D’après la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen datant de 1789 « les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune ». De ce fait, les inégalités sociales devraient être la conséquence du mérite individuel. Ainsi, la mobilité sociale et en lien direct avec le mérite dans les sociétés démocratiques.
Qu’est ce que la mobilité sociale et qu’engendre-t-elle ?
La question de la mobilité sociale concerne les modalités de répartition des individus dans les diverses classes ou strates sociales, soit l’ouverture et la fermeture relative de la structure sociale dans une optique dynamique. La mobilité sociale peut être structurelle, soit : la déformation de la structure en emplois au cours du temps. Mais aussi, nette, soit : la part de la mobilité observée non expliquée par la mobilité structurelle.
La mobilité sociale peut être représentée par une ascension sociale, lorsque l’on monte dans la hiérarchie sociale. Mais aussi, par le déclassement, c’est-à-dire : la perte de statut social, que ce soit celui de son milieu d’origine, celui que l’on avait atteint ou que laissait espérer le diplôme obtenu.
La fluidité sociale est un terme à ne pas confondre avec la mobilité sociale, celle-ci se manifeste si les chances d’occuper une position sociale déterminée sont les mêmes quelle que soit l’origine sociale des individus.
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Les tables qui permettent d’analyser la mobilité sociale
Les tables de mobilité croisent la position et l’origine sociales des individus. Dans les tables de mobilité, la profession est retenue comme le critère pour positionner les individus dans la structure sociale. La construction des tables repose sur des conventions statistiques, comme l’usage des PCS agrégées qui sous-estiment les petits parcours de mobilité (pourtant les plus nombreux).
La table de destinée représente ce que deviennent 100 fils (ou filles) issus d’une PCS considérée comparativement à ce que faisaient leurs pères.
La table de recrutement représente les proportions en colonne calculées à partir de la table de mobilité. Elle revient à se demander ce que faisaient les parents d’une catégorie donnée ; elle répond à la question : « d’où proviennent les fils ? ». Elle représente ce que faisaient les pères de 100 individus d’un groupe socioprofessionnel considéré. Dans la table de recrutement, l’égalité des chances se traduirait par le fait que chaque colonne serait identique à la colonne « ensemble ». Le fait que les valeurs sur la diagonale sont supérieures à la moyenne indique une tendance à l’autorecrutement.
Les mesures de la mobilité sociale
La mobilité sociale est souvent mesurée en France à l’aide des PCS, professions et catégories socioprofessionnelles, qui permettent de classer les individus selon leur profession et d’avoir une vision synthétique de la stratification sociale. On observe ainsi les changements de position entre les professions salariées et entre salariés et indépendants de manière efficace. L’idée est alors simple : on observe la PCS d’un individu et on la compare à celle de ses parents.
D’après l’INSEE la reproduction sociale se constate pour 2 484 000 personnes. La mobilité de statut concerne 1 559 000 personnes et la mobilité horizontale 582 000. On dénombre 1 490 000 personnes en mobilité ascendante et 693 000 déclassées.
Le taux de mobilité est plus fort pour les femmes (70%) que pour les hommes (65%). En effet, la structure des emplois actuellement occupés par les femmes diffère à la fois de celle des emplois qu’occupaient leurs mères et de celles des emplois qu’occupaient leurs pères.
10% des fils d’ouvriers sont devenus cadres ou de professions intellectuelles supérieures. 23,1% sont de professions intermédiaires.
Les théories autour de la mobilité sociale
La mobilité sociale ascendante passe le plus souvent par la réussite scolaire et le niveau de formation : un individu diplômé a davantage de chances d’occuper une position sociale plus élevée que celle de ses parents.
Mais il faut savoir que le paradoxe d’Anderson montre que malgré la démocratisation du parcours scolaire et l’élévation des diplômes en général, cela ne garantit pas forcément une ascension sociale. En effet, le fait que le niveau global augmente, malgré les parcours scolaire davantage élevé des enfants ouvriers ils doivent encore faire leur preuves, car le diplôme prestigieux se diffuse plus en masse d’aujourd’hui qu’avant. Ainsi, une certaine observation de la stagnation de l’ascenseur social peut se faire.
La mobilité sociale peut également s’expliquer par les ressources et les configurations familiales. Le sociologue français Pierre Bourdieu (1930-2002) a montré l’importance des ressources dont dispose une famille pour expliquer la réussite ou l’échec scolaire et, partant, la mobilité ou la reproduction sociales. Si le capital économique a son importance, Bourdieu insiste notamment sur le capital culturel : naître dans une famille disposant d’un capital culturel important optimise les chances de réussir à l’école et donc de connaître une mobilité sociale intergénérationnelle ascendante.
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