nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux

Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux

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Dans la décennie 90, l’URSS est dissoute, la Guerre froide est donc terminée. Le monde devient unipolaire et non plus bipolaire. La hiérarchie des puissances est chamboulée et de nouveaux enjeux se posent comme ceux de l’environnement ou de la lutte contre le terrorisme et les crimes de guerre. Intéresse-toi donc à cette période charnière préparant le passage au 3e millénaire.

De nouvelles formes de conflits viennent marquer la décennie 1990

Tout d’abord, on assiste à la montée du terrorisme international, notamment islamiste, dans les années 1990. Al-Qaïda vient d’être créé et Oussama Ben Laden revendique les attentats du World Trade Center en 1993, le premier attentat djihadiste contre un pays occidental. Il faudra quand même attendre le début des années 2000 et notamment les attentats du 11 septembre 2001 pour voir se préparer une réponse collective des États dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Les conflits asymétriques ont aussi eu tendance à se multiplier dans cette décennie. Pour rappel, un conflit asymétrique est un conflit entre l’armée conventionnelle d’un État et des combattants d’une population, donc opposant des forces a priori très différentes et inégales. C’est le cas notamment en Somalie. La dictature communiste est renversée en 1991, le Somaliland déclare unilatéralement son indépendance. Le pays est exsangue et en proie à la famine. L’ONU lance l’opération Restore Hope avec les États-Unis à sa tête pour aider la population. Cependant, des factions rebelles somaliennes attaquent ces troupes. Les États-Unis vont riposter utilisant notamment des hélicoptères de combat, comme tu peux le voir dans le film La chute du faucon noir. En bref, ce que tu dois retenir, c’est l’escalade des combats entre armée conventionnelle et rebelles qui aboutit à de nombreux morts (312 Somaliens et 19 Américains) et un échec politique cuisant, car le pays reste à feu et à sang.
Enfin, les rapports à la guerre changent, car les pays entrent désormais dans une période de coopération. En 1991, le dirigeant irakien Saddam HUSSEIN envahit le Koweït en partie pour récupérer le pétrole du pays. Face à lui se dresse alors une coalition internationale de 33 pays dirigée par les États-Unis lors de l’opération « Tempête du désert ». En 40 jours, l’Irak est vaincu. Cet exemple dans la 1re guerre du golfe est un exemple de réussite de coopération internationale, censé rompre avec les 45 années de tensions provoquées par la Guerre froide. N’oublie pas que cet optimisme n’a pas duré !

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Une décennie frappée par la multiplication des crimes de guerre et des génocides

Tout d’abord, n’oublie pas d’être précis et de ne pas confondre ces termes. Les crimes de guerre constituent des crimes de masse dans le contexte d’un conflit. La principale différence avec le génocide est que ce dernier vise lui à la destruction d’une partie ou de la totalité d’une population précise, en fonction de sa religion par exemple. Il y a deux exemples marquants que tu dois connaître, le génocide rwandais et celui de Srebrenica.
Au Rwanda, en 1994, deux ethnies s’affrontent, les Hutus, des agriculteurs et les Tutsis, des éleveurs représentant 15% de la population. Avant la colonisation, les Tutsis dominent le pays. Après l’indépendance vis-à-vis de la Belgique, ce sont les Hutus qui récupèrent le pouvoir et veulent se venger. En 1994, ils organisent alors le génocide contre les Tutsis et tuent plus de 800 000 personnes en quelques mois. Cela équivaudrait à tuer 7 millions de personnes en France aujourd’hui. C’est le premier génocide depuis celui des Juifs. Au-delà de la violence inouïe, l’inefficacité de la communauté internationale fut frappante. Les pays ont notamment tardé à qualifier cette épuration ethnique de génocide, retardant d’autant l’arrivée de casques bleus de l’ONU.
Ensuite, c’est en ex-Yougoslavie qu’a eu lieu un autre génocide particulièrement marquant. Dans le cadre de la guerre en Bosnie-Herzégovine (1992-1995), les forces serbes de Bosnie ont encerclé Srebrenica et ont parqué la population, des musulmans bosniaques, en son sein. Afin de créer un État « pur », les troupes serbes vont organiser un nettoyage ethnique de cette population. Ils vont en 5 jours tuer plus de 8 000 personnes, les hommes et jeunes garçons. Tu vois donc ici qu’on a affaire à un génocide, car il vise une population précise. Et ici encore, l’ONU n’a pas su agir, car un bataillon de casques bleus néerlandais était présent sur place et n’a pas pu empêcher le génocide.

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L’émergence d’une gouvernance mondiale pour faire face aux nouveaux enjeux

Face à ces crises intenses et nouvelles, l’objectif de nombreux États est de développer une gouvernance mondiale collective. Une définition complète et relativement courte serait celle-ci : un système de commandement des instances internationales et des échanges mondiaux par un certain nombre d’états s’appuyant sur le multilatéralisme et la coopération. Après la dissolution de l’URSS, l’époque de la bipolarité s’est terminée. De nombreuses institutions internationales ont alors retrouvé un second souffle, notamment l’ONU. Si tu fais la spécialité HGGSP, tu le verras en détail, mais l’ONU a, par exemple, fait autant de missions pour la paix (14) entre 1989 et 1993 qu’entre 1948 et 1988.
La gouvernance mondiale a fortement avancé dans de nombreux domaines dans les années 90. En 1998, 160 États se mettent d’accord pour créer la Cour Pénale Internationale de la Haye (CPI) à la suite des nombreuses exactions commises dans cette décennie. En 1997, l’ONU adopte la Déclaration sur les droits des migrants, permettant d’affirmer les droits fondamentaux d’un migrant et sa famille. Et c’est aussi le début des grandes conférences et accords en faveur de l’environnement. En 1995 se déroule à Berlin la COP 1 (Conférence des Parties), événement qui se réunit tous les ans pour dialoguer sur les actions à prendre dans le domaine climatique. Cela se traduit par la signature du Protocole de Kyoto en 1997, un acte majeur et fondateur de la coopération internationale sur le climat. En effet, il comprend des engagements pour les pays industrialisés de réduire leurs émissions de 5% pour la période 2008-2012. Cela montre les difficultés pour mettre en place une gouvernance mondiale efficace, les États-Unis ne l’ayant pas ratifié alors qu’ils étaient les premiers pollueurs par exemple.
La décennie 90, initiée par la fin de la Guerre froide, était supposée marquer la fin des guerres et le début d’une coopération mondiale dans tous les domaines. Pourtant, la décennie a été entachée par une série de conflits. Retiens que cette décennie montre la complexité de la construction d’une stabilité mondiale. En dépit d’avancées majeures dans la coopération, de profondes divisions persistent toujours entre les nations.

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