L’établissement Stanislas, alors visé par une enquête pour injures sexistes et homophobes, est à nouveau au cœur de la tourmente. Le lycée privé parisien est accusé de contourner les modalités de la plateforme Parcoursup. Un contournement qui, selon Médiapart, aurait profité au fils d’Amélie Oudéa-Castéra, fraîchement nommée ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques.
Un rapport de l’éducation nationale, paru en 2023, révèle que l’établissement Stanislas a organisé un système de contournement de la procédure d’orientation Parcoursup pour plusieurs de leurs élèves. Les équipes de Médiapart se sont également emparées du sujet et accusent l’un des fils d’Amélie Oudéa-Castéra d’avoir bénéficié de cette pratique frauduleuse.
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Les élèves incités à ne formuler qu’un seul vœu pour les CPGE du Lycée Stanislas
Selon le rapport d’enquête de Médiapart, les meilleurs élèves en classe de terminale du Lycée Stanislas seraient incités par leurs professeurs et les équipes pédagogiques à ne formuler qu’un seul et unique vœu sur la plateforme Parcoursup « en échange de la garantie d’[y] être admis » dans l’une des classes préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) de l’établissement. Une procédure de sélection parallèle permettant au lycée de conserver ses têtes de classes et d’avoir une main mise sur les recrutements au sein de l’établissement.
Un agissement contraire aux principes et aux règles de la plateforme Parcoursup qui déconseille fortement à ses candidats de ne formuler qu’un seul vœu lors de la procédure. Le site de Parcoursup rappelle d’ailleurs qu’en 2023, les candidats ont enregistré près de 13 vœux et sous-vœux chacun.
La porte-parole du gouvernement, Prisca Thevenot, a ainsi reconnu ce mercredi 24 janvier « un non-respect de Parcoursup » de la part de l’établissement Stanislas. Elle a toutefois assuré que Gabriel Attal avait une « pleine confiance » en sa ministre de l’Éducation nationale.
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La réponse du directeur de Stanislas à cette vive polémique
Mis à mal par plusieurs polémiques successives, le directeur de Stanislas s’est empressé de répondre aux accusations formulées à l’encontre de son établissement. « Nous avons à peu près tous les ans 80-85 de nos élèves de terminale qui veulent rester chez nous en classe préparatoire. Nous connaissons leurs dossiers, et donc jusqu’au conseil de classe du 2e trimestre, (…) ils nous demandent notre avis sur leur projet de venir chez nous. Jusqu’à présent, nous leur donnions un avis favorable. […] Ensuite, ils suivent la procédure [Parcoursup] et décident par eux-mêmes du choix qu’ils font », expliquait Frédéric Gautier, directeur de l’établissement Stanislas au micro de BFM TV le 22 janvier dernier. « S’il faut faire autrement, nous ferons autrement, mais nous n’avons pas le sentiment de léser les élèves qui viennent de l’extérieur ni de tromper nos propres élèves », a-t-il ensuite insisté.
Amélie Oudéa-Castéra dans la tourmente
Si le rapport du gouvernement révèle que cette pratique est isolée parmi les étudiants admis en CPGE au sein du Lycée Stanislas : « En 2023, sur plus de 600 000 lycéens ayant formulé des vœux dans Parcoursup, il y a seulement 41 candidats qui n’ont fait qu’un seul vœu » pour une CPGE dans l’établissement où ils sont en terminale, dont « 38 sont des élèves de Stanislas ». L’enquête de Médiapart affirme, quant à elle, que le fils aîné de la ministre de l’Éducation nationale figurerait parmi les 38 élèves cités.
« Comme d’autres familles, sa famille a suivi la procédure prévue par Stanislas et chacune des étapes prévues par Parcoursup », justifie l’entourage d’Amélie Oudéa-Castéra auprès de Mediapart. « A l’issue du conseil de classe du 2e trimestre, [le jeune homme] a reçu un avis favorable de Stanislas, au vu de ses résultats scolaires, quant à son souhait d’entrer en classe préparatoire, précise la même source. Préférant comme beaucoup d’élèves partout en France rester dans son établissement d’origine, il a fait le choix de rentrer ce seul vœu dans la phase de confirmation des vœux définitifs sur Parcoursup. » Les professeurs l’ont-ils incité à refuser à ses vœux initiaux pour ne conserver que celui du Lycée Stanislas ? Le mystère reste entier.
Toutefois une chose est sûre, l’arrivée à la rue de Grenelle d’Amélie Oudéa-Castéra aura été marquée par la controverse et une forte proximité avec cet établissement privé et ses dérives.
