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SES : l’exploitation des ressources naturelles de manière efficace

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L’environnement et la gestion des ressources naturelles font partie des enjeux à prendre en compte dans le modèle de croissance futur. Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur les enjeux environnementaux actuels et sur l’importance d’une exploitation efficace des ressources naturelles.

Les ressources naturelles, c’est quoi ?

L’empreinte écologique de l’homme mesure l’exploitation des ressources naturelles de la Terre, avec la biocapacité de la planète, c’est-à-dire sa capacité à reconstituer ses réserves et à absorber les gaz à effet de serre.

On dénomme ressources naturelles les diverses ressources minérales ou biologiques nécessaires à la vie de l’homme et à ses activités économiques. Celles-ci peuvent être subdivisées en deux groupes distincts : une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable lorsque sa vitesse de destruction dépasse sa vitesse de création. À l’inverse, une ressource est renouvelable lorsque sa production est possible sur un temps court (production animale, végétale, etc.) ou lorsque la ressource n’est pas détruite par l’usage.

Il faut éviter une surexploitation des ressources naturelles

La gestion optimale d’une ressource non renouvelable d’un point de vue microéconomique peut être définie par la règle d’Hotelling, telle que présentée dans son livre The economics of exhaustible resources (1931). Cette règle stipule que l’entrepreneur cherchant à maximiser la valeur actuelle de ses profits doit extraire la ressource aujourd’hui s’il pense que la valeur de l’extraction est supérieure à la valeur de l’unité si elle restait sous terre. Plus la ressource s’épuise, plus le prix augmente, et la condition d’équilibre est que le prix de la ressource croît à un taux égal au prix d’actualisation.

Cependant, l’application de cette règle est souvent difficile, car les marchés des ressources naturelles ont rarement eu le comportement prédit par Hotelling en raison de nouvelles découvertes ou de produits de substitution. Par conséquent, il est essentiel de trouver des mesures pour éviter la surexploitation des ressources naturelles.

La surexploitation des biens communs est un problème économique bien connu et désigné sous le nom de « tragédie des biens communs ». Cette tragédie survient lorsque plusieurs agents économiques agissent de manière individuelle et court-termiste pour exploiter une ressource commune, ce qui conduit à une surexploitation de la ressource et à son appauvrissement. Il s’agit d’un dilemme du prisonnier, où la compétition pour l’accès à la ressource entraîne un résultat perdant-perdant. Les ressources naturelles ont des caractéristiques qui les rendent des biens publics impurs et des biens communs, car elles peuvent être rivales, mais non excluables.

Plusieurs solutions peuvent être avancées pour tenter de résoudre cette « tragédie ». L’une de ces solutions consiste à nationaliser la ressource, où l’État devient propriétaire de la ressource et régule son exploitation, par exemple en établissant des quotas ou en limitant l’accès à la ressource. Une autre solution est la privatisation, où la ressource commune devient un bien privatif et où les droits de propriété encouragent une gestion optimale. Enfin, la gestion par des acteurs locaux, telle que proposée par Ostrom dans son livre Governing the commons (1990), permet aux communautés de s’organiser pour gérer optimalement la ressource en créant des institutions à petite échelle adaptées aux conditions locales. Pour une gestion réussie, il faut des règles claires, un contrôle, des sanctions et des mécanismes de résolution des conflits.

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Il est nécessaire que l’utilisation des ressources naturelles soit au service de la croissance et du développement 

La gestion inefficace des ressources naturelles peut avoir des conséquences négatives sur la croissance économique d’un pays. La croissance appauvrissante de Bhagwati, qui se produit lorsque l’exportation de produits primaires domine l’économie, peut conduire à une détérioration des termes de l’échange et à une diminution des avantages de la croissance économique. De même, la malédiction des ressources naturelles peut favoriser la corruption et les inégalités, créer des conflits liés à la concentration géographique des richesses et gaspiller la rente extractive au lieu de l’investir dans des projets productifs pour l’avenir. Le risque de primarisation de l’économie est également présent, comme on l’a vu en Amérique latine, où la forte dépendance vis-à-vis de la demande extérieure et des fluctuations des prix des matières premières peut rendre l’économie vulnérable.

Pour que l’exploitation des ressources naturelles soit source de croissance, il est essentiel de prendre en compte le lien entre les ressources naturelles et la croissance économique. Les ressources naturelles ont longtemps été considérées comme inépuisables et gratuites, mais la spécificité de leur gestion a été prise en compte dans l’analyse économique à partir des années 1960. Il est également important de favoriser l’innovation, car la révolution industrielle en Europe a été favorisée par l’utilisation de ressources naturelles et l’innovation technologique. Les pays doivent également veiller à diversifier leur économie pour éviter une dépendance excessive aux matières premières.

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Une gestion des ressources naturelles est indispensable dans un objectif de développement durable

L’exploitation et l’utilisation de certaines ressources naturelles peuvent entraîner une pollution dommageable pour l’environnement, la santé et la qualité de vie des individus. Cette pollution peut prendre de nombreuses formes, telles que la pollution de l’air, de l’eau, des sols ou encore la déforestation. Pour pallier cette défaillance de marché, différentes mesures peuvent être mises en place.

Tout d’abord, les économistes, tels que Pigou, ont mis en avant le concept d’externalités négatives, c’est-à-dire les coûts économiques et environnementaux qui ne sont pas intégrés dans les prix des biens et services. Pour remédier à ce problème, des normes et des réglementations peuvent être instaurées pour limiter les émissions polluantes des industries et des véhicules, par exemple. La taxation des émissions de gaz à effet de serre est également une solution, appelée “pollueur-payeur”, qui incite les entreprises à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Le recours aux mécanismes de marché, tels que le protocole de Kyoto de 1995, peut également contribuer à la réduction des émissions polluantes. Ce protocole prévoit la mise en place d’un marché de quotas d’émission de gaz à effet de serre, qui permet aux entreprises de s’échanger des droits d’émission pour atteindre leurs objectifs de réduction. L’éducation et l’information du grand public, ainsi que l’utilisation de nudges verts, qui encouragent les comportements écologiques, peuvent également être efficaces.

En outre, pour assurer un développement durable à long terme, il est nécessaire de repenser les modes de production et de consommation actuels. La soutenabilité forte, proposée par Herman Daly dans Beyond growth (1996) et Georgescu-Reagan en 1971, remet en question la croissance économique illimitée et préconise une décroissance pour atteindre un équilibre écologique. La soutenabilité faible, quant à elle, évoquée par la règle de Hartwick en 1977, considère que les ressources naturelles peuvent être exploitées de manière durable si les revenus tirés de leur utilisation sont réinvestis dans des projets de développement.

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