Changement climatique, histoire et géopolitique, HGGSP

HGGSP : le changement climatique, approches historique et géopolitique

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Dans cet article, nous faisons le point avec toi sur les enjeux historiques et géopolitiques du réchauffement climatique. Un élément important du programme de la spécialité HGGSP en classe de terminale.

Le climat désigne le « temps moyen », se fondant généralement sur les moyennes et les variations de la température à la surface de la terre, de la hauteur des précipitations et du vent, sur des périodes variant de quelques mois à des milliers d’années (par opposition au « temps court » de la météo).

Qu’est-ce que le changement climatique ?

Le changement climatique désigne une variation de l’état du climat, qu’on peut déceler par des modifications de ses propriétés (température, précipitations, vent notamment) qui persistent pendant des décennies ou plus. Les changements climatiques peuvent être dus à des processus naturels ou à des forçages externes, notamment les modulations des cycles solaires, les éruptions volcaniques ou l’action de l’homme (on parle d’action anthropique), en particulier ses rejets de gaz à effet de serre (gaz qui contribuent au réchauffement climatique, comme le CO2). Ainsi, le changement climatique ne désigne pas l’ensemble des problèmes environnementaux actuels : le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) se divise en trois conventions : changement climatique, désertification, biodiversité (richesse en espèces vivantes).

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Le climat, un facteur longtemps sacrifié

Un retournement total de perspective s’est opéré avec la mondialisation. Alors que les Lumières du XVIII et le positivisme du XIX opposaient le progrès (associé à la liberté et à la richesse) à la nature (immobile et conservatrice), la fin du XXème siècle est marquée par le diagnostic des pertes et menaces entraînées par les activités humaines. En 1778, quand Buffon relevait que « la face entière de la Terre porte aujourd’hui l’empreinte de la puissance de l’homme », c’était pour s’en réjouir.

L’impact de l’homme sur le climat passe notamment par ses émissions de gaz à effet de serre (GES). Ces gaz s’accumulent dans l’atmosphère : ceux émis sur une année s’ajoutent à ceux déjà présents, ce qui renforce l’effet de serre et donc le réchauffement. L’émission et donc le stock de GES (en premier le CO2, ou dioxyde de carbone) du à l’activité humaine s’est accru de façon significative à partir de la Révolution Industrielle (XIX-XX), par la consommation d’énergies fossiles (charbon, pétrole) dont la combustion émet du CO2.

Depuis, cette consommation n’a cessé de croître, et les émissions de GES également (sauf en 2020, année Covid). Selon le rapport d’avril 2014 du GIEC groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), la croissance des émissions de GES n’a jamais été aussi rapide, augmentant de 2,2% par an entre 2000 et 2010.

À ce rythme, le seuil des 1,5°C-2°C supplémentaires en 2100 par rapport à l’ère préindustrielle, fixé lors de l’Accord international de Paris sur le climat en 2015, sera franchi dès 2030 et il faudra se préparer à un réchauffement compris entre 3,7°C et 4,8°C. Respecter ce seuil maximal (et loin d’être idéal) de +2°C d’ici 2100 supposerait de réduire les émissions mondiales entre 40% et 70% d’ici 2050, et de les ramener à un niveau proche de zéro d’ici la fin du siècle. En 2022, le réchauffement a déjà atteint + 1,1°C (+1,5°C en France métropolitaine), remettant en cause la possibilité même de se limiter à +1,5°C d’ici 2100.

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Les conséquences majeures du changement climatique

Au-delà de cette limite de 2°C, les scientifiques redoutent un emballement du changement climatique aux effets irréversibles : répétition fréquente d’événements extrêmes (cyclones, sécheresses), chute des rendements agricoles, extinction d’espèces, montée du niveau des mers de 40 cm en moyenne (donc bien plus pour certaines régions) recouvrant les littoraux et inondant certaines régions. Cette limite de 2°C jusqu’à laquelle « le monde pourrait s’adapter » est discutable, estimée trop haute par une partie des scientifiques. En effet, à +1,1°C aujourd’hui, le réchauffement climatique se manifeste déjà : multiplication des épisodes de sécheresses, inondation, répétition et allongement des épisodes de canicule, perte de récifs coralliens et de biodiversité en général.

Depuis 1990, le coût des catastrophes naturelles a été multiplié par quatre, jusqu’à atteindre 221 milliards d’euros en 2021. À l’origine de cette multiplication des perturbations du climat, on trouve des facteurs naturels, et des facteurs humains, dont l’action (les émissions de GES notamment) a une claire responsabilité, note le GIEC. En 2000, Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, propose d’appeler Anthropocène la période géologique actuelle, pour signifier que l’influence des activités anthropiques sur le système terrestre est désormais prépondérante (c’est-à-dire qu’elle a une plus forte influence sur le climat que les facteurs naturels d’évolution du climat).

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Les premières réponses géopolitiques au changement climatique, insuffisantes

La globalisation des risques climatiques impose une réponse à l’échelle mondiale (idem pour la sécheresse et la biodiversité : pour les risques environnementaux en général). Depuis 1992, les Sommets de la Terre de l’ONU ont permis de médiatiser ces risques auprès des opinions publiques.

L’ONU et l’Organisation Mondiale de la Météorologie ont créé le GIEC en 1988, dont les rapports ont pour objectif de donner aux gouvernements l’information scientifique nécessaire sur le changement climatique pour développer des politiques adaptées.

Cette coopération scientifique a été suivie de peu d’accords globaux concernant l’urgence climatique. Le protocole de Kyoto signé en 1997 constitue une première application d’une politique mondialisée de réponse à la crise climatique, mais les baisses d’émissions promises (5% en 2012 par rapport à 1990 pour les 38 pays développés) n’ont globalement pas eu lieu.

Après l’échec de la conférence de Copenhague en 2009, la COP21 de Paris scelle le premier accord intégral sur le climat, les signataires s’engageant à réduire leurs émissions de GES pour limiter l’augmentation du réchauffement climatique à 1,5°C (maximum 2°C) d’ici 2100 par rapport à l’ère préindustrielle (avant la Révolution Industrielle des XVIII-XIXème siècles). Mais les USA, premiers pollueurs avec la Chine, se sont ensuite retirés de l’accord sous D.Trump, avant de le réintégrer en 2021 avec J.Biden.

Des tentatives de réponse collective sont également entreprises à l’échelle régionale : l’Union européenne veut affirmer son leadership dans la transition écologique. Elle a approuvé en 2020 le European Green Deal, qui vise à atteindre la neutralité carbone (zéro émission nette de GES en Europe) d’ici 2050, avec une première étape de réduction des émissions de GES de 40% d’ici 2030.

Cependant, cette tentative ambitieuse mais incertaine en Europe, continent riche à l’échelle mondiale, n’adresse pas le problème des émissions futurs des pays en développement, qui n’accepteraient pas d’être privés pour des raisons environnementales de la croissance qu’ont connue aux XIX et XXème siècles les pays aujourd’hui développés, en recourant massivement aux énergies fossiles et émissions de CO2.

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