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On ne badine pas avec l’amour : résumé et analyse de l’oeuvre

Au sommaire de cet article 👀

Bac français 2025. Dans cet article, nous te proposons une fiche de lecture sur la pièce de théâtre intitulée On ne badine pas avec l’amour, d’Alfred de Musset, au programme du baccalauréat de français 2025 dans le parcours « les jeux du cœur et de la parole ».

Présentation de On ne badine pas avec l’amour 

Tout d’abord, nous te proposons de consulter la fiche Éduscol présentant cette œuvre de manière officielle, ses axes et ses enjeux.

Cette œuvre incontournable du théâtre français est composée de trois actes. Écrite par Alfred de Musset et publiée en 1834 dans la Revue des deux Mondes, elle est représentée en  à la Comédie-Française.

Musset écrit, à l’âge de 24 ans, cette pièce en prose après une ébauche originellement en vers. Pour ce faire, il choisit le genre du Proverbe. Il s’agit d’un genre dramatique mondain, relativement mineur, qui repose sur une intrigue sentimentale légère. Pour autant, le dernier acte s’éloigne du genre sous l’influence du drame romantique avec la présence de l’échec et de la mort.

 

Jette également un œil aux œuvres au programme du bac de français 2025.

Qui était Alfred de Musset ?

Enfance et formation d’Alfred de Musset

Poète, romancier et dramaturge romantique, Alfred de Musset naît à Paris en 1810. Élève brillant, il effectue ses études au lycée Henri IV à Paris. Il commence à écrire vers l’âge de 14 ans, déjà passionné de littérature et d’écriture.

À 18 ans, il entre dans un groupe très privé, le Cénacle. C’est un cercle d’écrivains appartenant au romantisme, avec à leur tête Victor Hugo, dont fait également partie Sainte-Beuve ou Lamartine, auteur du poème « Le Lac ».

Influences littéraires d’Alfred de Musset

On peut affirmer que c’est l’un des auteurs qui incarne le plus le « Mal du siècle ». Cette expression désigne un état de mélancolie et de désillusion qui touche une génération dont le désir d’absolu et d’héroïsme est contrarié par les échecs des révolutions successives de 1830 puis 1848.

En 1833, il rencontre George Sand, de laquelle il tombe éperdument amoureux, mais leur relation, passionnelle, est entachée par les nombreuses infidélités des deux amants. Malgré leur séparation, les Alfred de Musset et George Sand continuent leurs échanges épistolaires.

Finalement, les talents permettent à Musset d’intégrer l’Académie française en 1852. Il est par ailleurs surnommé « l’enfant terrible du romantisme », et meurt, épuisé, d’une maladie de cœur en 1857.

Les personnages de la pièce

Avant de te présenter le résumé par actes de cette pièce, voici un la récapitulatif des personnages intervenant dans cette dernière.

  • Perdican : Fils du baron, Perdican a 21 ans et vient tout juste d’obtenir son diplôme, et après plusieurs années de séparation, il retrouve sa cousine Camille, de laquelle il est épris.
  • Camille : cousine de Perdican, Camille a reçu une éducation très stricte au sein d’un couvent. Elle entend consacrer sa vie à Dieu, malgré les sentiments qu’elle éprouve à l’égard de Perdican.
  • Rosette : Rosette est la sœur de lait de Camille (elles ont été allaitées par la même nourrice). Lorsqu’elle était enfant, elle jouait avec les deux cousins Camille et Perdican. Toutefois, arrivés à l’âge adulte, ce sont les deux cousins qui se jouent d’elle, car elle est la victime de l’amour de Perdican et Camille. Rosette est la victime de cette intrigue.
  • Le baron : Le baron est le père de Perdican. Bien qu’il veuille que les choses se passent à sa façon, on ne peut pas dire que son autorité soit véritablement respectée.
  • Maître Blazius : il s’agit du gouvernant de Perdican.
  • Maître Bridaine : c’est le curé de la pièce.
  • Dame Pluche : Dame Pluche est la gouvernante de Camille.
  • Le chœur : groupe de paysans qui commente les faits et gestes des protagonistes.

Résumé de On ne badine pas avec l’amour 

Acte I

Dans le premier acte d’On ne badine pas avec l’amour, le Baron, c’est-à-dire le père de Perdican si tu as bien suivi la présentation des personnages ci-dessus, se réjouit de marier son fils Perdican. Perdican vient en effet de finir ses études, et son père veut par conséquent la marier avec sa nièce Camille, qui a été élevée au couvent. Les deux jeunes gens s’aiment tendrement depuis l’enfance, ce qui est plutôt de bon augure a priori. Seul problème : ces derniers ne se sont pas vus depuis plusieurs années et au moment de leurs retrouvailles, Camille fait preuve d’une extrême froideur à l’égard de Perdican. De ce fait, pour susciter la jalousie de Camille, Perdican se tourne alors vers Rosette, la sœur de lait de Camille, et entreprend de la courtiser.

Acte II

Par la suite, Camille affirme vouloir entrer au couvent en tant que religieuse. Pour expliquer sa décision à Perdican qui tente de l’en dissuader, elle met en avant la fragilité de l’amour marital, contrairement à l’amour dirigé vers Dieu, qu’elle considère comme constant et plus fort. Dans le même temps, le curé Maître Bridaine, estime dommageable la place qui lui est accordée au repas organisé par le Baron, par rapport à Maître Blazius, le gouvernant de Perdican. Il décide pour cette raison de quitter le dîner. Par ailleurs, Maître Blazius met au courant le Baron du fait que Camille a confié une lettre à sa gouvernante, Dame Pluche, très probablement à destination d’un amant.

Acte III

Dans ce troisième et dernier acte, Perdican réussit à intercepter la lettre. Son contenu est le suivant : Camille confie à sa sœur Louise la grande tristesse de son prétendant Perdican suite à son refus de se marier. Le jeune homme, dont l’orgueil est piqué, organise alors un rendez-vous galant avec Rosette et y convie Camille, qui assiste à la scène cachée derrière un arbre. C’est alors qu’il tient un double discours destiné à la fois à séduire Rosette et à blesser Camille. Mais Camille ne reste pas les bras croisés et décide de contre-attaquer, en enjoignant à Rosette de se cacher derrière un rideau afin qu’elle puisse s’entretenir avec Perdican. Finalement, Perdican finit par lui avouer son amour, ce qui entraîne l’évanouissement de Rosette. De ce fait, blâmé par Camille, le jeune homme s’engage à épouser la paysanne, avant que, dans la dernière scène, Perdican et Camille finissent par s’avouer mutuellement leur amour. Alors que Rosette les entend, elle pousse un cri et meurt, ce qui conduit au départ définitif de Camille.

Les thèmes importants de On ne badine pas avec l’amour 

L’amour

L’amour est le thème majeur de la pièce, comme l’indique d’ailleurs dès le départ le titre de la pièce. Néanmoins, celui-ci se décline sous différentes formes. Tout d’abord, Camille et Perdican sont animés par un amour d’enfance sincère et pur, mais dont l’expression est rendue presque impossible en raison de leur orgueil.

Cet amour d’enfance est concurrencé par l’amour divin, symbolisé par le désir de Camille d’entrer dans les ordres. En effet, la jeune femme craint l’inconstance de l’amour humain et se tourne donc vers l’amour divin.

Enfin, l’amour apparaît également sous la forme du libertinage, notamment lorsque Perdican séduit Rosette afin de susciter la jalousie de Camille. Mais cet amour n’est pas sincère et a uniquement un but stratégique, qui s’avère dangereux dans la mesure où il causera la mort de Rosette. Il entraîne par suite la séparation définitive de Perdican et Camille.

L’orgueil

L’orgueil, que l’on peut définir comme cet amour excessif de soi, est omniprésent dans la pièce et empêche l’amour de l’autre ainsi que la sincérité des sentiments. Cette idée peut être illustrée par la froideur de Camille à l’égard de Perdican, bien qu’elle soit piquée lorsque le jeune homme se tourne vers Rosette pour la rendre jalouse. Perdican, vexé par Camille, met en place un stratagème qui sera fatal à Rosette.

Dans cette perspective, la tirade de Perdican à l’acte II scène 5 illustre très bien cette critique de l’orgueil, qui s’inscrit dans la mouvance des moralistes du XVIIe siècle tels que La Rochefoucauld ou Pascal, qui sont critiques à l’égard des hommes.

Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n’est qu’un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompés en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois ; mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui.

Alfred de Musset

La religion

La religion est vivement critiquée dans cette pièce. Perdican va jusqu’à la comparer à un poison incitant à renoncer au monde en parlant de « ces récits hideux qui t’ont empoisonnée ». Le clergé est également tourné en dérision, comme l’indique l’attitude de Maître Bridaine, qui apprécie la bonne chère (il aime manger et boire) et semble davantage préoccupé par les plaisirs du monde que de la foi réelle.

Le parcours : les jeux du cœur et de la parole

Le cœur et la parole donnent lieu à de véritables joutes, jeux et stratagèmes entre les personnages. En effet, la parole ne constitue pas le miroir des sentiments et est même parfois un moyen de les occulter, de les isoler.

Alors qu’en règle générale, ces jeux du cœur et de la parole relevant du badinage amoureux sont considérés comme légers et plaisants, comme le « flirt » de nos jours, on ne peut pas vraiment en dire autant dans cette pièce. La fin tragique de la pièce souligne en effet que le badinage amoureux est plus dangereux qu’il n’y paraît, avant tout car la parole n’est pas le miroir du cœur, mais plutôt un masque permettant de cacher ses sentiments et de tromper les autres.

Ce comportement qui utilise le langage pour cacher l’amour naissant peut être rapporté à celui de la figure de la « coquette », très présente dans le théâtre de Marivaux, dramaturge du XVIIIe siècle, en particulier dans Les Fausses Confidences (1737), pièce dans laquelle il analyse les subtilités du langage de la séduction.

Pour aller plus loin avec On ne badine pas avec l’amour 

Si tu n’as pas encore lu cette (courte) pièce, nous te proposons de retrouver son texte intégral juste ici. Tu peux également te rendre au CDI de ton lycée, ou en bibliothèque afin de consulter l’ouvrage papier.

Tu peux également visionner la représentation théâtrale mise à ta disposition sur Lumni, plateforme publique sur laquelle tu trouveras des ressources complémentaires à ce sujet.

Les analyses des œuvres au programme du bac français 2025

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