Tu viens d’obtenir ton diplôme, tu te retrouves devant Parcoursup ou MonMaster et dans l’attente de tes vœux ? Tu es nerveux(se) ? Tu te sens illégitime, pas à la hauteur ? Alors, comme beaucoup de lycéens et d’étudiants, tu risques l’autocensure dans tes choix d’études. Mais qu’est-ce que cela implique ? Est-ce que c’est grave ? Et, surtout, comment y remédier ? AuFutur fait le point avec toi.
L’autocensure, un problème de société
Il serait trop facile de dire que c’est toujours la faute de la société. Pourtant, c’est en partie vrai. Faire des études, ce n’est pas rien. C’est un choix qui détermine ton avenir donc il est évident qu’il y a une peur de ne pas être sûr et de ne pas savoir. Personne ne le nie. Les études, c’est déjà un coût important. En rentrant dans le supérieur, ce n’est pas seulement les cours qui changent, mais aussi tout ton mode de vie. Tant de choses changeront et tout dépendra de l’argent. Tout le monde ne vit pas dans une grande ville ni près de grandes écoles ni n’a même les moyens de s’y rendre. Pourtant, on ne peut pas cesser d’y penser.
Alors, pourquoi est-ce que l’on s’autocensure ? Parce que l’on est conditionnés à penser que l’on ne peut pas tout avoir, que l’on n’est pas faits pour ça et que de toute façon on n’en a pas les moyens. Les raisons se multiplient et on finit par se convaincre de nos doutes. Puis, on remarque que les autres sont plus doués, ont de meilleures notes, ont des contacts, etc. Donc en comparaison, on peut se sentir délaissés et impuissants. Il y a alors une différence entre l’image de l’égalité des chances dont tout le monde parle et la réalité de la vie.
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L’autocensure et le manque de confiance de soi
« Est-ce que je suis à la hauteur ? » C’est une question qui se pose souvent lorsque l’on rentre dans les études supérieures et elle démontre déjà une remise en question de nos propres capacités. On est nerveux à l’idée d’échouer, car pour beaucoup de futurs étudiants, seule la réussite compte. Sinon, c’est du temps et de l’argent perdus. L’échec est perçu comme une erreur fatale et inacceptable. Cet esprit de compétition constant nuit déjà à la santé mentale de beaucoup de jeunes. Il se trouve déjà dans le milieu scolaire et parfois même chez soi. Personne ne peut nier s’être comparé au moins une fois à quelqu’un ou même avoir été comparé(e) à quelqu’un d’autre.
Parfois, c’est aussi un problème personnel qui nous fait penser qu’on est illégitime. Certains l’attribuent à de l’anxiété, d’autres à un syndrome de l’imposteur. L’un et l’autre participent activement à mettre en doute nos compétences et prendre des décisions qui nous empêchent de nous épanouir. Parfois, les deux interviennent en même temps, car ils ne sont pas exclusifs l’un à l’autre. Personne n’est à l’abri des doutes ou de la peur, au contraire. C’est un problème à grande échelle qui touche beaucoup de jeunes.
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L’impact de l’autocensure
Quand on s’autocensure, les conséquences peuvent être aussi bénines que graves. Car, il faut admettre qu’à cause de cette pratique, de nombreuses personnes finissent par subir leur abandon. Pour beaucoup, l’autocensure trace une ligne dans leur parcours post-bac et sont dans l’incapacité de revenir en arrière. Ainsi, on finit bloqué(e) à cause d’une décision et on ne peut pas la résoudre. Ceci crée un cercle vicieux dans lequel tu finis prisonnier. En pensant que ton choix est irrévocable, tu te dis immédiatement que tu es piégé(e) par tes propres choix et que tu as compromis ta future carrière.
Cette même autocensure compromet également ton champ des possibles. Un choix dans le supérieur n’est pas absolu et tu as toujours la possibilité de changer d’avis ou même de te réorienter. Le souci de l’autocensure est qu’elle crée en toi une vision où tu ne vois qu’un seul et unique chemin. Tu finis par t’aveugler par peur de devoir abandonner et tout recommencer. C’est un état d’esprit qui finit par s’installer et qui motivera ta carrière et ton parcours de vie.
Se délivrer de l’autocensure
Réalise qu’échouer c’est nécessaire
Plus facile à dire qu’à faire, on te l’accorde. Cependant, il existe des moyens pour combattre cette appréhension et on va t’en donner quelques-uns. Tout d’abord, il faut savoir que la peur qui engendre cette autocensure est valide. Tout le monde est effrayé dans une certaine mesure et cela n’empêche pas les autres de tenter. L’une des meilleures méthodes pour lutter contre cette peur qui te motive à abandonner est d’accepter l’échec.
Un échec ne sera pas la fin de ta vie, encore moins celle de tes études. En te censurant, tu ne te permets pas de t’améliorer ou même d’apprendre davantage. Plus haut, on t’avait dit que la peur est l’émotion qui motive ton autocensure. Ainsi, en osant, tu ne peux pas être sûr d’être accepté(e) dans la formation de tes rêves, mais en abandonnant, tu garantis ton échec. Autant oser et voir si tu peux réussir, personne ne peut savoir sans le faire.
Concentre-toi sur tes propres capacités
Ensuite, une autre chose que tu peux faire est simplement de ne pas te comparer aux autres. La comparaison n’est pas une pratique intéressante, car il est impossible de trouver un parcours similaire à un autre. D’autant plus, cette pratique n’est pas pertinente, car elle ne participe pas à une réelle évaluation, mais plutôt à faire une liste de ce que l’on n’a pas, plutôt que de mettre en avant ses propres capacités.
Au lieu de t’autocensurer, tu peux t’auto-évaluer en mettant en avant seulement tes qualités et tes défauts. C’est une pratique simple, mais efficace, car elle permet simplement de te concentrer sur ton évolution et tes capacités. De cette façon, tu permets de te centrer sur ton propre profil et sur la façon dont tu peux t’améliorer ou te perfectionner. Cette simple évaluation te permettra alors de faire un meilleur bilan de tes compétences, ce qui sera nécessaire pour la suite de tes études et de ton travail.
Laisse-toi te tromper et te découvrir
Finalement, il faut également souligner une chose essentielle. Les choix que tu fais lors de tes études ne sont pas définitifs. Beaucoup d’étudiants se réorientent et changent de parcours, de filière et de secteur d’activité. Il n’y a aucune obligation à suivre une ligne toute tracée. Beaucoup d’études peuvent paraître fermées au premier abord, mais tu serais étonné(e) par le nombre de personnes qui viennent se réorienter dans une nouvelle licence, un nouveau master et dans un autre secteur.
Une fois dans le monde de l’enseignement supérieur, ce sera seulement ton travail, ton sérieux et ton assiduité qui compteront. Les études supérieures restent un lieu où tu es formé(e) à une carrière professionnelle, mais il s’agit aussi d’un lieu de développement et de questionnements personnels. Il est donc normal que tu sois amené(e) à te remettre en question, à douter ou même à changer d’avis, alors autant ne pas se priver d’une opportunité surtout si tu veux la saisir.