Adam Smith

SES : le libre-échange est-il une condition nécessaire du développement ?

À lire dans cet article :

Dernièrement, nous avons pu constater que le libre-échange pouvait avoir des limites et qu’il apparaissait comme nécessaire de mettre en place des politiques économiques et sociales pour assurer et rendre durable le rôle positif du libre-échange. Dans cet article, nous abordons justement ce sujet de SES.

Libre-échange : définition et point historique

Le libre-échange est une politique commerciale, c’est-à-dire une politique mise en place par les pouvoirs publics sur les échanges extérieurs, qui vise à supprimer les barrières aux échanges (comme les restrictions douanières tarifaires ou non tarifaires) et permettre la libre circulation des biens et des services entre les pays. En bref, favoriser les échanges de flux de produits entre les pays dans le cadre de la mondialisation, en laissant faire les lois du marché.

Depuis le XIXe siècle, nous assistons à un essor du libre-échange, ardemment défendu sous la plume de Adam Smith et Ricardo, qui le considèrent comme la voie à adopter par les pays pour assurer leur développement. Soulignons que croissance et développement sont liés. La croissance est indispensable au développement.

Le développement est défini selon François Perroux, comme la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui la rend apte à faire croître cumulativement et durablement son produit réel global et qui transforme les progrès particuliers en progrès du tout social.

Amartya Sen complétera cette définition : le développement est le processus qui permet d’assurer les « capabilities » des individus, c’est-à-dire leurs capacités à jouir des biens et des services essentiels à leur bien-être.

Ainsi de nombreux pays, tels que les pays développés et les pays émergents, ont adopté cette politique commerciale pour assurer leur développement. De plus en plus, les pays en développement décident de se tourner vers du libre-échange, bien qu’ils continuent à mettre pour beaucoup des mesures protectionnistes.

Libre-échange : une proposition de plan

La libéralisation des échanges est un moteur de la croissance et du développement 

  • Les pays qui décident de se spécialiser dans un contexte de libre-échange profitent de gains à l’échange lors de leurs participations aux échanges internationaux.

Le libre-échange est considéré comme une condition nécessaire au développement économique, car il permet une ouverture commerciale qui génère des gains à l’échange. Les économistes classiques Adam Smith et David Ricardo ont mis en avant les avantages du libre-échange dans leur théorie de l’avantage comparatif.

Selon cette théorie, chaque pays doit se spécialiser dans la production de biens pour lesquels il a un avantage comparatif, c’est-à-dire une capacité de production supérieure par rapport aux autres pays. Le libre-échange permet ainsi une allocation efficace des ressources, une augmentation de la productivité et une amélioration de la qualité des biens produits.

  • Les nouvelles théories du commerce international montrent également le rôle positif du libre-échange.

Plus récemment, la théorie de la Nouvelle Théorie du Commerce International (NTCI) a montré que le libre-échange pouvait également favoriser l’innovation et la croissance économique à long terme. En effet, la concurrence internationale stimule la recherche et le développement, ce qui entraîne une amélioration des produits et des processus de production.

  • Le développement des ACR montre le souhait des pays d’aller vers une plus grande libéralisation des échanges qui favorise croissance et développement.

Le développement des Accords Commerciaux Régionaux (ACR) montre clairement le souhait des pays d’aller vers une plus grande libéralisation des échanges. Ces accords visent à faciliter le commerce entre les pays signataires en réduisant les barrières douanières et les obstacles non tarifaires.

En favorisant une plus grande libéralisation des échanges, les ACR peuvent stimuler la croissance économique et le développement en permettant aux entreprises de bénéficier d’un plus grand marché pour leurs produits et services. Les pays signataires peuvent également tirer parti des avantages comparatifs et des spécialisations économiques, ce qui peut stimuler l’innovation et l’investissement.

Cependant le libre-échange n’est pas une condition suffisante et il ne peut être favorable que sous certaines conditions

  • Certains pays émergents, qui se sont retrouvés bloqués dans des trappes à revenus intermédiaires, doivent changer la nature de leurs échanges pour permettre l’essor de leur développement.

Certains pays émergents se retrouvent bloqués dans des trappes à revenus intermédiaires, dans lesquelles leur économie stagne sans pouvoir franchir le seuil de développement. Pour sortir de cette situation, il est nécessaire de changer la nature de leurs échanges commerciaux afin de permettre l’essor de leur développement.

Cela implique d’adopter des stratégies commerciales plus ambitieuses et innovantes, en se concentrant sur des secteurs à plus forte valeur ajoutée et en développant des chaînes de valeur régionales ou mondiales. Il est également important de réduire la dépendance économique à l’égard d’un petit nombre de produits de base et d’encourager la diversification de l’économie.

En outre, pour favoriser l’essor de leur développement, ces pays émergents doivent améliorer leur environnement commercial en réduisant les barrières douanières, en renforçant les normes réglementaires et en développant des infrastructures modernes et efficaces.

  • Les pays développés, pour pallier l’aggravation des inégalités due à la libéralisation des échanges, doivent également mettre en place des politiques pour que l’ouverture internationale soit favorable au progrès économique et social.

La libéralisation des échanges peut parfois aggraver les inégalités économiques entre les pays et au sein de ceux-ci. Pour pallier ces inégalités, les pays développés doivent mettre en place des politiques pour que l’ouverture internationale soit favorable au progrès économique et social.

Cela peut inclure des politiques de redistribution des gains de la libéralisation des échanges, notamment par des transferts sociaux et fiscaux pour soutenir les populations les plus vulnérables. Les politiques de formation et de réorientation professionnelle peuvent également aider les travailleurs à s’adapter aux changements structurels induits par la libéralisation des échanges.

Par ailleurs, les pays développés peuvent encourager les normes environnementales et sociales dans les échanges internationaux, afin d’assurer une concurrence loyale et durable. La coopération internationale peut également aider à réduire les inégalités entre pays, en soutenant le développement économique et social des pays les plus pauvres.

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