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SES : en quoi l’entreprise est-elle une organisation à part ?

À lire dans cet article :

Dans l’article suivant, nous te proposons un traitement de ce sujet de SES mêlant RSE et gouvernance de l’entreprise.

Analyse et définition du sujet

Au sens courant, l’entreprise désigne un projet éphémère, risqué. Hatchuel et Segrestin soulignent qu’elle ne prend son sens moderne qu’à la fin du XIXe siècle avec les travaux de Taylor et Fayol. Le travail se transforme: le contrat de louage de services est remplacé par une association plus durable entre le capital et le capital avec le salariat.

La pensée économique a longtemps considéré l’entreprise comme une boîte noire, donc ne la pense pas comme une organisation.

Lorsque le sujet parle d’ « organisation à part » cela sous-entend le fait qu’une entreprise est une organisation pas comme les autres. Pour certains, en suivant la thèse de Milton Friedman, l’entreprise cherche à maximiser les profits.  Percée décisive de la théorie de l’agence qui pense l’entreprise comme une organisation. Ces idées vont permettre à la gouvernance actionnariale de s’imposer.

Cependant, cette manière de penser l’entreprise est critiquée. L’entreprise doit être pensée comme une organisation qui collectivement innove, crée de la richesse grâce à des compétences qui lui sont propres. Ce qui implique une responsabilité élargie et des formes de gouvernance davantage partenariale. Le rôle des pouvoirs publics est alors à la fois d’encourager la création collective de valeur et limiter les effets indésirables de certaines stratégies d’entreprises du point de vue de la société.

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Proposition de plan

I. L’entreprise est pensée par certains comme une organisation dont le but est de maximiser le profit

Le rôle de l’entreprise dans la société est un sujet controversé dans le monde de l’économie. Certains pensent que l’entreprise doit répondre à des responsabilités sociales et environnementales, tandis que d’autres soutiennent que l’unique responsabilité de l’entreprise est économique. Selon la théorie de la “Main Invisible” de Smith, en cherchant à maximiser ses profits, l’entreprise fournit les meilleurs services possibles à la société. En effet, avec un profit maximal, l’entreprise peut investir, embaucher, et innover. De plus, seules les entreprises qui maximisent leur profit survivent à la sélection des marchés, ce qui conduit à une concurrence saine et bénéfique pour la société. Cependant, cette responsabilité économique n’est pas la seule responsabilité de l’entreprise. Les entreprises n’étant pas élues, elles n’ont pas la légitimité pour assumer d’autres responsabilités que celle de générer un profit pour leurs actionnaires. Dans ce contexte, l’exemple de General Motors qui a privilégié les actionnaires plutôt que les salariés en réduisant les coûts de l’assurance maladie en dit long sur les pressions auxquelles les entreprises peuvent être confrontées pour maximiser leurs profits.

La théorie de l’agence explique les relations entre une entreprise et ses actionnaires en termes de conflits d’intérêts. Selon cette théorie, les actionnaires sont les propriétaires de l’entreprise et ils embauchent des dirigeants pour gérer l’entreprise. Cependant, les dirigeants peuvent poursuivre leurs propres intérêts plutôt que ceux des actionnaires, ce qui crée un conflit d’intérêts. Pour résoudre ce conflit, les actionnaires peuvent utiliser des incitations pour aligner les intérêts des dirigeants avec les leurs. Les incitations peuvent prendre la forme de salaires élevés, de bonus, de stock-options ou d’autres avantages pour récompenser les dirigeants qui maximisent les profits de l’entreprise. Les actionnaires peuvent également surveiller les actions des dirigeants et prendre des mesures pour les remplacer s’ils ne respectent pas les intérêts des actionnaires. Cependant, les coûts de surveillance et de remplacement peuvent être élevés, ce qui peut rendre difficile la mise en place de ces mécanismes. En fin de compte, la théorie de l’agence souligne l’importance des incitations pour aligner les intérêts des dirigeants et des actionnaires, afin de maximiser la valeur de l’entreprise pour les actionnaires.

II. La firme comme une équipe de facteurs qui crée collectivement de la valeur

La question de savoir si les entreprises doivent concilier performances économiques et responsabilité sociétale a fait l’objet de nombreux débats dans le monde de l’économie. Certains soutiennent que l’unique responsabilité de l’entreprise est économique et que la maximisation des profits est le seul objectif légitime de l’entreprise. D’autres pensent que les entreprises ont une responsabilité sociétale plus large et qu’elles doivent tenir compte des intérêts de toutes les parties prenantes, y compris les travailleurs, les consommateurs et l’environnement.

Cependant, de nombreuses études montrent que la conciliation des performances économiques et de la responsabilité sociétale peut être bénéfique pour l’entreprise et pour l’ensemble de l’économie. Par exemple, Benabou et Tirole ont montré que les entreprises qui ont une bonne image de marque sont mieux placées pour faire face aux scandales tels que celui de Nike, et sont donc plus susceptibles de réussir sur le long terme.

De même, Prahalad a montré que les entreprises qui ont une responsabilité sociétale peuvent augmenter leur part de marché en se concentrant sur les produits destinés aux plus pauvres, qui sont souvent plus nombreux dans les pays en développement. Les entreprises peuvent également adopter des stratégies de niche en se concentrant sur les consommateurs disposés à payer plus cher pour des produits durables, ou en obtenant des labels de qualité.

Enfin, la stratégie win-win de Porteur, utilisée par des entreprises telles que 3M et Scotch, montre que la conciliation des performances économiques et de la responsabilité sociétale peut être bénéfique pour l’ensemble de l’économie. Cette stratégie consiste à trouver des moyens de réduire la pollution tout en réduisant les coûts de production et en augmentant les profits de l’entreprise.

L’entreprise est une organisation

En fin de compte, la conciliation des performances économiques et de la responsabilité sociétale peut être bénéfique pour l’ensemble de l’économie. Les entreprises peuvent trouver des moyens de maximiser leurs profits tout en contribuant à la société de manière responsable. De ce fait, les entreprises peuvent être considérées comme une organisation à part.

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