La gouvernance des firmes

La gouvernance des firmes

Au sommaire de cet article 👀

La corporate governance désigne « l’ensemble des mécanismes qui ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit qui gouvernent leur conduite et définissent leurs espaces discrétionnaires » (G. Charreaux, Vers une théorie du gouvernement des entreprises, 1997). Dans cet article, nous nous concentrerons sur les différentes formes de gouvernance des firmes.

Définition de la firme

Une firme — vue comme une organisation formelle — est un moyen structuré, constituant une unité de coordination, ayant des frontières identifiables, fonctionnant en continu, en vue d’atteindre un ensemble d’objectifs partagés par l’ensemble de ses membres (salariés, dirigeants, actionnaires, etc.).

Définition de la responsabilité sociale des entreprises (RSE)

La responsabilité sociale des entreprises se définit comme la manière dont les entreprises intègrent, sur une base volontaire, des préoccupations sociales, environnementales et éthiques dans leurs activités économiques comme dans leurs interactions avec toutes les parties prenantes, qu’elles soient internes (dirigeants, salariés, actionnaires, etc.) ou externes (fournisseurs, clients, etc.). 

 

Découvre notre article sur les transformations de l’entreprise depuis le XIXe siècle.

Problématisations et enjeux sur un sujet autour de la gouvernance des firmes

  • Quelle est la place des entreprises au sein des organisations et de quoi tient-elle sa spécificité ?
  • Si une organisation est un ensemble d’individus regroupés autour d’un objectif, quel est l’objectif de l’entreprise ? Spontanément on répondrait la maximisation du profit (réponse néoclassique). Toutefois on peut se demander si cette dernière résume bien l’objectif de l’entreprise ? L’entreprise est un ensemble de personnes qui ont des objectifs différents, toutes n’ont pas pour intérêt la maximisation du profit, par exemple les salariés ont pour objectif la maximisation de leur utilité.
  • Comment est-ce que tous ces objectifs différents amènent-ils à la maximisation du profit ?
  • Faut-il que l’entreprise ait pour seul objectif le profit ?
  • Quelle est sa fonction au sein de la société ?

L’aspect RSE dans la gouvernance des firmes recueille une audience qui s’étend progressivement à toutes les sphères d’activité. La Commission européenne incite même les États membres à adopter une nouvelle approche résolument « stratégique » de la RSE, avec l’intention de concilier exigence de compétitivité et responsabilité sociale : industriels, responsables associatifs, hommes politiques et experts y voient une occasion de repenser le modèle de l’entreprise du XXIe siècle et de susciter de nouvelles dynamiques de croissance durable et inclusive.  On est loin de la formule de Milton Friedman selon laquelle « la seule responsabilité sociale de l’entrepreneur est d’augmenter ses profits » (The New York Times Magazine, 13 septembre 1970). 

L’évolution du capitalisme menant à une évolution de la gouvernance des firmes

Capitalisme entrepreneurial et familial

Les premières entreprises industrielles se constituent dans une forme de capitalisme entrepreneurial dans lequel elles ont été créées par un individu (l’entrepreneur) qui est à la fois celui qui apporte les fonds pour financer l’entreprise et celui qui la dirige.

Puis, le capitalisme évolue vers une forme de capitalisme familial, c’est-à-dire : une firme reprise par des proches. Les entreprises sont dirigées par des descendants de leur fondateur et restent dans le giron familial, mais progressivement fin XIXe aux États-Unis et à partir de la Seconde Guerre mondiale pour la France, on observe une transformation majeure avec la disjonction croissante entre la propriété de l’entreprise (ceux qui apportent les fonds) et ceux qui la dirigent (la direction).

Capitalisme managérial

Cela donne lieu à un capitalisme managérial dans lequel celui qui dirige l’entreprise est le PDG tandis que la finance est de plus en plus dans les mains de l’actionnaire. En parallèle, se développe une complexification des produits et de la technologie et des coûts liés à la recherche d’innovation, ce qui provoque un besoin accru de financement et cela conduit les entreprises à ouvrir leur capital. 

Dans cette première configuration, on la qualifie de managériale, car entre l’actionnaire et le manager c’est plutôt ce dernier qui dispose du pouvoir et fait prendre à l’entreprise des décisions qui maximise son intérêt personnel. Toutefois, ils ont un point d’intérêt commun : que l’entreprise soit rentable. Mais, ils ont des intérêts personnels divergents. En effet, l’intérêt de l’actionnaire est d’optimiser la rentabilité financière de l’entreprise pour faire en sorte qu’elle fasse des plus-values. Le manager, lui, vise à maximiser son profit en prenant le moins de risque possible, il a moins intérêt à ce que l’entreprise prenne des risques que l’actionnaire, car en cas d’impasse technologique, il perd tout. 

Capitalisme actionnarial

La responsabilité du déclin des années 1980 aux États-Unis est attribué aux managers. On leur reproche d’avoir cherché la sécurité et d’avoir pris des décisions de stabilisation au détriment de la performance de l’entreprise. En effet, la diversification conglomérale est typiquement une stratégie managériale puisqu’elle permet de limiter le risque. Le démantèlement des conglomérats s’articule avec la volonté de laisser moins de pouvoir aux managers et plus pour les actionnaires, on parle alors d’une « externalisation des risques ».

Ainsi, vient la figure des investisseurs institutionnels, ce sont des banques qui vont collecter en masse les revenus de ménage (assurance-vie, fonds de pension) pour ensuite les placer en leurs noms sur un certain nombre de produits financiers. Durant les années 1990, ce tournant actionnarial a ensuite gagné l’Europe Continental. La libéralisation des capitaux a amené les actionnaires américains à acheter des titres européens.

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