C’est officiel, Nicole Belloubet, ancienne ministre de la Justice sous le gouvernement d’Édouard Philippe (2017-2020), est nommée à la tête du ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Elle succède à Amélie Oudéa-Castéra, au cœur des polémiques depuis son arrivée à la rue de Grenelle, il y a moins d’un mois.
Les rumeurs allaient bon train. François Bayrou était alors pressenti pour prendre le relais d’Amélie Oudéa-Castéra au ministère, avant de fermer la porte à une éventuelle entrée au sein du gouvernement ce mercredi 7 février. « Le ministère de l’Education me paraissaient mériter un engagement plein. Le domaine connaît aujourd’hui une crise de confiance qui vient de loin et que je croyais que l’on pouvait corriger. Mais de nombreuses discussions m’ont fait conclure à une différence d’approche sur la méthode à suivre qui me paraît rédhibitoire », affirme le maire de Pau.
Nicole Belloubet nommée ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse
Retour inopiné. C’est finalement Nicole Belloubet qui succède à Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l’Éducation nationale et de la Jeunesse. Garde des sceaux sous le gouvernement d’Édouard Philippe de 2017 à 2020, cette ancienne professeure de droit n’en est pas à son coup d’essai avec le milieu éducatif. Nicole Belloubet a été rectrice de l’académie de Limoges de 1997 à 2000 puis de celle de Toulouse entre 2000 et 2005. Elle démissionne finalement de ce dernier poste pour protester contre les décisions du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, alors rue de Grenelle, de supprimer des postes d’enseignants.
Une nomination surprenante ? En 2016, l’ancienne rectrice désapprouvait dans les colonnes de la revue universitaire Après-Demain « ces fariboles sur la restauration de l’autorité ou le port de la blouse ». Par ailleurs, dans ce même article intitulé Supprimer le ministère de l’Éducation nationale, elle déplorait l’enseignement privé. « Les inégalités que le système éducatif français ne sait pas corriger sont de plus en plus criantes et les contempteurs de la situation actuelle sont obligés de se saisir de prétextes ou de fuir le service public pour rejoindre l’entre-soi des classes homogènes dans l’enseignement privé ». Des prises de position qui vont à l’encontre de sa prédécesseure Amélie Oudéa-Castéra.
Désormais en charge du « réarmement de l’école » et de l’expérimentation du port de l’uniforme, Nicole Belloubet réussira-t-elle à concilier ses idéaux avec la politique menée par Gabriel Attal ?
Une chose est certaine, une mission lui a été confiée par Gabriel Attal et Emmanuel Macron : éviter toute sortie de route avec le monde enseignant…
Lire aussi : SNU, uniforme, santé mentale… Les annonces de Gabriel Attal pour la jeunesse
Amélie Oudéa-Castéra conserve son portefeuille au ministère des Sports et des Jeux olympiques de Paris
Nommée il y avait un peu moins d’un mois au ministère, Amélie Oudéa-Castéra croulait sous le poids des polémiques et des déclarations maladroites. Après avoir déclaré qu’elle avait fait le choix de scolariser ses enfants dans l’établissement privé catholique très controversé Stanislas à cause de « paquets d’heures non remplacées » dans le public, que son fils ait profité d’un contournement de la plateforme Parcoursup pour entrer en classe préparatoire dans ce même établissement ou encore affirmé que son salaire de 500 000€ à la FFT n’était pas suffisant, « si je rapporte ma rémunération actuelle au volume d’heures que chaque semaine je m’enfourne, en bossant jour, nuit, week-ends, je ne suis pas bien payée »… Amélie Oudéa-Castéra n’a de cesse de s’attirer les foudres des enseignants, des médias et de l’opinion publique avec eux.
Malgré cette actualité mouvementée, la ministre conserve ses activités au ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Le portefeuille de l’école revient toutefois à Nicole Belloubet.
Lire aussi : Le Lycée Stanislas a-t-il contourné la procédure Parcoursup ?