Tout savoir sur la politique étrangère russe

drapeau russe

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Depuis l’effondrement de l’Union soviétique en 1991, la Russie n’a jamais cessé de vouloir reconquérir un rang de grande puissance. Guidée par un récit de déclin à inverser, par des humiliations à réparer, la politique étrangère russe sous Vladimir Poutine est marquée par un retour à la confrontation, un rejet de l’ordre occidental et une volonté assumée d’imposer ses intérêts par la force. L’invasion de l’Ukraine en 2022 en a été le paroxysme. Mais quelles sont les logiques profondes, les outils et les limites de la stratégie internationale de la Russie aujourd’hui ?

Le président Vladimir Poutine, profond réformateur de la politique étrangère russe

Ce qu’il faut retenir sur la politique étrangère russe

Objectifs : restaurer la grandeur russe, sécuriser les « zones d’influence » historiques, affaiblir l’Occident.

Méthodes : interventions militaires, soutien à des régimes autoritaires, guerre de l’information, usage stratégique de l’énergie et de la diplomatie.

Théâtres d’action : Ukraine, Syrie, Caucase, Afrique, Balkans, espace post-soviétique.

Ressorts idéologiques : patriotisme impérial, rejet de l’hégémonie occidentale, valorisation de la souveraineté.

La Russie ne cherche pas à diriger le monde, mais à empêcher l’Occident de le faire seul. Elle veut imposer un rapport de force, au service de sa vision du monde.

Un traumatisme fondateur : la chute de l’URSS

Pour Vladimir Poutine, la dislocation de l’URSS est « la plus grande catastrophe géopolitique du XXᵉ siècle ». Cette perception domine toute sa vision stratégique. La Russie post-soviétique a perdu plus de 5 millions de kilomètres carrés, près de 150 millions d’habitants, et des zones d’influence anciennes : Ukraine, Géorgie, pays baltes, Asie centrale.

Les années 1990 sont perçues comme une décennie d’humiliation, marquée par une dépendance au FMI, une élite corrompue, une influence américaine écrasante. La politique étrangère russe vise depuis à corriger ce déséquilibre, à retrouver un statut de puissance reconnue, crainte et respectée.

La chute du mur de Berlin en 1989, évènement pivot dans la chute de l’URSS

Le retour de la puissance : de la Tchétchénie à la Syrie

Le premier marqueur du retour russe est militaire. Dès la fin des années 1990, la guerre en Tchétchénie (1999–2009) est utilisée comme laboratoire : usage massif de la force, répression brutale, restauration de l’autorité centrale.

Puis vient la Géorgie (2008) : après des tensions autour des provinces séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie, la Russie intervient militairement, empêche leur retour dans le giron géorgien et affirme sa capacité d’action régionale.

En Syrie (2015), la Russie change d’échelle : elle soutient militairement le régime de Bachar el-Assad contre les rebelles et l’État islamique. Elle y déploie ses avions, teste ses missiles, sécurise des bases navales. Elle devient un acteur incontournable au Moyen-Orient, zone où elle avait pourtant reculé depuis 1991.

La guerre de Tchétchénie (1999-2000)

2014–2022 : l’obsession ukrainienne

L’Ukraine représente un cas à part. Interface stratégique entre Russie et Europe, elle incarne une frontière géopolitique et symbolique.

En 2014, le renversement du président prorusse Viktor Ianoukovitch provoque une réaction immédiate de Moscou :

  • Annexion de la Crimée : territoire stratégique sur la mer Noire, abritant la base navale de Sébastopol.
  • Soutien aux séparatistes du Donbass : guerre larvée, appui militaire discret, déstabilisation permanente.

En février 2022, la Russie envahit l’Ukraine sous prétexte de « dénazification », d’élargissement de l’OTAN et de protection des populations russophones. Cette guerre marque un tournant : rupture avec l’Occident, isolement relatif, mais aussi radicalisation idéologique du régime.

Volodimir Zelensky, président de l’Ukraine

Une diplomatie de confrontation

La politique étrangère russe repose désormais sur une logique d’affrontement structurant avec l’Occident. L’OTAN est décrite comme une menace existentielle. Les États-Unis sont accusés d’ingérence, de manipulation, de domination.

La Russie promeut un ordre mondial multipolaire, fondé sur la souveraineté, le respect des régimes en place, et le rejet des interventions humanitaires occidentales. Elle s’oppose régulièrement aux résolutions de l’ONU, soutient les régimes contestés (Syrie, Iran, Venezuela), et se rapproche de la Chine et des BRICS.

Le discours diplomatique russe mêle réalisme brutal, nationalisme historique et volonté de revanche. Il valorise l’histoire impériale, le sacrifice, la résistance, tout en accusant l’Occident de décadence morale.

Des instruments hybrides et asymétriques

La Russie sait qu’elle n’a ni les moyens économiques de la Chine, ni les alliances de Washington. Elle compense par des instruments dits asymétriques :

  • Cyberguerre : ingérences dans des élections (États-Unis 2016, France 2017), désinformation sur les réseaux sociaux.
  • Énergie : dépendance gazière de l’Europe jusqu’en 2022 (Nord Stream), pression sur les prix.
  • Mercenaires : déploiement du groupe Wagner en Afrique (Mali, Centrafrique), en Syrie, au Donbass.
  • Propagande internationale : chaînes comme RT ou Sputnik, relais d’influence dans les pays non occidentaux.

Cette « guerre hybride » vise à affaiblir sans envahir, à fragmenter les opinions publiques, à diviser les alliances.

La cyberguerre est l’un des moyens privilégiés par les Russes

L’Afrique et le Sud global : une diplomatie de rupture

Face à l’isolement en Europe, Moscou se tourne vers le Sud global, notamment l’Afrique. Là, la Russie :

  • Se présente comme héritière de l’URSS anticoloniale.
  • Propose des coopérations sécuritaires et militaires.
  • Échange du soutien politique contre des livraisons d’armement ou des contrats miniers.

Au Mali, au Burkina Faso, en RCA, la présence russe s’est accentuée ces dernières années. Elle s’appuie souvent sur des régimes militaires ou autoritaires, marginalisés par l’Occident. Mais cette influence reste fragile, souvent opportuniste, et dépendante de figures comme Prigojine ou de relais locaux peu durables.

Lula, le président brésilien, en visite à Moscou

Les limites de la puissance russe

Malgré ses ambitions, la Russie reste confrontée à de nombreuses fragilités :

  • Économie dépendante des hydrocarbures, peu diversifiée, sous sanctions.
  • Isolement diplomatique croissant depuis 2022 : exclusion du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, retrait de nombreuses entreprises étrangères.
  • Dépendance à la Chine : asymétrie stratégique croissante, surtout en Asie centrale et sur les marchés d’exportation.
  • Perte d’influence en Europe de l’Est, désormais tournée vers l’OTAN et l’UE.

Militairement, la guerre en Ukraine a révélé des faiblesses : logistique, moral des troupes, pertes humaines massives. La puissance russe est réelle, mais contrainte par ses propres excès.

Conclusion

La politique étrangère russe est celle d’une puissance blessée, mais encore redoutée. Son objectif n’est pas de dominer le monde, mais de rétablir un équilibre fondé sur la force, la souveraineté, la peur et la mémoire.

À travers l’Ukraine, le Proche-Orient, l’Afrique ou les BRICS, la Russie tente d’exister dans un monde où l’Occident ne serait plus central. Mais son avenir dépendra de sa capacité à réformer son économie, à moderniser ses alliances, et à sortir d’une logique de confrontation permanente.

Poutine a replacé la Russie au cœur du jeu mondial — au prix d’un isolement sans précédent. Reste à savoir si ce sursaut stratégique peut s’inscrire dans la durée… ou s’il s’agit d’un baroud d’honneur.

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