Sources et défis croissance bac

SES : les enjeux de la stratégie de développement

À lire dans cet article :

Dans cet article, nous allons nous concentrer sur un sujet un peu particulier, qualifié même de difficile, autour des stratégies de développement, dans le but de travailler la méthodologie de la dissertation.

Le développement, qu’est-ce que c’est ?

Le développement est défini par François Perroux comme étant un ensemble de « changements mentaux et sociaux d’une population qui la rendent apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel et global et qui transforme les progrès particuliers en un progrès du tout social ». Pour faire simple, cela représente un ensemble de transformations économiques, culturelles et sociales qui aboutissent à une hausse de la richesse et du bien-être.

Une stratégie représente un parcours prédéfini pour atteindre un but en s’affranchissant des obstacles qui séparent la situation de départ et la situation d’arrivée

Ici, ce qui est recherché par la stratégie de développement, c’est la croissance avant tout, puis le développement du pays. Ainsi, ce sont les « enjeux » de la stratégie. En effet, lorsque tu as le terme « enjeu » dans un sujet, tu dois penser à ce qu’on peut gagner, mais également perdre, lors d’une prise de décision.

Lire aussi : SES : l’impact de la croissance démographique sur la croissance économique

Des stratégies de développement qui ont connu des limites importantes

L’industrialisation par substitution des importations

Cette stratégie consiste à substituer la production nationale aux importations. On suppose que le marché intérieur est suffisant. Cette stratégie de développement utilise une remonté de filière, c’est-à-dire : on substitue la production locale aux importations de biens de consommation et on adopte la même stratégie pour les biens d’équipements. De plus, le gouvernement rajoute des barrières protectionnistes afin d’inciter les FMN à implanter des filiales dans ces pays (en effet, celles-ci vont s’installer dans le pays, pour contourner les barrières protectionnistes).

D’abord, cette stratégie a été mise en place dans les années 1930 et 1940 en Amérique latine, puis elle s’est généralisée après 1945. Elle a ensuite été théorisée par Prebish et Fortado, puis a été pratiquée dans un grand nombre de PED, dans le but de rompre le lien de dépendance avec les pays développés et permettre un développement autocentré.

L’industrialisation par industries industrialisantes

Cette stratégie de développement se base sur les branches industrielles, qui elles-même donnent naissances à d’autres activités industrielles qui vont à leur tour induire sur d’autres activités industrielles qui favorisent l’industrie. Structurellement, les industries industrialisantes modifient la matrice inter-industrielle par effets d’entraînement. Par conséquent, l’augmentation de la productivité se diffuse à l’ensemble de l’économie grâce à une intervention de l’État qui va considérablement donner la priorité aux industries à effet d’entraînement à travers de multiples nationalisations des entreprises et planification. Les objectifs étant l’indépendance des économies, le développement de la finance, la hausse des innovations dans le domaine de la technologie des pays du Sud.

À titre empirique, l’Inde et la Chine ont utilisé cette stratégie dans les années 1940, notamment à travers l’industrie lourde (métallurgie, sidérurgie, etc.).

Lire aussi : SES : Les théories d’Adam Smith

La stratégie d’industrialisation par substitution d’exportations

Une stratégie d’exportation également basée sur le concept de remontée de filière. En bref, avant le pays avait des exportations de la production primaire, puis, maintenant, ce sont des exportations de produits manufacturés à fort contenu technologique. Ainsi, nous pouvons parler d’une montée en gamme. C’est la stratégie utilisée en Asie de l’Est.

Nous pouvons ici évoquer le modèle d’Akamatsu avec son image de « vol d’oies sauvages ». Ce modèle se résume à quatre phases. D’abord le pays est en phase de rattrapage. Il importe les produits manufacturés des pays industrialisés et exporte les matières premières ainsi que la production agricole. Les exportations concurrencent les artisans locaux, la main-d’œuvre se déverse des secteurs en déclin vers les secteurs exportateurs. Puis, le pays construit un avantage en construisant sa propre production de biens de consommation qui font concurrence aux importations dans le but de promouvoir et protéger l’industrie nationale. Par la suite, le pays devient exportateur et la production locale de biens d’investissements se développe. Puis, le pays subit un déclin des exportations en biens de consommation de base.

Lire aussi : SES : Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ?

Des stratégies de développement promues par les institutions financières à partir des années 1980, qui ont pu entraîner des effets négatifs

Les limites de la stratégie de l’industrialisation par substitution des importations

Les limites de cette stratégie apparaissent dans les années 1960, il y a notamment trois problèmes principaux. D’abord, le protectionnisme baisse la concurrence, ce qui n’incite pas les entreprises nationales à innover. Puis, la demande reste peu dynamique, car les fruits de la croissance sont mal répartis. Effectivement, les inégalités et la pauvreté restent un problème pour ces pays. Enfin, l’endettement extérieur s’aggrave parce que tout ne peut pas être substitué. En conséquence, les pays exportent peu, mais continuent d’importer, ce qui renforce le déficit commercial. Notons ici que le déficit commercial est un obstacle pour la remontée de filière.

Le développement basé sur une libéralisation des échanges n’a pas été bénéfique comme prévu dans le consensus de Washington

Nous parlons d’une crise du consensus de Washington. En effet, la baisse des dépenses publiques touche des domaines clés comme la santé et l’éducation, ce qui met en péril la pérennité du développement du pays, sachant que la croissance endogène est basée sur ça.

Lire aussi : SES : Faut-il favoriser l’internationalisation des échanges ?

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

À la une