L’entreprise est souvent vue comme une « organisation à part » du fait de son organisation et gouvernance particulières. Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur l’organisation d’une entreprise et sa gouvernance.
Qu’est-ce qu’une entreprise ?
Au sens courant, l’entreprise désigne un projet éphémère, risqué. Hatchuel et Segrestin soulignent qu’elle ne prend son sens moderne qu’à la fin du XIXe siècle avec les travaux de Taylor et Fayol. Le travail se transforme: le contrat de louage de services est remplacé par une association plus durable entre le capital et le capital avec le salariat.
La pensée économique a longtemps considéré l’entreprise comme une boîte noire, donc ne la pense pas comme une organisation.
Une entreprise peut être qualifiée comme une organisation à part, car pour certains, en suivant la thèse de Milton Friedman, l’entreprise cherche à maximiser les profits. Ces idées vont permettre à la gouvernance actionnariale de s’imposer. Cependant, cette manière de penser l’entreprise est critiquée. L’entreprise doit être pensée comme une organisation qui collectivement innove et crée de la richesse grâce à des compétences qui lui sont propres. Ce qui implique une responsabilité élargie et des formes de gouvernance davantage partenariale. Le rôle des pouvoirs publics est alors à la fois d’encourager la création collective de valeur et, donc, le but ultime de l’entreprise n’est pas de se concentrer uniquement sur le profit, mais plutôt de prendre en compte les différentes parties prenantes afin d’optimiser son efficacité et donc maximiser son profit sur le long terme.
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Les différents types de gouvernances des entreprises
La gouvernance actionnariale
Au cours des dernières décennies, la gouvernance actionnariale a gagné en importance et constitue aujourd’hui la norme dans de nombreuses entreprises. Ce modèle de gouvernance se concentre sur la maximisation de la valeur actionnariale, c’est-à-dire la création de valeur pour les actionnaires de l’entreprise. Plusieurs théories et pratiques soutiennent cette approche.
La théorie des marchés financiers efficients, développée par Eugene Fama, est l’un des fondements de la gouvernance actionnariale. Selon cette théorie, les marchés financiers sont efficients et reflètent toutes les informations pertinentes sur les entreprises. Les investisseurs cherchent donc à maximiser leur rendement en investissant dans des actions dont la rentabilité est élevée, mesurée par des indicateurs tels que le rendement des capitaux propres (ROE), qui mesure la rentabilité des capitaux propres d’une entreprise. Les actionnaires sont intéressés par les résultats financiers d’une entreprise, car ils en sont les propriétaires.
Un aspect essentiel de la gouvernance actionnariale consiste à aligner les intérêts des dirigeants et des actionnaires. Des mécanismes de contrôle internes et externes sont utilisés à cette fin. Les options d’achat d’actions, qui donnent aux dirigeants la possibilité d’acheter des actions de la société à un prix prédéterminé, sont fréquemment utilisées comme instrument de contrôle interne. Cela les encourage à prendre des décisions qui augmentent la valeur de l’entreprise, car ils profitent de la hausse du cours de l’action. Du côté du contrôle externe, la menace d’une offre publique d’achat (OPA) est souvent utilisée pour encourager les dirigeants à maximiser la valeur actionnariale. L’annonce d’une OPA peut entraîner une baisse de la valeur des actions, ce qui incite les dirigeants à améliorer les performances de l’entreprise afin d’éviter d’être rachetés.
La gouvernance managériale
Le gouvernement d’entreprise managérial est un modèle de gouvernance qui met l’accent sur le rôle et la responsabilité des administrateurs et des dirigeants dans la prise de décision et la gestion de l’entreprise. Contrairement à la gouvernance actionnariale, qui se concentre sur la maximisation de la valeur actionnariale, la gouvernance managériale accorde une attention particulière à la création de valeur à long terme pour l’entreprise dans son ensemble.
Dans ce modèle, les dirigeants jouent un rôle clé dans la définition des objectifs stratégiques de l’entreprise, la prise de décisions opérationnelles et la gestion des ressources de l’entreprise. Ils sont responsables des performances de l’entreprise et de la création d’une valeur durable. La gouvernance managériale met l’accent sur l’expertise et le leadership des dirigeants, ainsi que sur leur responsabilité à l’égard de toutes les parties prenantes de l’entreprise, notamment les actionnaires, les salariés, les clients, les fournisseurs et la société dans son ensemble.
Pour garantir une bonne gouvernance managériale, des mécanismes de contrôle et de suivi sont mis en place. Il peut s’agir de comités de gestion, de politiques de transparence et de responsabilité, et d’évaluations régulières des performances des dirigeants. L’objectif est de s’assurer que les dirigeants agissent dans le meilleur intérêt de l’entreprise et de ses parties prenantes, en prenant des décisions éclairées et en gérant les risques de manière responsable.
La gouvernance partenariale
La gouvernance partenariale est un modèle de gouvernance qui met l’accent sur la collaboration et la coopération entre les différentes parties prenantes de l’entreprise, y compris les actionnaires, les employés, les clients, les fournisseurs et la communauté locale. Contrairement aux modèles de gouvernance qui se concentrent sur les intérêts des actionnaires ou des managers, la gouvernance partenariale vise à créer des relations équilibrées et à encourager les décisions collectives.
Dans ce modèle, les parties prenantes sont considérées comme des partenaires et ont leur mot à dire dans la gestion de l’entreprise. Les décisions importantes sont prises collectivement et les intérêts de toutes les parties prenantes sont pris en compte. La gestion d’entreprise en partenariat favorise la transparence, la communication ouverte et l’échange d’informations entre les différentes parties prenantes.
La participation active des salariés est un aspect essentiel de la gouvernance d’entreprise fondée sur le partenariat. Les employés sont encouragés à participer à la prise de décision et à contribuer aux performances de l’entreprise. Des mécanismes tels que les comités d’entreprise et les négociations collectives sont utilisés pour faciliter la participation des salariés et assurer leur représentation.
La gouvernance d’entreprise fondée sur le partenariat met également l’accent sur la responsabilité sociale des entreprises. Les entreprises adoptent des pratiques durables, respectueuses de l’environnement et socialement responsables. Elles s’engagent à contribuer au développement économique et social de la communauté dans laquelle elles opèrent.
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