Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur une notion essentielle du programme de SVT de la classe de seconde, le phénomène d’apparition de nouvelle espèce, la spéciation.
Les espèces, la diversité du vivant
Définition biologique et interfécondité
Une espèce se définit comme étant un ensemble d’individus partageant des caractères communs et pouvant se reproduire ensemble en donnant naissance à une descendance viable et pouvant se reproduire ensemble. Dans la définition biologique, la notion d’interfécondité est primordiale. Les caractères communs sont transmis de génération en génération lors de la reproduction, sexuée comme asexuée, malgré des variations génétiques et phénotypiques d’un individu à l’autre.
Plus de 2 millions d’espèces connues
À ce jour, on estime qu’environ 2 millions d’espèces d’organismes vivants, des règnes bactérien, animal et végétal, ont été découvertes et observées par les scientifiques. Plus de 10 millions d’espèces seraient encore inconnues ! Parmi celles-ci, certaines nous sont contemporaines. D’autres auraient disparu au cours de l’Histoire de la Terre, par l’évolution des espèces ou bien en raison des crises biologiques, phénomènes d’extinction de masse.
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La spéciation, la naissance de nouvelles espèces
Un concept récent
Le concept de spéciation a d’abord été utilisé par le botaniste, entomologiste et agronome américain Orator F. Cook en 1906 pour décrire la cladogenèse, processus évolutif selon lequel de nouvelles espèces apparaissent. Le concept a ensuite été développé par le biologiste germano-américain Ernst Mayr. Ils s’appuient sur les travaux préliminaires de Charles Darwin et sa théorie de l’évolution développée dans L’Origine des espèces en 1859.
Une ascendance commune
Une espèce peut donner naissance à une sous-espèce. On parle de nouvelle espèce lorsque la définition biologique s’applique aux individus : c’est-à-dire que les individus de la descendance sont interféconds, mais ne le sont pas avec ceux de la lignée supérieure, ils ont donc une ascendance commune. La rupture d’interfécondité entre les individus permet de justifier le phénomène de spéciation et donc la naissance d’une nouvelle espèce officielle. Cette rupture ne se fait pas immédiatement, mais progressivement et elle s’explique par des évolutions génétiques accumulées et divergentes entre les deux groupes. Au-delà de 2% de divergences génétique, les scientifiques estiment que les deux groupes ne sont plus interféconds et forment donc deux espèces distinctes.
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Des mécanismes évolutifs
L’évolution des espèces
L’évolution des espèces se traduit par l’acquisition de nouveaux caractères sur le long terme. Ces évolutions d’ordre génétique sont favorisées ou accélérées par les mécanismes évolutifs de la dérive génétique, l’augmentation de la fréquence allélique d’allèles dits neutres entre deux sous-populations, et de la sélection naturelle, meilleure survie des individus porteurs de caractères avantageux par rapport aux caractères désavantageux dans un milieu donné.
Les modes de spéciation
La spéciation peut être catégorisée selon quatre modes naturels décrivant la formation de sous-populations et leur isolement les unes par rapport aux autres ; le mode allopatrique correspond à la formation d’une barrière physique entre deux groupes (formation d’une rivière, éboulement…), le mode péripatrique correspond aux migrations des sous-groupes, le mode parapatrique correspond au fait que deux sous-populations sont isolées, mais qu’elles continuent à échanger des gènes, avec par exemple la reproduction entre certains individus, et le mode sympatrique lorsqu’une sous-espèce cohabitent avec l’espèce d’origine dans la même zone géographique, ce qui induit que la rupture de l’interfécondité s’est relativement vite mise en place.
Ces quatre modes sont naturels. L’intervention de l’Homme peut également avoir pour but la sélection voire la création de nouvelles espèces, notamment dans l’industrie agroalimentaire. On parle alors de modes de spéciation artificiels.
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