Le modèle économique allemand : forces, faiblesses et différences avec la France

modèle économique allemand

Au sommaire de cet article 👀

L’économie allemande est souvent citée comme un modèle de croissance et de compétitivité en Europe. Grâce à une forte spécialisation industrielle, une politique de l’offre et un équilibre budgétaire strict, l’Allemagne a su surmonter des crises majeures comme la crise des subprimes et la crise de la dette en Europe. Mais quelles sont les spécificités du modèle économique allemand ? Quels sont ses atouts et ses limites ? Et en quoi diffère-t-il du modèle économique français ? Cet article décrypte les forces et faiblesses de l’économie allemande et sa place en Europe.

Quelles sont les spécificités du modèle économique allemand ?

En Allemagne, il y a une économie sociale de marché caractérisée par une mise en place d’une combinaison des logiques commerciales et sociales. C’est l’héritage de l’État Bismarkien. Ainsi, il y a une recherche constante d’un équilibre, on appelle ça le capitalisme coopératif.

Comme dans l’analyse de l’économiste britannique Adam Smith en 1776 (dans son ouvrage La richesse des nations) au sujet des « biens clubs », l’Allemagne a appliqué ce principe à son modèle de sorte que l’État n’intervient que dans un principe de subsidiarité. Cela signifie que les pouvoirs publics n’interviennent que lorsque le marché privé est défaillant, en d’autres termes : le secteur privé n’est pas apte à remplir certaines missions.

On peut notamment évoquer le concept allemand « Verbande », désignant une certaine forme d’autonomie des groupes privés qui se réunissent en raison d’intérêts communs. L’État vient ici aussi en supplément, lorsque ces derniers n’ont pas les moyens de réaliser leur objet social.

Le modèle allemand est spécialisé dans l’industrie haut de gamme, en particulier dans le domaine des
automobiles (par exemple : BMW, Mercedes, Audi, etc.). Toutefois, il faut garder en tête que l’Allemagne dépend beaucoup des exportations.

De plus, l’État allemand est très porté sur les politiques d’offre, ce dernier préfère rendre l’offre attractive et entraîner la consommation plutôt que le contraire. C’est, dans une certaine mesure, contraire à la vision keynésienne (qui se concentre plutôt sur la relance de l’économie par la demande à travers des effets multiplicateur et accélérateur formant le cercle vertueux de la croissance), c’est davantage une vision libérale.

Faiblesses et évolutions du modèle économique allemand

Après la Réunification en 1990, il y a eu de gros problèmes en Allemagne : malgré 3 % du PIB de
l’Ouest envoyé à l’Est, les Länder qui étaient en URSS sont toujours moins riches que les autres. Au début des années 2000, l’Allemagne connaît des difficultés d’adaptation à la mondialisation, des
rigidités structurelles et un fort chômage : 11,5 % en 2005 contre 9,3 % en France.

Gherard Schroder, élu de 1998 à 2005 à la chancellerie allemande, fera de profondes réformes
structurelles en Allemagne. Il mettra notamment en place l’agenda 2010 qui visait une baisse des
prélèvements sociaux, des prestations sociales moins importantes et qui fit passer la retraite à 67 ans.

De 2003 à 2005, on mit en place les réformes Hartz qui ont visé à réformer le marché du travail,
particulièrement avec des incitations fiscales pour inciter les entreprises à employer, en mettant en avant une flexibilisation des horaires de travail, une durée de l’allocation chômage plus courte et en facilitant les licenciements. À cela s’ajoute la création des mini jobs, qui sont des contrats à salaire modéré (environ 400€) avec peu de temps de travail et sans obligation de paiement des cotisations sociales.

Mais, le système qui commençait à fonctionner fut ébranlé par la crise de 2008 : moins 5,9 % du PIB en un an, s’enchaînant par une baisse des investissements privés (20 % en 1999 et 17 % en 2012) et publics (1,5 % du PIB contre 2,1 % en UE).

La seule conséquence positive est l’équilibre budgétaire allemand (se distinguant ainsi des autres pays de l’UE), on observe des comptes publics équilibrés depuis 2012. Il y a également une réduction du nombre de chômeurs : on passe alors de 5 millions de chômeurs en 2005 à 2,5 en 2014.

Le problème est que le chômage n’est pas combattu avec des emplois stables et bien rémunérés. Au contraire, on observe un développement des emplois précaires offrant peu de sécurité de l’emploi. Ainsi, de plus en plus de personnes vivent sous le seuil de pauvreté (10 % à la fin des années 1990, environ 15 % aujourd’hui), malgré leurs « jobs ».

Modèle économique français vs allemand : quelles différences ?

Les pouvoirs publics ont un fonctionnement moins centralisé en France qu’en Allemagne. En effet, en France on parle de macrocéphalie.

L’État allemand est moins interventionniste, les partenaires sociaux ont plus de poids dans les accords
qui se pratiquent. Les accords de branches sont plus développés en Allemagne, étant donné que les lois
fédérales, tout comme celles des Länder (régions allemandes), sont peu contraignantes.

Les deux pays ont réagi différemment à la mondialisation : si l’Allemagne fut offensive pour prendre des
marchés, la France fut plutôt sur la défensive en craignant l’ouverture à la concurrence internationale. Ces deux pays ont un point en commun, qui est le rejet du capitalisme anglo-saxon et notamment ses formes les plus prononcées, comme ce fut le cas avec Margaret Thatcher au Royaume-Uni et avec Ronald Reagan aux États-Unis durant les années 1980. Toutefois les Français et les Allemands veulent améliorer leurs systèmes actuels.

Enfin, en termes de rémunération, le salaire minimum, qui a été créé en Allemagne en 2015, est plus faible que le SMIC français : le coût horaire est d’environ 10€/heure en Allemagne contre environ 11€ en France. En conséquence, la compétitivité prix allemande est plus importante et attractive pour les firmes multinationales souhaitant s’implanter en Europe, spécialement en zone UE pour bénéficier de faibles droits de douane.

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