Le Grand oral se tiendra cette année du 20 juin au 1er juillet 2022 et pour l’heure, cette nouvelle épreuve est source de bien du stress chez les élèves en classe de terminale. Dans cet article, nous avons interrogé Alicia, élève au lycée Bois Joly Poitier de la Réunion, sur son expérience du Grand oral, qu’elle a passé l’année dernière, en 2021, lors de la première édition.
Alicia nous a confié son ressenti au sujet de l’épreuve du Grand oral alors qu’elle faisait partie de la première fournée d’élèves à passer cette nouveauté.
Une épreuve encadrée par les professeurs
Tout d’abord, pourrais-tu nous dire quand as-tu passé ton épreuve du Grand oral ?
J’ai passé mon épreuve le lundi 21 juin 2021, dans l’après-midi, mes deux spécialités étant l’HGSP et HLP.
As-tu le sentiment d’avoir bien été préparée par tes professeurs tout au long de ton année scolaire ? Peux-tu dire un mot sur leur accompagnement ?
Je suis issue d’un très bon lycée, les élèves ont eu le chance d’être véritablement accompagnés dans leur préparation. L’accompagnement « intensif » a commencé aux alentours de février-mars. Sinon, depuis le début de l’année, une heure hebdomadaire est aménagée dans notre emploi du temps pour la préparation du Grand oral. Lors de cette heure, on travaillait sur la gestion du stress, la posture à adopter quand on parle à l’oral et tous ces éléments. Ce moment était davantage dédié à la forme de l’oral qu’au fond. C’est à partir de mars que le rythme de préparation est devenu plus soutenu. On prenait deux heures sur nos six heures consacrées à la spécialité pour préparer notre passage. Le professeur organisait des roulements où on travaillait individuellement avec lui. Pendant ce temps, les autres élèves se consacraient à l’étude de leur projet pro. C’était bien organisé.
Ce qui n’était pas trop rassurant lors des premiers mois de préparation, c’est que nos professeurs n’avaient pas toutes les directives. Ils ignoraient si on aurait droit à un support et d’autres détails de ce type. Mais à partir du moment où les attendus se sont précisés, c’était très rassurant. Notre préparation a pu gagner en fluidité.
Le contexte sanitaire n’a pas impacté ta préparation ?
Pas du tout, j’ai eu la chance d’être en présentiel tout au long de l’année.
En amont, as-tu eu de nombreux oraux blancs pour t’entraîner ?
Non, je n’ai eu qu’un seul oral blanc, une semaine avant l’épreuve.
Comment as-tu appréhendé ton épreuve sachant qu’elle faisait sa première rentrée parmi les épreuves du bac ?
Je suis une élève de nature très stressée, je redoutais mon passage. Au tout début de l’année, j’abordais vraiment très très mal cette épreuve, son fort coefficient me faisait peur. Mais le jour de l’épreuve, quand je suis arrivée, le jury m’a mise très à l’aise. On m’a demandé quelle question je préférais (j’ai été surprise, sachant qu’ils ne sont pas censés nous poser la question). J’ai donc choisi le sujet que je maîtrisais le mieux. J’ai un peu dépassé le temps imparti.
Un jury composé de membres bienveillants
Comment s’est déroulé ton entretien avec le jury ?
L’échange a été fluide. Quand je ne connaissais pas les réponses aux questions, je le signalais au jury. Il était très rassurant car il me disait que ce n’était pas grave si j’hésitais. Aussi, il me tendait des perches en me donnant d’autres pistes pour m’aider à répondre.
Certains déplorent la mauvaise organisation de l’épreuve (pas bonne composition du jury, problème dans les convocations…). As-tu été affectée par ces désagréments ?
Je n’ai rencontré aucun problème personnellement.
Le but de cet oral apparaissait-il clair à tes yeux ? Connaissais-tu le barème et les attendus ?
Alors pour être honnête, je ne savais pas vraiment sur quoi j’allais être notée. Mes professeurs nous disaient que les jurys étaient surtout attentifs à notre capacité à argumenter et à échanger.
Cyril Delhay, professeur d’art oratoire à Science Po, conçoit le Grand oral comme un levier d’égalité des chances. Qu’en penses-tu ?
Ces paroles sont bien fondées. J’ai aussi trouvé que cette épreuve était une manière de prendre confiance en soi. Dans les études secondaires, la place de l’oral est assez minime.
Un retour en force des épreuves orales
Jusqu’à présent, les épreuves écrites prennent le dessus sur les épreuves orales au bac. Penses-tu qu’on devrait octroyer davantage de place aux épreuves orales ?
En effet, je suis pour plus d’épreuves orales, c’est professionnalisant de savoir bien s’exprimer.
Enfin, quelques questions sur ta préparation pour le Grand oral. Comment t’es tu préparée ?
J’ai surtout préparé le fond de mon propos, à l’oral je ne faisais pas beaucoup de simulations. Dans les dernières semaines, j’ai commencé à pratiquer à l’oral, je m’entraînais devant mon miroir. C’est un bon outil de mémorisation !
Enfin, as-tu des conseils de dernières minutes à donner aux autres candidats qui n’ont pas encore passé leur épreuve du Grand oral ?
Sachez que vous connaissez votre sujet car vous l’avez manipulé tout au long de l’année. Je ne conseille pas forcément de réviser juste avant l’épreuve, il faut s’aérer l’esprit. Aussi, le jury est composé d’humains, on n’a pas à le redouter. Il faut vraiment avoir un état d’esprit positif et se dire qu’ils sont là pour nous écouter et non nous enfoncer. C’est rassurant et ça met dans de bonnes conditions.
Pour finir, si tu regardes rétrospectivement ta présentation, est-ce que tu modifierais quelque chose ?
Je pense que j’élaborerais beaucoup plus de recherches !