Une fiche de révisions sur David Ricardo

Une fiche de révisions sur David Ricardo

À lire dans cet article :

David Ricardo est un économiste britannique incontournable en SES. Il a également été philosophe, agent de change et député. Ce dernier est un chef de file du courant libéral en économie et a développé de nombreuses théories essentielles à la compréhension du fonctionnement de l’écosystème économique. Cet article résume les grandes théories à connaître.

David Ricardo et la croissance économique

Dans son ouvrage Des principes de l’économie politique et de l’impôt publié en 1918, David Ricardo démontre que ce sont les capitalistes qui permettent d’augmenter la croissance, car ils utilisent leurs épargnes pour investir. Plus la part des profits est importante, plus la croissance est forte. Toutefois, en raison des rendements décroissants, le gain apporté par les terres décroît.  

Avec l’augmentation de la population, il faut exploiter de plus en plus de terres, mais les nouvelles terres mises en culture sont de moins en moins fertiles. C’est la loi des rendements décroissants : le rendement d’une terre est plus faible que le rendement des terres qui ont précédemment été mises en culture. D’une part, les propriétaires obtiennent des rentes de plus en plus importantes. D’autre part, le prix du blé augmente, car le coût de production augmente. Comme le prix des produits agricoles augmente, les travailleurs exigent des salaires de plus en plus élevés pour pouvoir se les procurer. Puisque les capitalistes reçoivent le revenu qui n’a été distribué ni aux rentiers ni aux travailleurs, alors ils voient peu à peu leurs profits diminuer. 

Le déclin de la croissance est inéluctable, mais il est possible justement de la retarder grâce à la théorie du commerce international (ouverture des frontières). Tous les pays devraient se spécialiser dans la production du bien où il est relativement le moins mauvais. Il faut donc favoriser le libre-échange et abolir toute forme de protectionnisme à l’instar des Corn Laws  (1846).  

Pour rappel, les corn laws représente une série de textes réglementaires adoptés au Royaume-Uni entre 1773 et 1815 pour encadrer le commerce des céréales avec l’étranger. On désigne cependant le plus souvent par ce terme le dernier de ces textes, le Corn Law Act de 1815, qui interdisait toute importation de céréales lorsque les cours passaient en dessous d’un certain seuil.

La théorie de la rente différentielle

Si on suit la logique de ce qui a été vu précédemment, il est possible de décrire la théorie de la rente différentielle de façon simple. Selon David Ricardo, la richesse se répartit entre trois composantes et trois acteurs que sont : les salaires (travailleurs), la rente (propriétaires fonciers) et le profit (entrepreneurs). Pour lui, l’augmentation de la population oblige à mettre en culture d’autres terres. Mais ces terres sont de moins en moins fertiles (loi des rendements décroissants), donc comme les denrées se font plus rares, leur prix augmente.

De plus, cela fait augmenter la rente différentielle (les propriétaires fonciers augmentent la rente des terres les plus fertiles qui leur appartiennent). Face à cette inflation dans l’économie, il faut augmenter les salaires des travailleurs pour assurer leur survie. Cela diminue donc le profit des entrepreneurs. Or, c’est ce profit qui permet l’accumulation du capital, moteur de la croissance. À cause de l’augmentation de la pop, l’économie se dirigerait alors vers un « état stationnaire »

Lire aussi : SES : qu’est-ce que la décroissance économique ?

Le prix naturel du travail chez Ricardo

Dans la vision de David Ricardo il existe un salaire minimum nécessaire à la survie de l’ouvrier. Ce dernier est désigné par le terme de “salaire de subsistance.

Le salaire de subsistance est nommé ainsi, car il dépend fondamentalement du prix des subsistances (notamment du blé, qui permet de produire le pain, qui permet la survie à tout homme). Par conséquent, si les prix des subsistances augmentent, le prix naturel du travail augmente. 

Ricardo veut l’abrogation des corn laws, parce que ces derniers maintiennent trop haut le salaire de subsistance. Il faut, dans cette logique, baisser le prix du blé en ouvrant à la concurrence et laissant l’importation libre. Cette baisse du prix du blé va provoquer une baisse des salaires. Les salaires représentant un coût de production, alors on observera une baisse globale des coûts de production et une hausse du profit. Le profit sera alors investi et générera de la croissance économique.

C’est en partie pour cette raison et la loi de l’offre et de la demande que dans la vision ricardienne la crise généralisée est impossible, seule la crise sectorielle est possible. Toutefois, cette crise sectorielle est elle-même résolue par les mécanismes du marché.

Ricardo et le commerce international : la notion d’avantage comparatif

La théorie de l’avantage comparatif repose sur trois hypothèses :

  1. La valeur d’un bien est égale à la valeur travail
  2. Les facteurs de production sont immobiles à l’international
  3. Il existe différentes techniques de production, qui sont à l’origine de différents avantages

L’avantage comparatif est fondé sur l’idée qu’il est plus efficace de se spécialiser dans les produits dans lesquels le pays est
relativement le plus productif en laissant aux autres pays les autres activités, même si le pays est capable d’être plus productif que les autres pays dans toutes les autres activités. En effet, toute économie dispose de ressources limitées, en conséquence ce qu’elle peut produire est donc limité. Si le pays veut produire plus d’un bien alors il faut réduire la production d’un autre bien.

Cette spécialisation internationale selon l’avantage comparatif va permettre de repousser le « mur de la rareté ». En effet, la spécialisation des pays repose sur des différences relatives de productivité et de ce fait sur des différences de coûts relatifs. Dans l’exemple proposé par Ricardo : le Portugal est capable de fabriquer du vin et des draps pour un coût inférieur au coût du Royaume-Uni. Mais il est plus efficace pour les deux pays de se spécialiser et d’échanger entre eux plutôt que tout faire soi-même du fait de la quantité de ressources limitée. Ainsi, en renonçant à produire des draps, le Portugal peut affecter ses ressources de production de vin dans lesquels il est relativement plus efficace par rapport à la production de draps. Réciproquement pour
l’Angleterre qui produira alors des draps. L’ouverture permet donc au Portugal d’acquérir plus de draps que ce qu’il aurait produit en autarcie, c’est-à-dire : en économie fermée, inversement le vin pour l’Angleterre.

Pour finir, pour Ricardo, les pays réalisent tous un gain à l’échange par rapport à une situation autarcique, c’est en cela qu’il s’agit
d’une thèse de libre-échange. Le commerce international est ici vu comme un moyen pour repousser l’arrivée de l’état stationnaire (tout comme l’est le progrès technique également). 

Lire aussi : Les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production

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