La IVe République.

Histoire : la IVe République

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Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur la IVe République, au programme d’histoire-géographie en classe de terminale. Contexte d’installation, principes fondateurs, vie sous la IVe République, fin, etc. Tout ce que tu dois retenir pour tes dissertations.

La France détient le record du monde de l’instabilité constitutionnelle. Nous avons pratiqué à peu près tous les régimes et les ruptures étaient plus terribles les unes que les autres (révolutions, coups d’État, défaites militaires, etc.).

Le contexte de l’installation de la IVe République

Après la Seconde Guerre mondiale, le Général de Gaulle est la grande figure française qui ressort de cette guerre grandie, il a incarné la Résistance, la France libre qui a permis à la France de figurer du côté des Alliés et donc du côté des vainqueurs.

Par référendum, un régime provisoire est adopté (le Gouvernement Provisoire de la République Française, le GPRF) et de Gaulle est le chef du pouvoir. Mais, les partis politiques ont encore (et ce d’autant plus vu leur rôle prépondérant dans la Résistance) énormément de pouvoir. Il y a le Parti communiste, le plus puissant de France, le Parti socialiste et le Mouvement républicain populaire (MRP).

La politique engagée alors par le GPRF est fortement inspirée par le programme du Conseil National de la Résistance (CNR). Les réformes mises en place créent des comités d’entreprise, un système de sécurité sociale, mais également des nationalisations essentielles dans les secteurs de la banque, de l’énergie ou encore de l’aéronautique. Certaines nationalisations sont punitives, à l’encontre d’un industriel collaborationniste comme Louis Renault.

Certains membres du GPRF sont favorables au retour de la IIIe République, tandis que d’autres veulent une nouvelle république. De Gaulle va demander aux Français de trancher par un référendum. Ce référendum qui a eu lieu le 21 octobre 1945 voit le oui l’emporter largement et une Assemblée constituante est élue le même jour pour élaborer une nouvelle Constitution.

Les partis élaborent ensemble cette Constitution, mais les Français la rejettent par référendum le 5 mai 1946, alors même qu’à l’époque, les référendums négatifs sont très rares. Une nouvelle Assemblée constituante est alors élue le 2 juin 1946 pour préparer un nouveau projet de Constitution qui est ratifiée le 13 octobre 1946.

Et la rédaction de cette dernière se fera sans le Général de Gaulle qui, en janvier 1946, décide de quitter le pouvoir. Quelque temps après son départ, le Général de Gaulle va faire part de ses propres idées constitutionnelles, dans un très célèbre discours, qui est celui de Bayeux. Dans ce discours du 16 juin 1946 à Bayeux (qui résume la pensée constitutionnelle du Général de Gaulle), de Gaulle explique que le but est que la France soit puissante. Et pour cela, il lui faut un État puissant et pour cela, il faut un chef puissant et donc un Président de la République fort.

De Gaulle n’aura donc de cesse de critiquer le régime de la IVe République, qui est selon lui le régime des partis et donc de la division, de la faiblesse.

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Les principes fondateurs de la IVe République

Pour éviter les problèmes de la IIIe République et notamment son instabilité, la Constitution de 1946 utilise deux techniques de parlementarisme rationalisé. Tout d’abord, l’Assemblée Nationale investit le chef du gouvernement, le Président du Conseil au vu de son programme est élu à la majorité absolue (il est néanmoins proposé par le Président de la République avant de pouvoir être investi par l’Assemblée nationale). Ensuite, le gouvernement ne peut être théoriquement censuré qu’à la majorité absolue.

Le pouvoir législatif est confié de nouveau à un Parlement bicaméral composé de l’Assemblée nationale et du Conseil de la République. Le Président de la République, quant à lui, est élu pour sept ans par le Parlement. S’il n’est plus le chef de l’exécutif et perd au profit du Président du Conseil de nombreuses prérogatives, il peut toujours dissoudre l’Assemblée nationale, même si la procédure est extrêmement complexe.

L’Assemblée nationale naissante est dominée par trois partis politiques : le Parti communiste, le Parti socialiste et le Mouvement Républicain Populaire (chrétiens-démocrates). Le socialiste Vincent Auriol est le premier Président de cette République et entre en fonction en 1947.

La vie de la IVe République

La reconstruction, la Guerre froide et la décolonisation constituent trois défis immédiats pour la République. La prolongation du rationnement et l’inflation (hausse générale du niveau des prix) conduisent à des mouvements sociaux importants. Les grèves chez Renault en 1947 ou dans les mines en 1948 ont été particulièrement dures. Mais l’aide américaine à travers le plan Marshall et la participation aux négociations du GATT en 1947 contribuent à l’ouverture d’une période de croissance économique importante.

Un désaccord avec les orientations gouvernementales entraîne la démission des ministres communistes au printemps 1947. Le Parti communiste sort ainsi du jeu gouvernemental tout en étant le premier parti en nombres de voix. Il suit alors les orientations de Moscou en dénonçant le plan Marshall et le colonialisme.

La période de guerre a renforcé les aspirations indépendantistes au sein de l’empire colonial. Les réponses de la métropole oscillent entre des avancées législatives, telles que l’abandon de l’indigénat ou du travail forcé en 1946, et la répression violente.

En 1946, la France envoie un corps expéditionnaire en Indochine pour lutter contre les indépendantistes, comme le Viêt Minh communiste dirigé par Hô Chi Minh et soutenu par l’URSS. La question coloniale est un boulet pour la République. Vaincue à Diên Biê Phu le 7 mai 1954, la France, nouvellement dirigée par Pierre Mendès France, négocie l’indépendance et signe les Accords de Genève. Réputé probe et intelligent, Pierre Mendès France tisse un lien fort avec les Français en s’adressant directement à eux et en assumant des mesures impopulaires.

Toutefois, l’échec de la Communauté européenne de Défense (CED) lui fait perdre l’appui du MRP. La construction européenne a été un enjeu important de l’après-guerre. Le 9 mai 1950, Robert Schuman, ministre des affaires étrangères français, avait appelé à la création d’un marché commun du charbon et de l’acier avec la République Fédérale Allemande (RFA). Cela avait donné naissance à la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier (CECA) en 1952 (six pays : Benelux, France, Allemagne,Italie).

La construction européenne n’est pas la seule réussite de la IVe République. La politique de reconstruction avait permis le retour d’une forte croissance économique dès le début des années 1950. La société connaît alors d’importantes mutations qui, cumulées avec le “baby boom” et le développement économique, ont conduit l’économiste Jean Fourastié à qualifier la période allant de 1945 à 1975 de “Trente Glorieuses”.

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La mort de la IVe République

Cependant, la IVe République souffre de l’instabilité gouvernementale. 22 gouvernements se succèdent en 12 ans. Cela s’explique en partie par le fort renouvellement du personnel politique après-guerre qui se montre peu discipliné lors des votes partisans.

Surtout, ce qui fut alors appelé les évènements d’Algérie, précipite la République dans une crise in fine mortelle. La guerre d’indépendance algérienne éclate le 1er novembre 1954 avec une série de 30 attentats à différents endroits du territoire algérien. Revendiqués par le Front de Libération Nationale (FLN), ces attentats font 9 morts.

Le gouvernement français est déchiré : Pierre Pflimlin, homme politique ouvert avec des discussions avec le FLN doit prendre la fonction de Président du Conseil le 13 mai 1958. Cela conduit à un coup de force à Alger où les généraux Raoul Salan et Jacques Massu soutenus par les partisans de l’Algérie française mettent en place un Comité de salut public en faisant acclamer le Général de Gaulle. Ce dernier déclare, dans un discours le 19 mai 1958, être disponible. Le 20 mai, des parachutistes venus d’Algérie débarquent en Corse. Le Président de la République, René Coty, avec l’appui d’un certain nombre de parlementaires, craignant un coup d’État, se résout à confier la présidence du Conseil au Général de Gaulle début juin.

Ce dernier, à peine nommé, se rend à Alger le 4 juin 1958 et affirme à la foule l’accueillant, l’avoir comprise. Le Général de Gaulle entend en premier lieu changer la République : le 4 septembre 1958, il présente un projet constitutionnel de la Ve République en grande pompe place de la République à Paris. La victoire du oui au référendum sur cette constitution le 28 septembre 1958 achève le régime parlementaire de la IVe République.

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