Alors que l’année touche bientôt à sa fin, une enquête menée par l’institut d’études IFOP et Delta Business School révèle l’état d’esprit des lycéens à l’aube de leur entrée dans les études supérieures. Ont-ils confiance en leurs capacités ? Sont-ils ambitieux ? Quelles sont leurs attentes ? Et les réponses sont pour le moins éloquentes.
Afin de répondre à ces quelques questions, IFOP et Delta Business School ont interrogé 1 006 lycéen(ne)s, de la classe de seconde à la terminale, par le biais d’un questionnaire auto-administré.
Les réponses recueillies dressent le portrait d’une jeunesse sûre d’elle et ambitieuse, mais révèlent toutefois des différences notables entre les filles et les garçons interrogés.
Les filles sont moins sûres d’elles que les garçons
Lorsqu’on les interroge sur leur niveau de confiance en eux, les lycéen(ne)s semblent unanimes. 75% d’entre eux affirment avoir confiance en eux sur le plan scolaire, dont 21% disent avoir « tout à fait confiance en eux ». Seulement 19% indiquent ne « plutôt pas avoir confiance en eux » et 6% n’avoir « pas du tout confiance en eux ». Une réponse qui se veut très rassurante, la jeunesse fait confiance à ses capacités et ne doute pas de ses choix.
Cependant, une fois que l’on gratte le vernis, les choses se corsent. Si 87% des garçons interrogés affirment avoir confiance en eux sur le plan scolaire, les filles ne sont, quant à elles, que 64%. Un écart significatif et plus encore lorsqu’il concerne les lycéennes issues des catégories socio-professionnelles pauvres. En effet, 91% des jeunes filles issues des catégories aisées ont confiance en elle, contre 64% pour les catégories le plus pauvres. Sans grande surprise, le niveau de vie au sein du foyer semblerait influencer la confiance des lycéennes. Une enfant d’avocat et de médecin serait alors plus encline à avoir confiance en elle et en ses capacités scolaires (car sans doute plus poussée vers la réussite), qu’une enfant d’ouvrier. Quand le déterminisme social entre en jeu !
Qui des filles et des garçons sont les plus ambitieux ?
Les lycéen(ne)s sont-ils ambitieux ? Encore une fois, la réponse est unanime. Ils sont 85% à déclarer être ambitieux, filles et garçons confondus. 87% des lycéens estiment avoir de l’ambition, à peine plus que les lycéennes (82%). Une nuance est toutefois à apporter ici. Les élèves inscrits dans des établissements privés sont presque deux fois plus nombreux à s’affirmer « très ambitieux » que ceux des établissements publics (18%). Encore une fois, la réponse réside peut-être dans les catégories socio-professionnelles, les lycées privés étant bien plus fréquentés par des enfants de cadres et de catégories professionnelles supérieures que les lycées publics.
Point positif, pour la grande majorité des jeunes répondant(e)s (68%), l’ambition n’est pas une affaire de genre. Ils considèrent que les hommes et les femmes peuvent être ambitieux dans les mêmes proportions. Toutefois, si l’on se penche sur ceux qui ont répondu que les « hommes ont plus d’ambition que les femmes »… on retrouve à 21% des hommes, bien évidemment. A contrario, 26% des jeunes filles ont répondu que les « femmes avaient plus d’ambition que les hommes ». Des réponses marquées donc, mais plutôt paritaires dans l’ensemble !
Que souhaitent faire les lycéen(ne)s après leur diplôme ?
Une fois leur baccalauréat en poche, les lycéen(ne)s sont 91% à souhaiter poursuivre leurs études, les filles (93%) étant légèrement plus unanimes que les garçons (90%). Toutefois, il est à noter qu’un écart de 9 points sépare les jeunes filles qui sont « certaines de poursuivre leurs études » (71%) et les garçons qui en sont « certains » (62%).
Encore une fois, sans grande surprise, l’enquête révèle que les enfants issus de catégories socio-professionnelles aisées sont 79% à être « certains de poursuivre leurs études », 12 points de plus que parmi les catégories modestes ou pauvres (67%).
Dans quelles études souhaitent-ils s’engager ? Là encore, les écarts de genre se creusent ! Les filières scientifiques attirent plus les garçons (35%) que les filles (29%). Seule exception à la règle, les disciplines de santé (médecine, pharmacie, etc.). Les filles (19%) sont plus séduites par ce secteur que les garçons (6%).
Par ailleurs, les lycéen(ne)s seraient également intéressés par l’entrepreneuriat. 86% d’entre eux ont indiqué penser à créer un jour leur propre entreprise.
85% des lycéen(ne)s souhaitent exercer un métier qui a du sens
Quelles sont les valeurs sur lesquelles ne veulent pas s’asseoir les lycéen(ne)s une fois sur le marché de l’emploi ? Pour une écrasante majorité d’entre eux (85%), faire un métier qu’ils aiment est une priorité. Arrive à la seconde place, un métier qui a du sens (81%) et à la troisième position, un métier qui apporte du respect (78%).
Alors qu’elle n’est encore qu’au lycée, pour certain(e)s en classe de première (fraîchement sortis du collège), la jeunesse semble avoir une idée très claire de ce qu’elle attend du monde académique et professionnel. Confiants et ambitieux, les lycéen(ne)s sont prêts à croquer la vie à pleines dents. Toutefois, ils sont toujours, de temps à autre, aux prises d’une certaine forme de déterminisme social, venant alors grignoter leurs ambitions (notamment chez les jeunes filles). Reste alors à voir ce que l’avenir leur réservera !