Histoire : la Deuxième République et le Second Empire

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Les espoirs de 1789 ne se sont pas concrétisés avec la restauration dans la première moitié du XIX° siècle. Malgré quelques politiques pour améliorer la vie de la population, l’envie de démocratie grondait encore. Le peuple va à nouveau prendre les armes pour réclamer la mise en place des principes révolutionnaires.

De nombreux espoirs en 1848 avec le retour de nombreux acquis révolutionnaires

Comme on l’a vu dans l’article sur l’Europe entre restauration et révolution, 1848 est une année charnière où de nombreux peuples d’Europe se révoltent lors du « Printemps des peuples ».
En France, Louis-Philippe abdique en février 1848. Dès le lendemain, le poète et homme politique Alphonse de Lamartine prononce un célèbre discours dans lequel il appelle à l’unité de la nation. Le passage le plus connu est celui où il met en avant le drapeau tricolore, symbole de la révolution et de la nation, pour remplacer le drapeau monarchique.
Dès 1848, le gouvernement provisoire et la II° République vont mettre en place de nombreuses mesures pour faire entrer en vigueur les principes révolutionnaires. Pour commencer, Victor Schoelcher fait abolir définitivement l’esclavage en France en 1848 (comme illustré dans le tableau du peintre Biard). L’autre principale avancée est l’arrivée du suffrage universel masculin. S’il ne concerne donc que les hommes pour le moment (jusqu’en 1944), retiens que cela insuffle quand même un grand vent de liberté. Désormais les hommes peuvent voter, quelle que soit leur condition économique et sociale, donc sans aucune condition de richesse. Cela va dans le sens de l’égalité tant réclamée depuis 1789.
Enfin, tu l’auras bien compris, après avoir mis fin à la monarchie, le peuple, via l’intermédiaire de politiciens comme Lamartine, Adolphe Thiers et Alexis de Tocqueville, a réussi à écrire une nouvelle Constitution et à mettre en place la II° République. C’est le neveu de l’empereur Napoléon I°, Louis-Napoléon Bonaparte qui va devenir président. Attention, même s’il deviendra Napoléon III, ne l’appelle pas comme ça dans tes copies si tu parles de la II° République. Tant qu’il n’est pas empereur (2 décembre 1852), il reste Louis-Napoléon Bonaparte.

Une expérience républicaine très courte qui met à mal ces espoirs

Comme tu le sais sûrement, la II° République ne durera même pas les 4 ans du mandat de Louis-Napoléon Bonaparte. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer cet échec.
D’abord, si la République a été mise en place, deux principales factions s’affrontaient, car leurs points de vue divergeaient sur la forme de pouvoir à mettre en place. D’un côté, les républicains modérés, comme Adolphe Thiers, souhaitaient une transition en douceur, en collaborant avec les élites existantes et même la monarchie constitutionnelle. En effet, il n’est pas incompatible d’avoir une monarchie et une République, comme le montre le Royaume-Uni actuel. En face, on trouvait les républicains radicaux, à l’instar de Louis Blanc, qui voulaient, eux, des changements rapides et majeurs dans tous les domaines socioéconomiques et étaient prêts à des conflits sociaux pour arriver à leurs objectifs.

Ensuite, des tensions sociales ont éclaté dans le pays face à l’échec des réformes mises en place. En effet, une des grandes nouveautés de la II° République était la mise en place des « ateliers nationaux ». Ils avaient vocation à diminuer le chômage des ouvriers et limiter les effets de la crise économique. Mais ils étaient peu productifs et les promesses n’étaient pas au rendez-vous, d’où une agitation sociale et politique accrue. Il faut aussi noter qu’en 1850, une loi passe et réduit le suffrage universel masculin d’un tiers. Il faut désormais justifier d’une résidence de 3 ans dans le même lieu et ne pas être radié (pour atteinte à l’ordre public par exemple). Cette mesure évince notamment les ouvriers saisonniers des votants.

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La transition a priori acceptée malgré un tournant autoritaire

Louis-Napoléon Bonaparte veut se maintenir au pouvoir. Il demande aux députés de voter une révision de la Constitution pour qu’il soit rééligible et que son mandat passe de 4 à 10 ans. En effet, il ne pouvait être réélu selon la Constitution de 1848 et devait donc laisser sa place en 1852. La révision ne sera pas adoptée, malgré un vote majoritaire, car la Constitution exige un seuil d’approbation de 75%. Bonaparte décide alors d’un coup d’État le 2 décembre 1851, date anniversaire du sacre de Napoléon I°. Après avoir rétabli un suffrage universel masculin complet, il sollicite alors un plébiscite pour faire approuver son pouvoir. Face à l’absence d’alternatives et grâce à un sincère soutien des paysans, mais aussi par une supposée fraude électorale, le peuple approuve cette décision.

Il va donc mettre en place ce qu’on peut appeler une « démocratie césarienne », vision qu’il avait d’ailleurs exposée quelques années avant dans son livre Des idées napoléonniennes. Il s’agit d’instaurer une politique sociale en faveur du peuple, mais avec un pouvoir concentré dans les mains d’un chef fort, sorte de pouvoir monarchique donc. En définitive, retiens qu’il veut le pouvoir pour lui tout en ayant l’approbation du peuple.

En novembre 1852, quasi à l’unanimité, un senatus-consulte rétablit la dignité impériale. Le peuple l’approuve, par plébiscite, quelques jours plus tard. Le 2 décembre 1852, encore date anniversaire du sacre de Napoléon I°, Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III.

On notera quand même qu’il y a une importante répression des opposants. Retiens l’exemple de Victor Hugo qui s’exilera à Londres le temps du Second Empire. Il met aussi en place le principe de candidature officielle. Le pouvoir soutenait ces candidats, limitant l’arrivée de concurrents. En échange, ces candidats doivent une forte loyauté à l’empereur et ne pas le contredire.

L’expérience de la 2° république, et donc de la démocratie, aura ainsi été très brève. Pourtant, le Second Empire se différencie du Premier en apportant plus de libertés, en confortant des acquis sociaux. Le Second Empire n’est évidemment pas démocratique, mais il s’en éloigne plus que les monarchies précédentes. Retiens que cette période est un peu spéciale. L’entrée dans l’âge démocratique fut difficile et semée d’embûches. Mais cette période permettra la mise en place future de la III° République, plus stable.

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