Défaillances du marché

SES : quelles sont les principales défaillances du marché ?

À lire dans cet article :

Le modèle de concurrence pure et parfaite étant un modèle « idéal » et donc irréaliste, il est pertinent de connaître les principales défaillances du marché. Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur cette notion, au programme de la spécialité SES (sciences économiques et sociales) en classe de première générale.

Définition des défaillances du marché

Les défaillances du marché sont des situations où le fonctionnement normal du marché ne conduit pas à des résultats économiquement efficaces. Elles surviennent lorsque les forces du marché, telles que l’offre et la demande, ne parviennent pas à allouer efficacement les ressources, ce qui peut entraîner une inefficacité économique et des distorsions.

Lire aussi : SES : les mutations du capitalisme

Les différents types de défaillances du marché

Externalités

Les externalités se produisent lorsque les actions d’un agent économique ont un impact positif ou négatif sur d’autres agents, sans qu’il y ait de compensation monétaire. Cela peut entraîner une allocation inefficace des ressources, car les coûts ou les bénéfices externes ne sont pas pris en compte.

Il y a externalité positive, par exemple, lorsque les voisins d’un apiculteur plantent des fleurs et des arbres que les abeilles pourront butiner. À l’inverse, l’installation d’une usine polluante près d’un ensemble résidentiel engendre des dommages et peut faire baisser la valeur de l’immobilier et se traduire par une externalité négative.

Pouvoir de marché

Lorsqu’une seule entreprise ou un petit groupe d’entreprises exerce un pouvoir de marché significatif, cela peut entraîner des distorsions et une allocation inefficace des ressources. Ces entreprises peuvent fixer des prix élevés, réduire la concurrence et exploiter les consommateurs.

Lire aussi : SES: l’économie circulaire comme une solution durable

Informations asymétriques

Lorsque l’information est inégalement répartie entre les vendeurs et les acheteurs, cela peut entraîner des problèmes tels que la sélection adverse (les acheteurs ne connaissent pas la qualité réelle des produits) et le risque moral (les vendeurs peuvent se comporter de manière opportuniste après la transaction).

La première situation peut conduire l’agent économique à entrer dans un processus de sélection adverse, c’est-à-dire un choix opposé à celui qu’il souhaiterait faire. Par exemple, lors de la vente d’une voiture d’occasion, le vendeur en sait plus sur l’état réel du véhicule (par exemple, les vices cachés) que l’acheteur potentiel. Le prix moyen d’un véhicule est fixé par le marché sans tenir compte de cette réalité : le prix est donc trop élevé pour des véhicules défectueux, mais pas assez élevé pour inciter les propriétaires de « bonnes » voitures à les proposer. Les propriétaires de « bonnes » voitures sortent du marché à ce prix, celui-ci n’inclura donc que les véhicules défectueux en raison d’informations de qualité asymétriques. Ainsi, une méfiance généralisée peut naître et finir par paralyser ce marché, voire le faire disparaître.

L’aléa (ou risque) moral est une autre conséquence possible de l’asymétrie d’information : ce risque se manifeste par exemple en assurance. Une personne qui souscrit un contrat d’assurance contre certains risques, comme le cambriolage, sait qu’elle est protégée des conséquences financières d’un sinistre. Ainsi, elle peut exacerber un comportement à risque par un comportement involontaire, car elle ne subira pas de conséquences négatives. Il y a asymétrie d’information, car l’assureur n’a aucune information sur les intentions du client au moment du contrat, et il calcule le montant de la prime à payer sur la base d’un modèle de comportement « normal ».

Biens publics

Les biens publics sont caractérisés par la non-rivalité et la non-exclusion, ce qui signifie que leur consommation par une personne ne diminue pas la disponibilité pour les autres et qu’il est difficile d’exclure les personnes qui ne paient pas. Cela peut conduire à une sous-production de biens publics, car les entreprises ne peuvent pas facturer individuellement pour leur utilisation.

Défaillances structurelles

Il peut y avoir des situations où le marché ne parvient pas à fournir des biens ou des services essentiels, tels que les infrastructures, les soins de santé ou l’éducation, en quantité ou qualité suffisante en raison de coûts élevés, d’externalités ou d’autres contraintes.

La gestion de ces défaillances

Les défaillances du marché nécessitent souvent une intervention gouvernementale ou des mesures réglementaires pour corriger les inefficiences et promouvoir le bien-être économique. Cela peut inclure des politiques fiscales, des réglementations, des incitations ou des mécanismes de correction, visant à aligner les incitations économiques et à promouvoir une allocation plus efficace des ressources.

Par exemple : les autorités publiques peuvent tenter de corriger les asymétries d’information en incitant les acteurs du marché (au moyen d’une application de la loi et de sanctions si nécessaire) à divulguer les informations qu’ils détiennent et en rendant les marchés plus transparents. Organismes de certification, Contrôle des Labels et Dénominations (AOC) et soutien aux associations de consommateurs évoluent vers une plus grande transparence des marchés. De même, le contrôle ou l’investigation de la publicité par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) permet dans une certaine mesure de renforcer la protection et la sécurité des consommateurs et le respect d’une concurrence loyale entre les producteurs dans les règles de concurrence.

La prise en compte par le pays de l’impact des externalités négatives se traduit par le principe du « qui pollue paie ». Ce principe s’applique lorsqu’une activité économique génère des « coûts sociaux » collectifs par le biais d’externalités négatives, telles que la pollution de l’air ou de l’eau, ou la pollution sonore. L’introduction d’une « taxe de compensation », comme une taxe carbone, vise à internaliser le coût social du dommage en le faisant retomber sur les générateurs du dommage. D’une part, ces recettes fiscales peuvent financer des équipements ou des procédés compensant des externalités (équipements antipollution, écrans antibruit, etc.). Si, au contraire, elle est calculée d’une manière qui reflète la réalité du dommage, une telle taxe doit, en principe, décourager l’auteur du dommage de continuer et l’inciter à en éliminer la cause.

Lire aussi : SES : le libre-échange est-il une condition nécessaire du développement ?

Tu veux plus d’informations et de conseils pour réussir tes examens et trouver ton orientation ? Rejoins-nous sur Instagram et TikTok !

À la une