crise subprimes

Les mécanismes de la crise des subprimes

Au sommaire de cet article 👀

Dans cet article, nous nous concentrerons sur les mécanismes et procédés de la crise des subprimes. Cette crise étant l’une des plus fortes et ayant des conséquences encore aujourd’hui sur le système économique, elle reste plus qu’importante à comprendre et utiliser en copie.

Des innovations financières à l’origine de la crise des subprimes

Les crédits subprimes sont des crédits hypothécaires accordés à des ménages à faible revenu, peu solvables, ceux que l’on appelait dans le jargon les ninjas (no income, no job or asset). Ce sont des crédits à taux variables, dans un contexte de faibles taux d’intérêt conduisant à des mensualités supportables. La montée du marché de l’immobilier permettait de leur prêter sans risque apparent, puisque leur bien garantissait le crédit. De plus comme la valeur du bien immobilier augmentait, il était possible d’y adosser d’autres crédits (études, consommation, etc.).

Les banques qui accordent des crédits immobiliers et d’autres formes de crédits transforment ces crédits en titres financiers échangeables sur les marchés.  Elles peuvent donc continuer à accorder plus de crédits tout en respectant les ratios prudentiels de couverture des risques. La titrisation devait permettre de disperser les risques liés aux prêts bancaires, des risques alors partagés entre des investisseurs disposant de ressources financières importantes. Mais dans la réalité, la titrisation a entraîné une concentration des risques dans le secteur bancaire. Ces établissements se sont achetés mutuellement leurs titres avec de l’argent emprunté. Loin de disperser les risques, la titrisation a eu comme effet pervers de les concentrer. Par ailleurs, la titrisation a conduit à une opacité plus grande. Certains des acquéreurs de produits titrisés ne savaient quel était le niveau exact de risque associé à ces risques.

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La gestion de la crise par les banques

La fin de la séparation bancaire a conduit au développement de la banque à tout faire, cela permet aux établissements bancaires d’accroître leur taille, de diversifier leurs activités, de multiplier les occasions de profit.

Soumises à la double pression des exigences de rendement des actionnaires et des normes de supervision prudentielle, les banques ont cherché à accroître et à diversifier leur offre de financement. Elles ont mis en œuvre une nouvelle forme d’intermédiation, qualifiée d’intermédiation de marché, fondée sur une activité intense sur les marchés financiers.

Elles interviennent sur les marchés pour leurs clients, mais aussi pour leur compte propre (trading pour compte propre).

Les banques profitent également d’un certain nombre de garanties explicites et implicites, liées aux dispositifs de garantie des dépôts et aussi sauvetages par les pouvoirs publics en cas de défaillance. Ce qui engendre d’importants problèmes d’aléa moral qui ne rendent pas seulement le secteur bancaire plus gros, mais également plus risqué.

Les banques ont pu accroître leurs offres de prêts, les titriser sans être obligées de constituer des fonds propres pour couvrir les risques associés. La déréglementation financière a favorisé l’usage de la titrisation et la croissance d’un secteur bancaire parallèle opérant en dehors du cadre réglementaire (shadow banking).

Le système bancaire parallèle ou shadow banking system désigne l’intermédiation et la distribution de crédit en dehors du système bancaire traditionnel. Puisqu’il s’agit d’un système bancaire parallèle, les réglementations bancaires ne s’appliquent pas (ratios de couverture de risque par exemple).

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Le shadow banking et ses effets néfastes

Le shadow banking, littéralement « banque de l’ombre », désigne un système bancaire « parallèle ». Malgré son nom, le shadow banking, est loin d’être une pratique illégale. Le contour du shadow banking, de ses activités et de ses acteurs, est difficile à cerner.

Dans une approche par entités, on retient celles qui sont en dehors du système bancaire traditionnel, pouvant assurer l’intermédiation de crédit. Ces entités peuvent être des fonds de placement monétaire, des fonds spéculatifs, des fonds de capital-investissement, etc. Dans une approche par activités, on peut retenir la titrisation, les prêts de titres et les opérations de pension. 

Dans un sens encore plus large, le shadow banking peut regrouper les établissements de crédit-conso ou de crédit-auto, de micro-crédit, les sites de crowdfunding (financements participatifs), les plateformes de monnaies virtuelles (bitcoins par exemple).

Le rôle des agences de notations dans la crise des subprimes

Les agences de notations (telles que : Moody’s, Fitch ou encore Standard and Poor’s) ont pour mission d’évaluer la qualité des emprunteurs. Plus les emprunteurs sont solvables, plus ils obtiennent une note élevée (le fameux AAA constituant la situation la plus favorable) et plus ils peuvent bénéficier de taux d’intérêt faibles sur le marché. L’existence de ces agences contribue en principe à assurer la transparence du marché et à lutter contre l’asymétrie d’information. Cependant diverses difficultés sont apparues. D’une part il existe un risque de conflit d’intérêt, ce sont les émetteurs de titres qui demandent à être notés et qui rémunèrent pour cela les agences de notation. Par ailleurs, les agences de notation ont commis des erreurs massives comme l’a montré la crise des subprimes : à la veille de la crise, elles accordaient des notations très favorables à des institutions et à des actifs qui se sont par la suite très rapidement effondrés. 

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De la crise financière à la crise économique mondiale

Dès le début de l’année 2007, des indices de défaillance liés aux subprimes se multiplient, liés à la remontée des taux d’intérêt de la Fed. La faillite de Lehmann Brothers le 15 septembre marque une accélération dans la diffusion de la crise. C’est le principal acteur du marché des CDS. Alors que d’autres banques (comme la Barclays) sont candidates à la reprise, la Fed refuse de donner sa garantie. Ce signal peut être interprété comme la volonté de faire un exemple, donc lutter contre l’aléa moral. Cette faillite déclenche l’effondrement des marchés.

Les faillites bancaires se multiplient, les États sont obligés d’intervenir pour soutenir les banques et éviter que les clients ne vident les comptes. Ils veulent éviter que des crises de liquidité ne se transforment en crises d’insolvabilité.

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