Un article résumant l’ensemble des termes clés utilisés pour parler de la crise financière avec le vocabulaire propre à chaque crise financière.
Glossaire pour la crise financière
- Crise financière : c’est le point de retournement du cycle financier. Les anticipations des agents économiques se renversent. Après une période de hausse régulière, on assiste à une chute brutale du prix des actifs. Une crise financière peut être localisée au niveau d’un pays ou avoir des conséquences dans le monde entier. Les crises financières sont d’une ampleur variable. Elles peuvent être de trois types : crise boursière, crise de change, crise bancaire.
- Crise boursière : un point de retournement de cycle sur un marché financier, souvent provoqué par la spéculation.
- Crise de change : une situation dans laquelle un pays qui a opté pour un taux de change fixe se trouve contraint de dévaluer sa monnaie.
- Crise bancaire : une chute de la rentabilité voire une faillite d’une ou plusieurs banques importantes.
- La régulation financière peut se définir comme la capacité à stabiliser les marchés financiers, ou bien quand ceux-ci sont en crise, comme la capacité à dépasser celle-ci.
- La finance correspond à la mise en relation des agents en besoin et capacité de financement à l’échelle
internationale. Elle doit assurer l’équilibre entre l’épargne et l’investissement au niveau mondial grâce au jeu des
transferts des capitaux. - John Hicks distingue l’économie d’endettement et l’économie de marchés financiers. Dans la première, le financement s’effectue majoritairement par le crédit, c’est pourquoi on parle de finance indirecte du fait de la prépondérance des banques comme intermédiaire financier. Ce sont ces banques qui assurent la rencontre entre les agents à besoin de financement et ceux à capacité de financement. Dans la deuxième configuration, les agents se financent directement auprès des marchés financiers.
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Glossaire pour la crise de 1929
- L’apparition d’une bulle correspond au moment où les valeurs des titres se déconnectent de la valeur réelle des biens sur lesquels ils portent. Par exemple, lorsque les profits ne correspondent plus aux cours des titres.
- Le krach est souvent un moment très bref, caractérisé par l’effondrement des cours boursiers (souvent accompagnés de celui des prix de l’immobilier). Il est là encore lié à des comportements mimétiques, la chute des cours provoquant des ventes massives accentuant le mouvement de baisse.
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Glossaire pour la crise des subprimes
- Les crédits subprimes sont des crédits hypothécaires accordés à des ménages à faible revenu, peu solvables, ceux que l’on appelait dans le jargon les ninjas (no income, no job or asset). Ce sont des crédits à taux variables, dans un contexte de faibles taux d’intérêt conduisant à des mensualités supportables.
- La titrisation correspond au procédé par lequel les banques qui accordent des crédits immobiliers et d’autres formes de crédits transforment ces crédits en titres financiers échangeables sur les marchés. Elles peuvent donc continuer à accorder plus de crédits tout en respectant les ratios prudentiels de couverture des risques. La titrisation devait permettre de disperser les risques liés aux prêts bancaires, des risques alors partagés entre des investisseurs disposant de ressources financières importantes. Mais dans la réalité, la titrisation a entraîné une concentration des risques dans le secteur bancaire. Ces établissements se sont acheté mutuellement leurs titres avec de l’argent emprunté. Loin de disperser les risques, la titrisation a eu comme effet pervers de les concentrer. Par ailleurs la titrisation a conduit à une opacité plus grande.
- Le shadow banking, littéralement « banque de l’ombre », désigne un système bancaire « parallèle ». Malgré son nom, le shadow banking, est loin d’être une pratique illégale. Le contour du shadow banking, de ses activités et de ses acteurs, est difficile à cerner. Dans une approche par entités, on retient celles qui sont en dehors du système bancaire traditionnel, pouvant assurer l’intermédiation de crédit. Ces entités peuvent être des fonds de placement monétaires, des fonds spéculatifs, des fonds de capital-investissement, etc. Dans une approche par activités, on peut retenir la titrisation, les prêts de titres et les opérations de pension.
- Les agences de notation ont pour mission d’évaluer la qualité des emprunteurs. Plus les emprunteurs sont solvables, plus ils obtiennent une note élevée (le fameux AAA constituant la situation la plus favorable) et plus ils peuvent bénéficier de taux d’intérêt faibles sur le marché. L’existence de ces agences contribue en principe à assurer la transparence du marché et à lutter contre l’asymétrie d’information.
- Paradoxe de tranquillité (Minsky) : phénomène montrant que c’est durant l’euphorie économique que les agents prennent plus de risques et que la crise financière se prépare. En effet, ces derniers prennent davantage de risques, car les prix des actifs augmentent, ce qui fait augmenter les garanties (soit : actifs que les agents détiennent) et par conséquent les banques accordent davantage de crédits, ce qui peut former une bulle.
- Paradoxe de la crédibilité (Borio) : au moment de la crise, les banques centrales sont considérées être en mesure de gérer l’inflation, car elles sont crédibles. Par conséquent, les agents n’anticipent pas l’inflation parce qu’ils pensent que les banques centrales vont être efficaces dans la maîtrise de celle-ci. Or, les banques centrales ne surveillent que l’inflation des produits de consommation, elles ne voyaient donc pas qu’il y a une forte inflation sur le marché financier, d’où le problème.
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