Antoine Afagbegee, 22 ans, est étudiant en Bachelor à Grenoble École de Management et membre de l’équipe de France de bobsleigh. Entre ses ambitions sportives et ses études en business development, il construit un parcours inspirant et exigeant. Le jeune homme nous raconte comment il concilie performance sportive et réussite académique.
Antoine Afagbebee, étudiant à GEM et membre de l’équipe de France de bobsleigh
Bonjour Antoine, nous sommes ravis de t’accueillir sur AuFutur. Pourrais-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Je m’appelle Antoine, j’ai 22 ans et je fais partie de l’équipe de France de bobsleigh depuis deux ans. Je suis actuellement en première année de Bachelor Business et Développement à Grenoble École de Management.
Pourquoi avoir choisir GEM pour tes études supérieures ?
Quand j’ai intégré l’équipe de France de bobsleigh, j’étais en année sabbatique. Je ne savais pas vraiment comment concilier sport de haut niveau et études. J’avais des amis SHN (sportif de haut niveau), mais c’était souvent à eux de s’adapter aux formations, pas l’inverse. Moi, je cherchais une école qui s’adapte vraiment à notre rythme. Ma sœur était déjà étudiante à GEM, c’est comme ça que j’ai découvert les classes spéciales pour sportifs de haut niveau. C’est ce qui m’a convaincu.
Quel est ton statut vis-à-vis du sport de haut niveau ?
Je fais partie de l’équipe de France de bobsleigh, mais je ne suis pas encore sur liste ministérielle. En revanche, ma fédération a rédigé une attestation pour certifier mon niveau. GEM a été très ouvert. Même sans statut officiel, ils m’ont intégré au cursus SHN. J’espère obtenir le statut étudiant sportif de haut niveau l’année prochaine, surtout si je me qualifie pour les Jeux olympiques 2026. Ce serait une belle reconnaissance.
Études à GEM et carrière sportive : une organisation millimétrée
À quoi ressemble une semaine type, entre bobsleigh et cours à Grenoble École de Management ?
Honnêtement, il n’y a pas vraiment de semaine type, car on bouge énormément. Il n’y a qu’une seule piste d’entraînement de bobsleigh en France, à La Plagne, donc on est souvent en déplacement.
En moyenne, je fais 16 heures d’entraînement par semaine, plus 3 à 7 cours en visioconférence. J’ai aussi des séances de soins, de kiné et de préparation mentale. J’essaie de caser les travaux de groupe et le travail personnel entre tout ça. L’idée, c’est de s’organiser intelligemment pour tout concilier.
As-tu souvent des absences prolongées pour des compétitions de bobsleigh ?
Oui, très souvent. La saison de bobsleigh s’étend d’octobre à mars, avec des compétitions sur 18 pistes à travers le monde… dont une seule en France. Heureusement, tous nos cours sont accessibles en replay, ce qui permet de s’adapter facilement. Et en période de grosse échéance comme les JO, les enseignants se montrent très compréhensifs. C’est un vrai plus de la formation.
Comment gères-tu ton suivi académique dans ces conditions ?
C’est beaucoup une question d’anticipation. On a pas mal de travaux de groupe, mais aussi des rendus individuels. Il faut s’organiser et prendre les devants. Par exemple, quand je suis parti en Norvège, j’ai rendu mon devoir en avance.
L’avantage, c’est qu’on vient tous de sports différents, donc on n’est jamais tous absents au même moment. Ça permet de garder un certain équilibre dans les groupes.
Pression, mental et motivation : les clés d’un double projet sportif et académique réussi
Comment réussis-tu à faire face à la pression des compétitions tout en poursuivant tes études supérieures ?
Je pense que les sportifs ont naturellement une bonne gestion du stress. On est formés à ça. Les études, c’est une contrainte en plus, mais je ne le vois pas comme une charge. C’est une question d’organisation, et ça fait partie de notre quotidien. C’est aussi pour ça que ce cursus est pensé pour les sportifs.
Tes études t’aident-elles à prendre du recul sur le sport ou inversement ?
Les deux sont liés. Quand j’ai un coup dur, le sport m’aide à garder le moral. Et inversement, les cours me permettent de prendre du recul sur ma carrière. Par exemple, mon sport est très lié à l’environnement, et ça fait écho à plusieurs cours que je suis à GEM. Ça me donne du sens dans les deux domaines.
As-tu des méthodes pour rester concentré et motivé avec ce quotidien aussi rempli ?
Je n’ai pas vraiment d’astuces miracles, mais j’ai une ligne de conduite. J’ai des objectifs clairs. Pour les atteindre, j’ai un plan d’action, que ce soit en sport ou en cours. Pour moi, tout repose sur la rigueur.
Quelle place occupe le mental dans ta réussite ?
Le mental est essentiel. Si tu ne vas pas bien, ça se ressent tout de suite, que ce soit dans le sport ou à l’école. En plus, je pratique un sport d’équipe, donc je dois être au top pour ne pas impacter le groupe. Certains utilisent un préparateur mental, ce que je trouve très utile, même si je n’en ai pas encore eu besoin.
Entre vie étudiante, ambitions sportives et engagement académiques
Comment maintiens-tu un équilibre entre études, sport et vie personnelle ?
Ce n’est pas évident. La vie étudiante, on y renonce en partie. On n’a pas vraiment cet esprit de promotion, puisqu’on suit les cours à distance. On se retrouve en présentiel deux fois dans l’année. J’ai mes amis à Grenoble, donc je garde un lien social en dehors de GEM. Et puis j’aime être occupé, je déborde d’énergie, ce rythme me convient parfaitement.
Qu’est-ce qui est le plus difficile dans ce double projet ?
Le plus dur, c’est de s’impliquer à 100 % dans les deux. Il faut donner autant d’énergie à ton sport qu’à tes études supérieures. C’est un vrai défi. Il m’arrive d’être épuisé après les entraînements, mais il faut quand même rendre ses devoirs. C’est un 50/50 permanent.
Et quels sont les avantages ?
Justement, cette double casquette permet de réaliser ses rêves sportifs tout en construisant une vraie carrière professionnelle. On obtient un diplôme solide, on élargit son réseau… Et surtout, on est très bien accompagnés. Les professeurs sont à l’écoute, on a des réunions hebdomadaires pour faire le point. C’est un vrai soutien.
Objectifs olympiques, projets professionnels et conseils aux futurs SHN
Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Je suis en pleine préparation pour les sélections olympiques en vue des JO 2026. Côté professionnel, je cherche un stage pour ma première année de Bachelor. Pas de vacances d’été pour moi, car je continue l’entraînement. C’est un des inconvénients des sports d’hiver, mais je le fais avec plaisir.
Et après le Bachelor à GEM, que prévois-tu ?
Je ne sais pas encore exactement, mais j’aimerais poursuivre mes études après ce Bachelor Digital et Business Development. Si tout se passe bien, je souhaiterais intégrer le Programme Grande École pour obtenir un master. Sportivement, je vise plusieurs olympiades et j’aimerais aussi beaucoup être performant sur la saison de Bobsleigh 2025/2026, qui inclut également les Championnats du monde juniors . Mais vers la trentaine, si je me sens accompli dans ma carrière sportive, j’aimerais me lancer dans la gestion de projet. C’est un domaine qui m’attire beaucoup.
Quels conseils donnerais-tu à un jeune sportif qui hésite à faire des études supérieures à GEM ?
Avant tout, il faut être sûr de vouloir mener ce double projet. Ce n’est pas à prendre à la légère. Si tu n’es pas organisé ou ponctuel, ce n’est pas une formation faite pour toi. Mais si tu es autonome et motivé, alors c’est une superbe opportunité.
