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SES : le rôle des banques centrales sur la croissance économique

À lire dans cet article :

Les banques centrales ont un rôle dans la croissance économique, notamment dans la résolution de crises économiques. Cet article se concentre sur cette problématique.

Qu’est-ce qu’une banque centrale ?

Les banques centrales sont les « banques des banques ». En effet, elles se caractérisent par leur position d’autorité sur les banques de second rang. Elles occupent plusieurs fonctions majeures permettant le bon fonctionnement de l’économie, notamment à travers leur rôle de responsable de la politique monétaire. En tant que responsable de la politique monétaire, la banque centrale dispose aussi du monopole de l’émission monétaire, joue le rôle de « banque des banques » et de prêteur en dernier ressort. La banque centrale peut être dépendante du pouvoir politique si l’on considère que la politique monétaire est un instrument à la disposition des gouvernements, ou indépendante du pouvoir politique. Lorsque celle-ci est indépendante, cela signifie que la banque centrale a une capacité à définir et à conduire de manière autonome la politique monétaire, ce à l’abri de toute pression extérieure.

Qu’est-ce que la croissance économique ?

La croissance économique représente la hausse durable de la production de biens et de services marchands, c’est-à-dire vendu à un prix supérieur à 50% de leurs coûts de production.

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Les enjeux du sujet

L’influence de la politique monétaire sur l’activité économique a été progressivement reconnue. En effet, celle-ci n’était pas décisive sous le régime de l’étalon-or, car elle ne servait qu’à respecter la parité-or des monnaies. À l’inverse, lors des années 1920 et 1930 cette influence s’est révélée négative de par des erreurs de politique monétaire qui se sont révélées pro-cycliques, notamment suite à la crise de 1929. Ainsi, c’est notamment suite aux travaux de J.M Keynes que le rôle de la politique monétaire dans la régulation macroéconomique va être repensé. Suite à ses travaux, les trente glorieuses ont été marquées par la mise en place de politiques monétaires discrétionnaires. Toutefois, le phénomène de stagflation dans les années 1970 conduit certains économistes à remettre en cause le rôle de la politique monétaire dans l’activité économique qui doit être restreint à la stabilité des prix.

I. Pendant les Trente Glorieuses, l’outil monétaire est utilisé pour agir sur la croissance

La crise économique de 1929 a eu des conséquences dramatiques sur l’économie mondiale. Face à cette situation inédite, les Banques centrales et les gouvernements ont réagi en augmentant les taux d’intérêt, une mesure qui s’est révélée inappropriée selon John Maynard Keynes, économiste britannique de renom. Dans son ouvrage La théorie générale, publié en 1936, Keynes explique que l’économie peut se retrouver en situation d’équilibre de sous-emploi, où l’investissement et l’épargne se compensent, mais où le chômage persiste en raison d’une insuffisance de la demande effective.

Pour relancer l’activité économique dans ce contexte, Keynes préconise une politique monétaire visant à réduire les taux d’intérêt pour encourager la demande de crédits et stimuler la consommation et l’investissement. Cette théorie est basée sur l’effet multiplicateur de Kahn, publié en 1931, qui montre comment une injection de dépenses peut se traduire par une augmentation plus importante de la production et des revenus.

La banque centrale peut influencer la courbe des taux d’intérêt, ce qui peut avoir un effet positif sur l’activité économique via différents canaux, notamment le prix des actifs, le crédit et le taux de change. En résumé, la politique monétaire peut être un outil efficace pour relancer l’activité économique dans les périodes de sous-emploi, en agissant sur les taux d’intérêt et en encourageant la demande de crédits. Cette théorie, développée par Keynes, a eu une influence majeure sur la politique économique des pays développés dans la seconde moitié du XXe siècle et continue d’être étudiée et discutée par les économistes du monde entier. 

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II. Le renouveau libéral se traduit par l’adoption d’autres politiques monétaires au rôle des banques centrales différent

Le dilemme inflation-chômage, qui stipule qu’une baisse du taux de chômage entraîne une hausse de l’inflation et vice versa, a été remis en cause par les monétaristes et les néoclassiques en raison de l’apparition du phénomène de stagflation dans les années 1970. Milton Friedman, économiste américain, a affirmé que la courbe de Phillips, qui lie le taux de chômage à l’inflation, n’était pas vérifiée à long terme en raison de plusieurs facteurs tels que le taux de chômage naturel, l’asymétrie d’information entre offreurs et demandeurs de travail et l’hypothèse des anticipations adaptatives.

Les néoclassiques ont également critiqué la courbe de Phillips en soutenant que les anticipations rationnelles empêchaient les politiques monétaires de réduire le chômage à court terme sans créer d’inflation. Cette théorie a été renforcée par les travaux de Finn Kydland et Edward Prescott, qui ont critiqué l’incohérence temporelle des politiques monétaires discrétionnaires et ont mis en avant l’importance des règles monétaires pour garantir la stabilité économique à long terme.

III. Toutefois, depuis la crise de 2008, le rôle des banques centrales dans la croissance est réaffirmé

Il est devenu essentiel de repenser la politique monétaire actuelle afin de promouvoir la croissance économique. Les économistes proposent plusieurs pistes pour y parvenir, notamment en élargissant la cible d’inflation afin d’éviter le risque de stagnation séculaire, qui est une baisse structurelle de la croissance économique. Certains suggèrent également de passer d’un ciblage d’inflation à un ciblage de croissance nominale, qui permettrait à la politique monétaire d’ajuster les taux d’intérêt en fonction de l’évolution de la croissance économique réelle plutôt que de l’inflation.

En outre, les experts recommandent d’ajouter l’objectif de stabilité financière à la politique monétaire afin de réduire les risques liés aux déséquilibres financiers, tels que les bulles spéculatives ou les crises bancaires.

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