Fluctuations économiques : Ce sont les irrégularités de l’évolution des grandeurs économiques (production, prix, emploi, revenus, investissement…) au cours du temps. Ces irrégularités peuvent être soit des mouvements ascendants soit des mouvements descendants.
Cycles : Lorsque les fluctuations économiques sont récurrentes, c’est-à-dire que les mouvements ascendants et descendants se répètent sur plusieurs périodes), il s’agit de cycles économiques. On découpe le cycle en cinq phases (ou moments) : l’expansion (boom, essor), la crise (pic, point haut, sommet), la dépression (récession, contraction), le creux (point bas), la reprise. On distingue le cycle de Kondratieff (au moins cinquante ans, appelé aussi onde longue), dans lequel Simiand opposait une phase A (croissance) et une phase B (baisse), le cycle de Juglar ou cycle des affaires (six à dix ans), le cycle de Kitchin ou cycle mineur (trois-quatre ans), etc.
Crises économiques : La crise économique correspond au point de retournement de la conjoncture, c’est-à-dire le passage de l’expansion à la récession. Elle dépend ainsi des fluctuations économiques.
Les crises économiques se caractérisent par : 1) un krach bancaire / boursier ; 2) la déflation ; 3) la baisse du niveau de production ; 4) la hausse du nombre de faillites d’entreprises ; 5) montée du chômage ; 6) baisse des salaires ; 7) la montée des tensions sociales.
Au XIXe siècle, entre 1816 et 1924, 14 crises économiques se sont produites dans les pays industrialisés (Royaume-Uni, France, États-Unis et Allemagne).
Désinflation : Recul de l’inflation, c’est-à-dire du taux de croissance des prix. Lorsque l’inflation est stabilisée à un niveau faible, il n’y a plus désinflation mais… faible inflation. Ne pas confondre avec déflation.
Déflation : Diminution du niveau général des prix ; il n’y a pas seulement diminution du taux de croissance des prix (désinflation), mais taux de croissance négatif des prix. D’une façon plus générale, la déflation désigne une situation dans laquelle la baisse des prix s’accompagne d’une régression du PIB.
Innovation :
Il existe cinq catégories d’innovation selon Schumpeter :
- innovation de produit : élaboration de produit nouveaux
- innovation de procédé : de production et de distribution
- innovation de nouvelles énergies et matières premières
- innovation de débouché
- innovation organisationnelle
- Elles sont groupées dans le temps et dans l’espace : elles se diffusent par “grappes technologiques” et sont la cause de l’existence de cycle de l’économie
- Ce sont les comportements d’imitation qui génèrent des “grappes technologiques” : une firme dominante, à l’origine d’une innovation, va être imitée par d’autres firmes.
Questions sur le cours
Décrivez le phénomène de destruction créatrice.
Le phénomène de “destruction créatrice” a été mis en lumière par Schumpeter dans son ouvrage Capitalisme, Socialisme et Démocratie de 1942.
Le phénomène de “destruction créatrice” est un effet dynamique de l’innovation sur l’économie. Les innovations sont produites par les entrepreneurs, figure essentielle du capitalisme. Ces derniers se caractérisent par le fait qu’ils prennent des risques dont ils espèrent tirer profit.
Les innovations existent si et seulement si il y a deux types de propension présentes dans une économie :
- la propension à innover : elle est fonction de facteurs humains, comme l’esprit d’innovation ou le goût du risque et de facteurs techniques et financiers, comme l’existence d’inventions pouvant être exploitées, le rôle de la R&D et du crédit.
- la propension à accepter l’innovation : c’est l’aptitude des consommateurs à accepter l’innovation et à modifier leurs habitudes de consommation en fonction de celle-ci.
Le phénomène de destruction créatrice est un effet dynamique de l’innovation car celle-ci est à l’origine de nouveaux biens d’équipements, qui génèrent de nouvelles activités productives et qui vont ainsi stimuler la concurrence des entreprises qui produisent ces nouveaux biens. C’est ce phénomène de concurrence, des nouvelles entreprises à la tête de nouvelles activités, qui vont détruire les anciennes activités.
Par conséquent, les innovations ont deux effets distincts propre au phénomène de destruction créatrice :
- Les innovations vont à long terme entraîner l’essor de marchés concurrentiels, qui augmentent le bien-être collectif ;
- Les innovations vont à court terme entraîner des faillites d’entreprises et une montée du chômage. Le niveau d’incertitude générale dans l’économie augmente du fait de la prise de risque des nouvelles firmes innovantes.
Présentez un des mécanismes expliquant les fluctuations économiques. (3 points) (Annale 2016, France métropolitaine.)
Il existe deux principales explications des fluctuations économiques : l’une du côté de l’offre, l’autre du côté de la demande. On parle alors de choc d’offre ou de choc de demande car ce sont des événements contingents qui affectent soit le niveau de production soit le niveau de consommation d’une économie. Ils génèrent ainsi des fluctuations économiques car la modification du niveau de consommation ou de production peut affecter le niveau de l’activité ou le niveau du taux de croissance économique.
Nous allons plus particulièrement nous intéresser aux mécanismes d’un choc d’offre négatif qui entraîne une diminution du niveau de l’activité ou du taux de croissance économique. Un changement dans les conditions de l’offre peut affecter négativement le niveau de production de l’économie. La diminution de la compétitivité d’un pays vis-à-vis du reste du monde constitue un exemple de choc d’offre négatif. La compétitivité se définit comme l’aptitude d’un pays ou d’une entreprise à se maintenir au même niveau que la concurrence des autres firmes ou des autres nations grâce à ses prix (on parle alors de “compétitivité prix”) ou à d’autres facteurs : la qualité, le degré d’innovation, le service après-vente, etc. (on parle alors de “compétitivité hors prix”). Que cette baisse de la compétitivité s’explique par une hausse des coûts de production, ce qui affecte la compétitivité prix ou par une dégradation des systèmes d’enseignement et de recherche qui affecte la compétitivité hors prix, cela peut diminuer le taux de croissance effectif de l’économie ou le taux de croissance potentiel.
La croissance effective correspond à la croissance qui a réellement lieu. Une baisse de la compétitivité vis-à-vis du reste du monde entraîne une dégradation des anticipations des ménages et un ralentissement voire une diminution de leur consommation finale. Cela entraîne une diminution de la demande effective, ce qui va dégrader les anticipations des entreprises et ralentir la progression (voire diminuer) de leur niveau d’investissement. La baisse de la demande effective, couplée à celle du niveau d’investissement, entraîne une diminution du taux de croissance effective.
Le taux de croissance potentiel est défini par le taux de croissance de la production potentielle, qui peut, elle, être définie comme le niveau maximal de production qui ne génère pas d’inflation. Une baisse de la compétitivité vis-à-vis du reste du monde peut être responsable, par exemple, d’un retard technologique de la nation, ce qui va diminuer l’efficience de ses facteurs de production et donc diminuer sa production potentielle. Une baisse du taux de croissance potentiel d’une nation peut générer un écart de production positif, c’est-à-dire qu’il tendra à provoquer une récession : une baisse du taux de croissance potentiel a un effet négatif sur le taux de croissance effectif, car les capacités de production de l’économie diminue.
Un choc d’offre négatif, comme celui d’une baisse de la compétitivité d’une nation, peut entraîner une récession, qui est une fluctuation économique selon deux possibilités : soit, à court terme, en diminuant le taux de croissance effective, soit, à long terme, en diminuant le taux de croissance potentielle d’une économie, ce qui diminuera le taux de croissance effectif.
Tu peux retrouver notre article sur les sources de la croissance économique ici.
Bibliographie :
Anselm, Didier, Sciences Economiques et Sociales Tle ES éd. 2012 – Manuel de l’élève (format compact)
Clerc, Denis, et Jean-Paul Piriou. Lexique de sciences économiques et sociales. La Découverte, 2011.