La déviance est un phénomène souvent observé, mais peu compris. Cet article se consacre sur cette notion et tente de fournir des explications.
Qu’est-ce que la déviance ?
En sociologie, le concept de déviance fait référence à tout comportement, action ou caractéristique qui s’écarte des normes et des attentes sociales établies. Il s’agit d’une notion relative et contextuelle, car ce qui est considéré comme déviant peut varier d’une société à une autre, ainsi que d’une période à une autre au sein d’une même société.
La déviance peut revêtir différentes formes, allant des comportements individuels considérés comme déviants, tels que la criminalité, la toxicomanie, l’inceste ou la violence, aux comportements collectifs déviants, tels que les mouvements sociaux contestataires ou les comportements socialement stigmatisés. La déviance peut également être liée à des caractéristiques personnelles, telles que l’apparence physique, l’orientation sexuelle ou les troubles mentaux.
La déviance peut avoir des fonctions sociales, notamment en renforçant les normes et les valeurs dominantes, en favorisant la cohésion sociale ou en provoquant des changements sociaux. Elle peut également remettre en question les normes existantes, révéler des problèmes sociaux et politiques, ou encore offrir des opportunités de résistance et de changement.
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Zoom sur les processus sociaux contribuant à la déviance
La déviance peut être analysée comme le produit de divers processus sociaux, tels que l’étiquetage, les préjugés et les carrières déviantes. Ces processus interagissent pour influencer la façon dont les sociétés perçoivent et gèrent les comportements déviants.
L’étiquetage est le processus consistant à étiqueter certains individus ou groupes comme déviants en fonction de leur comportement ou de leurs caractéristiques considérées comme enfreignant les normes sociales. Lorsqu’une personne est classée comme déviante, cela peut avoir un impact significatif sur son identité et sa position dans la société. La stigmatisation crée la stigmatisation et les préjugés, ce qui peut conduire à une exclusion sociale accrue et à une réduction des opportunités. La stigmatisation est le processus par lequel les individus identifiés comme déviants sont socialement rejetés ou mal vus. Les préjugés peuvent provenir de la société dans son ensemble ou de groupes spécifiques. Elle peut se manifester par des attitudes négatives, la discrimination et l’exclusion sociale. La stigmatisation peut contribuer à perpétuer la déviation en créant des obstacles à la réinsertion sociale des individus marqués.
Une carrière déviante fait référence à l’histoire sociale d’un individu qui présente un comportement déviant. Ces trajectoires impliquent souvent une progression dans des mondes déviants, une implication croissante dans des activités déviantes et une identification croissante à des identités déviantes. Les carrières déviantes peuvent être influencées par des facteurs tels que l’exposition à des opportunités déviantes, la socialisation dans des groupes déviants et les interactions avec le système de justice pénale.
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Un auteur clé pour comprendre cette notion : Howard Becker
H.Becker, sociologue américain, est avec E.Goffman un des principaux animateurs de la théorie interactionniste. Il privilégie donc l’observation de terrain et accorde une importance particulière à l’étude de la déviance.
L’auteur définit la sociologie comme « l’étude de la manière dont les gens font les choses ensemble ». C’est donc dans l’interaction que les individus définissent la situation dans laquelle ils sont engagés. En tant que sociologue de la seconde école de Chicago, il pense que le contrôle social s’exerce au-delà des comportements de crime et de délinquance et concerne des pratiques telles l’alcoolisme, la consommation de drogue ou l’appartenance à un mouvement musical. L’individu n’est pas déviant par essence (son action ne peut se réduire à une transgression des normes), mais est désigné comme tel dans l’interaction.
La probabilité d’être étiqueté avec succès comme déviant est plus importante si l’individu appartient à une contre-culture, sous-culture s’opposant à la culture dominante. La reconnaissance de l’étiquette « déviant » résulte d’un processus en plusieurs étapes partant de la transgression de la norme (fumer de la majijuana par exemple) et qui se transforme en spirale de la déviance dans laquelle chaque acte (comme la fréquentation d’autres fumeurs) renforce son étiquette et participe au rejet des différents contrôles sociaux par le « déviant ».
Ne pas confondre déviance et délinquance
La déviance désigne tout comportement, toute action ou toute caractéristique qui s’écarte des normes sociales établies. Il peut s’agir d’un comportement socialement désapprouvé, mais pas nécessairement illégal. Par exemple, l’utilisation de tatouages, le port de vêtements non conventionnels ou l’appartenance à des sous-cultures peuvent être considérés comme déviants sans pour autant constituer des infractions pénales.
La délinquance, en revanche, se réfère spécifiquement à un comportement qui enfreint le droit pénal. Les délits et les crimes sont des exemples de comportements délinquants. Ils sont définis par la législation d’une société donnée et peuvent être plus ou moins graves, allant de délits mineurs comme le vol à l’étalage à des crimes plus graves comme le meurtre ou le trafic de drogue.
Bien que la délinquance puisse être considérée comme une forme de déviance, tout comportement déviant n’est pas forcément un acte criminel. La déviance peut également inclure des comportements qui ne correspondent pas aux normes sociales, mais qui ne sont pas criminalisés.
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