Cher étudiant, par pitié, lis cet article. Pense à ton vénérable professeur de français. Après une longue journée de cours, épuisé, il rentre chez lui, déballe le paquet de copies de français. Il se prend une tasse de café, remplie aux rebords, sans sucre. Il est prêt. Pourtant, ton cher professeur de français se retrouve rapidement submergé par ces mêmes erreurs qui l’énervent tant et que pourtant les étudiants font encore et encore. Alors, par pitié, cher étudiant, lis cet article, imprègne-toi de sa substantifique moelle et ne refais plus jamais, mais vraiment plus jamais ces terribles erreurs qui énervent ton professeur de français.
Première erreur : Omettre d’aller à la ligne et de sauter des lignes
Oui. Tu es pressé. Oui, tu as envie de sortir au plus vite de cette salle, pour ne plus jamais entendre parler de ce sujet de français. Mais la forme, cher étudiant, est tout aussi importante que le fond. Par conséquent, si t’omets de respecter ces très simples règles formelles, le professeur risque d’être bien moins bienveillant à ton égard. Faisons maintenant une expérience de pensée. Imaginons deux copies au fond similaire.
- Une copie comprend bien une introduction, un développement et une conclusion, pourtant tout est écrit en un seul bloc, un énorme pavé illisible.
- Une autre copie comprend également une introduction, un développement et un conclusion mais est bien plus lisible. Entre chaque grande du partie du devoir, l’étudiant a sauté deux lignes pour bien les séparer, en début de chaque paragraphe, un espace montre bien que c’est une nouvelle partie du devoir qui commence.
Dans un cas, le professeur de français, les larmes aux yeux, tente de déchiffrer la copie. Dans l’autre, heureux, il voir d’ores et déjà que l’étudiant a bien respecté les formalités du devoir – il y a bien une introduction de 5-6 lignes, un développement en trois parties et une conclusion de 5 lignes également. Tout est uniforme, beau, clair. Il comprend de nouveau quel est le sens de sa profession, se retient de verser une larme de joie et s’attelle, le sourire aux lèvres, à la lecture du devoir.
NB : Les feuilles qui vous sont fournies au BAC se distinguent par leurs carrés particulièrement petits. N’hésitez pas à sauter 4-5 carrés pour que vos retraits et sauts de ligne soient bien visibles.
Deuxième erreur : Ne pas faire de conclusion
Jamais ! Entends-tu jamais, tu n’oublieras la conclusion de ton devoir. On ne te demande qu’une seule chose : respecter les formalités de la dissertation, bien mettre en évidence ton introduction, ton développement en trois parties et ta conclusion. Si tu n’as pas eu le temps de finir, si ta conclusion de deux lignes arrive en fin de développement et ne ressemble pas à une conclusion, gare à toi. La sentence sera terrible. Par conséquent, veille lorsque tu commences à rédiger à écrire au brouillon un premier jet de conclusion, que tu pourras tranquillement recopier en fin de devoir.
Astuce du chef : si vraiment il te reste cinq minutes, qu’un professeur tend déjà sa main pour arracher ta copie, abandonne le dernier paragraphe de ta dernière partie, va à la ligne, fais un alinéa et rédige deux lignes qui ressembleront à une conclusion. Cela t’apportera bien plus de points que de finir ta conclusion, puisqu’un devoir non terminé est fortement pénalisé.
Troisième erreur : Faire des parties inégales
Tu avais tellement de choses à dire dans la première partie, tellement rien à dire dans la troisième, et puis en plus tu n’avais même plus de temps. Non ! On évalue entre autres lors des devoirs de français ta capacité à gérer ton temps et à conduire une analyse. Par conséquent, les parties doivent être de taille égale et le devoir doit être impérativement terminé.
Comment construire un paragraphe de dissertation ou de commentaire ? C’est très simple !
- On commence par l’idée résumée en une phrase
- qu’on illustre ensuite par un exemple (une référence littéraire dans la dissertation et une citation dans un commentaire)
- puis on conclue.
Mais on suit bien ce schéma pour tout sous paragraphe du développement !
Quatrième erreur : Oublier de se relire
Le professeur de français développe au cours de ses années de travail un pouvoir magique extraordinaire – le laser aux fautes d’orthographe et de grammaire. Il les voit toutes, immédiatement. Parfois, lire certaines copies devient un véritable calvaire. A la vue de chaque faute, son oeil pleure et son coeur saigne.
Cher étudiant, relis-toi bien. Nous avons tous nos faiblesses. Connais bien les tiennes. Voici pour t’aider un petit récapitulatif des erreurs les plus communes :
- Infinitifs et participes : pour bien les distinguer, la règle est simple, remplace ton verbe par mordre, si t’as envie de dire “mordu”, dans ce cas-là, c’est bien un participe, si t’as envie de dire “mordre”, c’est un infinitif.
- Les accords du participe passé : on accorde en genre et en nombre avec le sujet avec le verbe être, si le verbe est avoir, on accorde en genre et en nombre avec le COD s’il est placé avant.
- L’oubli des pluriels : ne pas oublier les fameux s au pluriel aux adjectifs et aux noms
- Les fautes de conjugaison : reprenez bien vos tables de conjugaison, repérez les fautes que vous faites constamment et ne les refaites plus jamais.
Cinquième erreur : Ne pas citer la ligne
Numéroter le texte à commenter c’est long et fastidieux. Certes. On vous l’accorde. Pourtant citer les lignes fait partie de vos devoirs en tant qu’étudiant. C’est une question de rigueur. Dès lors que vous citez un bout de texte, même si c’est un simple verbe perdu au milieu de la ligne 15, il faut préciser la ligne.
Sixième erreur : Citer tout le texte
Votre professeur de français a bien lu le texte, ne vous inquiétez pas. Inutile de relever de phrases entières, voire des paragraphes entiers pour remplir votre devoir. Plus votre relevé est précis, mieux c’est. Rappelez-vous bien de cette règle d’or : chaque paragraphe doit contenir une idée sur le texte, justifiée par la citation précise d’un ou de plusieurs éléments du texte précisément identifiés.
Prenons un exemple. Dans un poème, l’auteur parle sans cesse de sa nostalgie de la douce France. Relevez le champ lexical de la nostalgie, en relevant les adjectifs, les adverbes et les verbes qui l’expriment, en précisant la ligne à chaque fois. Certes c’est long, certes c’est peut-être ennuyeux, mais croyez moi – si vous identifiez la nature grammaticale de chaque élément cité, que vous donnez la ligne, que vous êtes précis vos efforts seront récompensés par une excellente note.
Septième erreur : Paraphraser le texte
La pire erreur de tous les temps. Ton cher professeur de français a déjà lu le texte moult fois, il sait très bien de quoi il parle, il reconnaît la beauté du style de l’auteur. Nul besoin par conséquent de reformuler le texte dans un français de moindre qualité. Il faut citer avec précision, il faut séparer et identifier les mots à citer. C’est pour cela qu’il est impératif de bien connaître la valeur des temps verbaux, les natures grammaticales ou encore la ponctuation.
Huitième erreur : Vouloir étaler sa science
Pour éviter tout hors sujet, il faut tout d’abord lire très attentivement la consigne. Il existe en ce monde des élèves qui ne rêvent que d’une chose. Etaler leur savoir, raconter toutes les pages de cours apprises sur le bout des doigts, déverser leur savoir sur la copie – même si cela n’a absolument rien à avoir avec le sujet. Non ! Cher élève, par pitié, concentre-toi sur le sujet. Si tu dois rédiger un commentaire littéraire, lis très attentivement le texte à commenter.
Ne commence pas par lire le nom de l’auteur, te dire “Ah, c’est Baudelaire ! C’est donc du symbolisme” et à chercher dans le texte les traces de symbolisme. Cela ne veut rien dire ! Il faut commenter le texte ligne par ligne d’abord, sans aucun a priori, sans penser aux mouvements littéraires – juste s’imprégner du texte, puis te poser des questions plus précises. Effectivement si une scène d’exposition ne comporte aucune présentation des personnes, de l’intrigue et du lieu, dans ce cas-là oui, c’est une scène d’exposition originale. Mais ne pars pas d’a priori ! Et ne rajoute pas des exemples sortis de nulle part dans une dissertation de français parce que tu les maîtrises bien.
Neuvième erreur : Ne pas connaître l’histoire des genres littéraires
Nous avons préparé des fiches pour chaque genre littéraire avec tout ce qu’il faut savoir sur chacun d’entre eux :
- La poésie
- Le théâtre
- L’argumentation
- Le roman
- Une fiche globale sur tous les mouvements littéraires
- Une fiche globale sur tous les types de texte et de discours
Ces éléments te permettront de bien commenter les textes et de rédiger des dissertations problématisées et intéressantes. L’histoire littéraire évolue toujours de la même manière. Pour chaque genre, et cela est très utile pour construire une dissertation on distingue trois phases :
- La naissance et la construction du genre du XVIe au XVIIe siècle (un genre à la structure rigide, où l’esthétique rime avec respect des règles et élégance de style)
- La rupture avec le romantisme (détruire toutes les structures rigides, inventer un art nouveau qui met l’auteur en avant avec ses émotions et ses sentiments)
- La rupture après la première guerre mondiale (naissance de nouveaux genres, négation de toute structure, inventer de nouvelles formes)
N’hésite pas à consulter nos vidéos très résumées sur Youtube qui présentent en deux minutes l’histoire de chacun des genres.
Dixième erreur : Mal gérer ton temps le jour J
On en le répète pas assez, mais la gestion du temps est très importante le jour de l’épreuve. Si tu rends un devoir qui est formellement beau et bien présenté, qui comporte bien les trois parties, l’introduction et la conclusion, si tu relèves bien tous les éléments du texte en précisant leur nature et la ligne, si t’as bien en tête les différents mouvements littéraires pour problématiser ta dissertation et ton commentaire, t’as tout gagné ! Pour gérer au mieux ton temps, suis notre plan !
- 5 minutes pour noter toutes les lignes de ton texte
- 15 minutes de lecture du texte ou 2 minutes de lecture du sujet
- 30 minutes d’analyse du texte ou du sujet au brouillon
- 20 minutes de construction de plan en précisant au brouillon à chaque fois l’idée, puis l’exemple avec la ligne (si le relevé est déjà fait, tu n’auras plus qu’à recopier)
- 10 minutes de rédaction de la conclusion
- Puis rédaction du devoir
- 10 minutes de relecture
Ces temps sont très approximatifs et dépendent de chacun, mais cela te permet de voir quel ordre il faut suivre le jour de l’épreuve de français pour réussir à rendre le devoir parfait.
Allez courage ! Si tu veux, n’hésites pas à consulter nos corrigés de commentaires et de dissertations de français détaillés pour t’imprégner de cette méthodologie et décrocher une note exceptionnelle au bac !