L’indépendance des pays d’Amérique latine : éléments clés

La bataille de Carabobo, qui consacra l'indépendance du Venezuela, évènement majeur des indépendances latino-américaines (tableau de Martín Tovar y Tovar, 1888).

Au sommaire de cet article 👀

L’indépendance des pays d’Amérique latine : dates clés et figures majeures

L’Amérique latine a connu d’importantes mutations aux XVIIIe et XIXe siècles, profondément marquées par les luttes pour l’indépendance. Celles-ci ont posé les bases de nouveaux États-nations, ceux qui constituent le continent aujourd’hui.

Causes de l’indépendance en Amérique latine

L’Amérique centrale et l’Amérique du Sud ont été colonisées par l’Espagne et le Portugal de façon quelque peu désordonnée, du XVIe au XVIIIe siècle. 

Tout d’abord, il est important d’avoir à l’esprit que les colonies espagnoles de l’époque dépassaient de loin les frontières des états actuels. L’Empire s’étendait de San Francisco à la Patagonie, en passant par Cuba et la Floride. Plusieurs facteurs concomitants amenèrent les révoltes de la première moitié du XIXe. 

Premièrement, les colonies en avaient assez du joug colonial imposé par les grandes puissances européennes, qui exploitaient leurs ressources sans laisser aucune marge d’autonomie. Ce ressentiment était exacerbé par des inégalités criantes, notamment entre les élites créoles  (les descendants des colons espagnols, parfois métissés d’Indiens) et les péninsulaires. Malgré leur influence locale, ceux-ci demeuraient relégués derrière leurs homologues nés en Europe.

Deuxièmement, l’indépendance des États-Unis, en 1783, puis la Révolution française font souffler sur le continent un vent de liberté, et nourrissent les aspirations autonomistes de la bourgeoisie créole

C’est durant cette période que des figures emblématiques comme Simón Bolivar, José de San Martín et Dom Pedro I vont s’imposer comme des leaders incontournables, guidant les peuples dans leur quête de liberté et dans la construction de nouvelles nations. Les Créoles, menés par ces figures, s’insurgent une première fois en 1806, mais c’est à partir de 1810 que les mouvements prennent forme dans tout le continent.

Napoléon, accélérateur d'indépendance

En 1808, Napoléon 1er envahit l’Espagne, et pousse la monarchie espagnole des Bourbons à abdiquer en imposant son frère Joseph sur le trône. Dans un remarquable mouvement d’ensemble qui débute en 1810, toute l’Amérique latine, à de rares exceptions, va gagner son indépendance en moins de deux décennies. En effet, l’administration et l’armée espagnoles ne sont dès lors plus en mesure de résister aux insurrections et les créoles vont s’opposer au nouveau pouvoir espagnol et se doter d’institutions autonomes. Les provinces réagirent à la crise en créant des juntes (les assemblées gouvernantes qui furent à l’origine des revendications indépendantistes).

L’année 1810 représente un tournant pour les nations sud américaines

  • Caracas, se rebelle, et le Venezuela prend ainsi la route de l’indépendance.
  • La Révolucion de Mayo prend place en mai 1810 à Buenos Aires, capitale de l’Argentine, lorsque les Créoles chassent le vice-roi d’Espagne. Il n’est pas encore question d’indépendance.
  • Une junte prend le contrôle de Bogotá, capitale de la Colombie actuelle.
  • Une révolte au Mexique (vice royauté de la Nouvelle-Espagne) est réprimée et les initiateurs pendus.
  • Les Créoles prennent également le pouvoir au Chili.

Retour de la monarchie espagnole et conflits internes 

Le Venezuela proclame unilatéralement son indépendance le 5 juillet 1811.

Simon Bolivar, aristocrate de Caracas nourri des philosophes des Lumières, prendra Caracas aux Espagnols le 13 aout, et recevra le nom de Libérateur

Mais le retour de Ferdinand VII en Espagne, en 1814, rétablit l’absolutisme : la guerre entre patriotes, favorables à l’indépendance et à la république, et loyalistes, fidèles à la monarchie, se radicalise. Mais les motivations variaient au sein de la population. La France ayant pris le pouvoir en Espagne, beaucoup de bourgeois latino-américains considéraient l’autonomie de leur région comme un moyen d’échapper au contrôle que les Français pourraient bientôt mettre en place. Dans les années qui suivirent, l’instabilité politique en Espagne et la restauration de Ferdinand finirent de convaincre les révolutionnaires.

En 1816, Buenos Aires proclame officiellement son indépendance (« Provinces-Unies de la Plata »).

Le général San Martín, à l’origine de cette victoire, va aussi libérer le Chili et le Pérou. 

Évidemment, ces indépendances sont source de luttes de pouvoirs entre les figures nouvellement couronnées. Bolivar proclame en 1819 l’avènement d’une « Grande-Colombie » qui réunit théoriquement trois régions : Venezuela, Nouvelle-Grenade et Quito (Équateur)  et le haut Pérou, qui prendra le nom de Bolivie en son honneur. Ce dernier finira par s’émanciper de la Grande-Colombie, en même temps que le Venezuela, mettant fin à ce rêve panaméricain. 

La liberté aux dépens des ambitions

Les révoltes se font donc contre la monarchie espagnole plus que pour la démocratie en elle-même.

Ainsi, on retrouve de nouveaux empereurs et non des présidents, comme le général Iturbide qui se fait couronner en 1822 empereur du Mexique sous le nom d’Augustin 1er. Comme pour les monarchies européennes, il tente de légitimer son pouvoir par son nom de trône : les pratiques ne changent pas. Ces processus d’indépendance ne sont pas lisses et uniformes. Un acte d’indépendance fut signé à Guatemala City en 1821, déclarant l’Amérique centrale (Guatemala, Honduras, Salvador, Nicaragua et Costa Rica) indépendante. Ils font alors sécession du Mexique, sous le nom de Provinces-Unies d’Amérique centrale. Celles-ci éclateront à leur tour en plusieurs États en 1839 : Guatemala, Salvador, Honduras, Nicaragua et Costa Rica. 

Au contraire de ses voisins, le Brésil, immense colonie portugaise occupant la moitié du continent sud-américain, obtient son indépendance sans heurt. Le fils du roi du Portugal, Dom Pedro, proclame lui-même l’indépendance de la colonie en 1822, devenant empereur.  Cela faisait suite au transfert de la cour portugaise au Brésil suite à … l’invasion du Portugal par Napoléon. 

Quand Bolívar meurt en 1830, toute l’Amérique du Sud est indépendante. Bolívar aura mené 100 batailles dont 79 furent décisives. Pendant ses campagnes il a parcouru 70 000 kilomètres à cheval, soit trois fois plus que Napoléon et deux fois plus qu’Alexandre le Grand.

Conclusion

C’est donc un processus fastidieux, fait d’ambitions abandonnées et d’espoirs réalisés, qui permet à tout le continent de devenir indépendant. 

De nombreux conflits modifieront par la suite les frontières. La Bolivie perdra par exemple son accès à la mer. Le Mexique devra abandonner la moitié de son territoire après une défaite face aux États-Unis. Les guerres d’indépendances et ces conflits sont très importants pour comprendre la situation du continent aujourd’hui. 

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