Qui a dit que les études et le sport de haut niveau ne faisaient pas bon ménage ? Certainement pas Margaux, étudiante et escrimeuse de 23 ans. La jeune épéiste concilie sport et parcours académique depuis ses 10 ans et à l’écouter, c’est un jeu d’enfant. Zoom sur ce parcours hors norme.
AuFutur a eu le plaisir de rencontrer Margaux, étudiante de 23 ans à Bordeaux Sciences Agro, école d’ingénieurs agronome, et escrimeuse de haut niveau 🤺 Nous lui avons posé des questions sur son quotidien sportif, la gestion de son emploi du temps, les compétitions auxquelles elle a participé, etc. Retour sur cet échange inspirant.
« J’ai commencé l’escrime à 10 ans, un peu par hasard »
Quel est ton parcours académique ? Du lycée aux études supérieures ?
J’ai suivi un parcours classique à Toulouse jusqu’à la première. Mon emploi du temps était très chargé, alors je suis ensuite partie sur Bordeaux pour suivre une terminale S en sport études. Mon emploi du temps était donc aménagé pour les études et l’escrime.
J’ai ensuite intégré un cycle préparatoire aménagé sur 3 années (au lieu de 2 années habituellement) à l’Université de Bordeaux avant de rejoindre Bordeaux Sciences Agro.
Comment as-tu découvert l’escrime ? Depuis combien de temps pratiques-tu ce sport ?
J’ai commencé l’escrime à 10 ans, un peu par hasard. C’est ma mère qui m’a inscrite et j’ai tout de suite accroché. J’ai commencé les compétitions quelques années plus tard et je n’ai jamais arrêté.
Environ 8 à 10 compétitions d’escrime par année
Participes-tu à beaucoup de compétitions ?
Quand j’ai commencé, non, parce que je débutais… mais ensuite tout s’est enchaîné. C’est un sport qui nous emmène très rapidement à des compétitions et, ensuite, ça fait partie de notre « quotidien ».
Je dirais qu’aujourd’hui, je participe à environ 8 à 10 compétitions par année. C’est bien moins qu’en sport études. Avant, je pouvais avoir jusqu’à 15 compétitions en une seule année. Tout était décidé pour nous et on suivait le rythme. Maintenant, je choisis à quelle compétition je veux participer… J’ai une vision à l’année. Dès septembre, je sais déjà à quelles compétitions je vais participer.
Comment as-tu réussi à concilier études et sport de haut niveau ?
Au collège, tout était simple parce que j’avais plus de temps. Au lycée, quand j’étais encore à Toulouse, chez mes parents, les choses ont commencé à se corser. C’est pour cette raison que je suis partie en sport études à Bordeaux. J’ai vu une vraie différence avec l’emploi du temps aménagé. Dès que je partais en compétition, je pouvais facilement rattraper les cours.
En cycle préparatoire, c’était pareil, même si c’était un peu plus compliqué parce que le niveau était bien plus élevé qu’au lycée, mais tout s’est bien passé. Il faut vraiment être sérieux et bien organisé.
Un rythme soutenu, mais beaucoup de plaisir
Quelles étaient les principales difficultés de cet emploi du temps chargé ?
Ça peut paraître difficile à croire, mais je n’ai pas de difficultés particulières. C’est avant tout beaucoup de plaisir. Quand je suis en cours, je sais que le soir je vais pouvoir aller m’entraîner et j’adore ça. Parfois, la fatigue s’accumule, c’est vrai, mais on a aussi des vacances comme tout le monde. Tout se profile bien.
On a des périodes de pause. Pendant les vacances scolaires, par exemple à Noël, on prend une semaine pour nous et 1 mois pendant les vacances d’été aussi.
As-tu déjà pensé à arrêter tes études pour te consacrer pleinement à l’escrime ?
Non, pas du tout. Ce n’était pas une possibilité. Très peu de personnes en font leur métier, ce n’est pas vraiment un sport qui peut suffisamment nous rapporter pour en vivre. Ce n’est pas impossible, il faut des sponsors, mais c’est très compliqué. Et j’ai toujours eu envie de terminer les études.
Par contre, a contrario, j’ai déjà pensé à arrêter l’escrime pour me consacrer à mes études. En première année à Bordeaux Sciences Agro, le rythme était soutenu et j’ai fait une pause. Je voulais voir si l’escrime allait me manquer et puis ça me donnait plus de temps pour faire d’autres choses… Et finalement j’ai très vite repris. Même si j’avais moins de temps pour moi, j’avais vraiment envie de continuer l’escrime.
Un gain de confiance et de persévérance
Que t’a apporté la pratique de l’escrime à haut niveau sur les plans académique et personnel ?
L’escrime m’a beaucoup appris. Dans un premier temps, je dirais le sérieux et la persévérance comme tous les sports, mais aussi le relâchement, la détente… même si ça peut paraître paradoxal. Quand je vais à l’escrime, je me défoule, j’évacue le stress de la journée, je me sens bien. Ça me rappelle qu’il n’y a pas que les études dans la vie. C’est ma façon de décompresser.
Ça a beaucoup joué sur ma confiance en moi aussi. En compétition, on est seul face à nous-mêmes, si je gagne c’est grâce à moi… et si je perds, c’est de ma faute. Mais les défaites m’enrichissent aussi beaucoup. Ça forge un caractère, je relativise beaucoup. Et c’est très utile dans les études. Je ne m’arrête pas à la moindre difficulté.
Que comptes-tu faire une fois que tu auras terminé tes études ? Quelle place prendra l’escrime dans ton quotidien de jeune professionnelle ?
J’aimerais beaucoup travailler dans le milieu de l’environnement, mais je n’ai pas de poste en tête. Je sais simplement que je ne voudrai pas passer tout mon temps enfermée dans un bureau. J’aimerais être sur le terrain aussi.
Je pense que je continuerai l’escrime en compétition, parce que, dans mon cas, c’est la compétition et la confrontation à une autre personne qui donne envie de s’entraîner. Mais tout dépend de ce que je fais, où je suis, etc. Mais je ne me fais pas trop de soucis, peu importe ce qu’il se passe, je trouverai du temps pour l’escrime. J’ai toujours réussi à pratiquer, même pendant les études, même pendant mon stage à l’étranger… donc ça devrait aller.
