Étudiant à Rennes School of Business, Quentin Vuillemin mène une double vie entre ses cours et la musique. Membre du groupe de pop-rock Løøper, il partage ses astuces pour concilier un parcours exigeant en école de commerce et une carrière artistique en pleine ascension.
Gérer carrière musicale et études exigeantes
Quentin, tu es étudiant à Rennes School of Business. Peux-tu nous dire quelle formation tu suis et ce qui t’a motivé à la choisir ?
Je suis en deuxième année du Programme Grande École, après 2 ans de prépa ECG. J’ai choisi cette école pour l’aspect généraliste. Je voulais repousser un peu l’entrée dans le monde pro, le temps de mieux cerner mes envies et de garder plusieurs options ouvertes. Finalement, je ne regrette pas du tout ce choix, car je me sens très bien accompagné dans mon projet par l’école. J’aurais d’ailleurs peut-être la possibilité d’intégrer un master en double diplôme avec l’EMIC, une école de Management spécialisée dans l’Audiovisuel.
Tes études t’aident-elles pour certains aspects de ton projet musical ?

Bien sûr, l’école ne me met aucun bâton dans les roues concernant mon projet artistique. J’ai eu plus de mal à concilier les deux en sortant de prépa. Puis, j’ai réalisé que l’école était intéressée par ce que je faisais, elle en était même ravie. J’ai d’ailleurs eu la chance d’avoir une année basée sur le thème de la musique, car Marie-Anne Robert s’est révélée être la marraine de ma promo. L’équipe de Sony Music France est venue en début d’année à l’école, ce qui m’a permis de commencer à me créer un réseau. C’était vraiment inespéré. C’est aussi grâce à l’environnement de l’école qu’on a pu décrocher la première partie du concert de Pierre Garnier. J’ai contacté un de mes camarades, dont le père est l’organisateur de la foire de Châlon. Mes études de management m’aident bien sûr avec tout le côté marketing et administratif qu’on doit gérer étant donné qu’on s’autoproduit. On oublie facilement l’aspect entreprise à prendre en compte. Il faut savoir vendre sa musique comme un produit, avoir une présence sur les réseaux sociaux, gérer l’ambiance au sein du groupe…
Tu dois gérer à la fois tes études et une carrière musicale en pleine ascension. Comment arrives-tu à trouver ton équilibre entre les deux ?
L’astuce, c’est d’être très organisé. Je ne dis pas que je suis le plus organisé, mais il faut être conscient qu’une journée ne dure que 24h. Pour pouvoir concilier les deux, il faut se rappeler qu’on peut tirer du positif de chaque expérience. À mon arrivée dans l’école, j’étais très investi, trop même, c’était un peu extrême. Une fois les erreurs et la remise en question passées, on a envie de faire les choses encore mieux. Si je n’avais pas fait ces erreurs l’an dernier, je n’aurais peut-être pas réalisé à quel point ce projet en valait la peine. Il ne faut pas avoir peur de se tromper, et ne pas s’apitoyer sur son sort. Aujourd’hui, mon travail à l’école nourrit directement mon projet : toute la partie management et administrative, c’est presque 40 % du boulot pour faire tourner un groupe.
As-tu pu bénéficier d’un aménagement de ton emploi du temps ou d’un soutien particulier de ton école, comme les sportifs de haut niveau ?
Pour l’instant, je n’ai pas besoin qu’on aménage mon emploi du temps, j’arrive à gérer les deux. Par contre, si le projet grandit, l’école pourra me proposer un aménagement particulier. Je vais également faire une année de césure l’année prochaine, avant la dernière année d’école. Je passerai les six premiers mois chez Sony Music France, puis je consacrerai les six suivants à Løøper pour préparer la tournée et les prochains événements. Faire la première partie de Pierre Garnier nous a vraiment donné envie de réitérer l’expérience autant de fois que possible.
Entre les répétitions, les cours et les concerts, comment restes-tu motivé ? As-tu une routine ou une méthode que tu effectues ?
Concernant la pratique collective musicale, on se retrouve tous les quatre au moins une fois par mois. Sur 2 jours, on est super efficaces, parce qu’on est motivés et on a vraiment envie de faire grandir notre groupe. D’ailleurs, petite exclue, mais on a des singles prêts qui vont bientôt sortir. Quant à mon travail perso, j’essaie de pratiquer le chant et le piano au moins trois fois par semaine. J’ai pris quelques cours de chant il y a deux ans pour améliorer ma technique vocale, mais maintenant je progresse surtout grâce au groupe. On se donne des conseils, on se tire tous vers le haut et on est bien meilleurs quand on est tous ensemble.
Musique et projet artistique
Parlons musique : quand et comment est né votre groupe, Løøper ?
Anciennement, on s’appelait Looper effect. Le groupe est né à l’école de musique à Luçon en Vendée où j’ai passé 10 ans. On jouait chacun dans des groupes différents de la section musiques actuelles. Finalement, on s’est retrouvés ensemble, parce qu’on était les plus motivés. Au début, on était huit. Avec Zacharie et Nathan, on s’est retrouvés tous les trois parce qu’on avait cette volonté d’en faire quelque chose de sérieux. Abraham, le batteur, nous a rejoints après. Ça c’est fait très naturellement, on partageait les mêmes envies et la même vision. Ça fait trois ans qu’on est tous les quatre et c’est ce qui nous convient le mieux. Je dirais que nos vrais débuts, la révélation, elle s’est faite fin 2024 début 2025. C’était l’année des premières fois : premier album, première tournée…
Vous avez récemment assuré la première partie de Pierre Garnier à la Foire de Châlons. Était-ce votre premier concert devant autant de monde ?
Oui, c’était la première fois qu’on jouait devant 15 000 personnes. Jusque-là, on avait des publics d’au maximum 1 000 personnes, ce qui est déjà beaucoup. C’était une expérience très différente de ce dont on avait l’habitude. En général, on s’occupe de l’installation de nos instruments, et là, en sortant du van, on avait un vrai staff qui nous a accueillis et qui se sont occupés de tout. On a joué les premiers morceaux tout tremblants, mais le stress a vite laissé place à l’envie et au plaisir d’être là, sur scène.
Vous êtes plusieurs à chanter et écrire, avez-vous des rôles prédéfinis ou c’est selon la sensibilité et l’envie de chacun ?
On est partis du principe que tout le monde devait écrire et composer. Au début, c’était surtout moi qui écrivais tout. Rapidement, on a compris que le travail de groupe nous permettait de trouver notre patte. Zacharie et moi, les chanteurs, on s’occupe plutôt des toplines et les musiciens plutôt des mélodies. C’est plutôt naturel et logique, mais c’est un vrai travail de groupe. Tout le monde essaie de toucher à tout.
Quels sont vos prochains projets avec Løøper ? Des scènes, un album, un clip ?
Alors, on a des singles qui vont arriver, on a déjà 3 sons enregistrés et prêts à sortir. On est super motivés, notre plan de communication est établi pour tout promouvoir. On s’auto-produit, car c’est difficile aujourd’hui de décrocher un label quand on n’est pas encore connus. Ils préfèrent les artistes déjà populaires. Pour l’instant, ça nous va de tout gérer nous-mêmes, parce que ça fonctionne très bien. On se connait et on se fait confiance.
Et toi, comment envisages-tu l’avenir : continuer à jongler entre deux univers, ou un jour faire de la musique ton métier à plein temps ?
Je fais des études pour m’assurer un avenir. J’ai réalisé pendant mon cursus que mon vrai rêve a toujours été de faire de la musique, surtout quand j’ai compris que c’était possible. L’école, ça me permet d’acquérir des connaissances pour mon réel projet d’avenir.
Si je devais donner un conseil, ce serait de ne jamais baisser les bras. Avec le groupe, on a eu des périodes positives et négatives, la sensation que tout allait mal et que le projet allait se détruire. Mais on a mis de l’eau dans notre vin, on s’est relevés parce qu’on y croyait. Il faut réussir à dépasser le négatif, à rester fort pour que les choses bien puissent arriver. Surtout, n’arrêtez pas de croire en vos rêves.







