow a ainsi dépassé les limites de la théorie de Ricardo et a ouvert de nouvelles perspectives pour la croissance économique à long terme.

La peur d’une stagnation séculaire

La théorie de la stagnation séculaire a été popularisée par l’économiste Larry Summers dans les années 2010, et a suscité un débat considérable dans la communauté économique. La théorie suggère que les économies avancées pourraient être confrontées à une croissance économique prolongée à faible taux, voire à une stagnation économique à long terme. L’économiste Robert Gordon a également soutenu cette théorie, affirmant que les innovations technologiques depuis la fin de la révolution industrielle n’ont pas eu le même impact sur la croissance économique que les innovations du passé. Cela est dû au fait que les dernières innovations se concentrent principalement sur des secteurs à faible intensité de main-d’œuvre, tels que les technologies de l’information et de la communication, plutôt que sur des secteurs intensifs en main-d’œuvre, tels que l’agriculture et l’industrie manufacturière.

En outre, ces innovations sont souvent utilisées pour améliorer l’efficacité plutôt que pour créer de nouveaux produits ou des marchés. Cependant, certains économistes, tels que Paul Romer, ont suggéré que l’innovation est encore essentielle à la croissance économique et que de nouveaux secteurs innovants, tels que la biotechnologie, pourraient contribuer à une croissance économique soutenue. Dans l’ensemble, la stagnation séculaire est un défi économique important qui nécessite une réflexion continue sur les sources potentielles de la croissance économique future.

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