Tu veux te diriger vers une carrière de médecin légiste, mais tu ne sais pas quelle est la marche à suivre ? Au Futur te dit comment devenir ce médecin spécialiste de la mort, mais aussi quelles sont ses missions, le salaire à la clé et la formation à suivre pour exercer cette profession peu commune.
Quel est le rôle d’un médecin légiste ?
Le rôle d’un médecin légiste est essentiellement de fournir une expertise médicale dans le cadre d’enquêtes judiciaires et de procédures légales. Son rôle est crucial dans le système judiciaire pour déterminer les causes des décès et fournir une expertise médicale dans le cadre de dossiers criminels et de procédures judiciaires.
Les médecins légistes examinent le corps des personnes décédées afin de déterminer la cause du décès. Ils peuvent effectuer des autopsies pour examiner les tissus et les organes internes afin de recueillir des preuves médico-légales. Ces causes peuvent être naturelles comme une maladie ou bien accidentelles comme celles liées à des traumatismes ou des blessures, suicidaires ou liées à un homicide.
Les médecins légistes collectent des preuves médicales et interprètent ces preuves dans le contexte des enquêtes criminelles. Par exemple, ils analysent des blessures et des échantillons biologiques, cherchent des traces de drogue ou de toxines, etc.
Au quotidien, les médecins légistes travaillent en étroite collaboration avec d’autres professionnels de la justice pénale, comme les enquêteurs de la police, les avocats, les juges et les membres du jury, pour aider à résoudre des affaires criminelles et rendre justice.
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Quand intervient le médecin légiste ?
Le médecin légiste intervient dans différentes situations dans lesquelles des questions médico-légales se posent, notamment :
- Lorsqu’une personne décède de manière suspecte, inattendue ou inexpliquée.
- En cas de mort violente, accidentelle ou criminelle, le médecin légiste peut être appelé sur la scène du crime pour recueillir des preuves médico-légales, examiner les blessures des victimes et aider à déterminer les circonstances entourant le décès.
- Lorsqu’une autopsie est nécessaire pour établir la cause d’un décès, le médecin légiste examine le corps de la personne décédée, y compris ses organes internes, ses tissus et les fluides corporels, afin de recueillir des preuves médico-légales.
Quelle que soit la tâche réalisée par le médecin légiste, il doit ensuite rédiger un rapport complet et détaillé de ce qu’il a découvert sur le corps de la victime. Ce rapport pourra ensuite être intégré au dossier judiciaire.
Quelle est la différence entre un coroner et un médecin légiste ?
Le terme « coroner » est principalement utilisé dans les systèmes juridiques de certains pays, notamment le Royaume-Uni, le Canada et certains États des États-Unis. Le rôle du coroner est similaire à celui du médecin légiste, mais il existe quelques différences importantes entre les deux. Pour commencer, un coroner n’a pas forcément de formation médicale. Dans certains systèmes juridiques, un coroner peut être un avocat ou un membre qualifié de la communauté. Le rôle du coroner peut varier selon le système juridique spécifique, mais de manière générale, les coroners sont chargés de mener des enquêtes sur les décès, ce qui va au-delà de l’analyse des dommages corporels.
Enfin, contrairement au médecin légiste, le coroner a une autorité légale spécifique pour mener des enquêtes sur les décès et émettre des certificats de décès, mais elle peut varier selon le système juridique et les lois locales.
Qui fait l’autopsie ?
En France, les autopsies sont réalisées par des médecins légistes. Elles sont réalisées dans des instituts médico-légaux ou des services de médecine légale, sous la supervision de médecins légistes expérimentés et souvent à la demande d’une autorité judiciaire.
En plus des autopsies ordonnées par les autorités, des autopsies médico-légales peuvent également être réalisées à la demande de médecins traitants ou de familles dans le cadre de procédures médicales spécifiques, comme l’évaluation des complications médicales ou des maladies. Dans ces cas, les autopsies sont effectuées par des médecins légistes ou des pathologistes dans des services de médecine légale ou dans des établissements hospitaliers.
Quelles études pour devenir médecin légiste ?
Malgré ce que l’on peut croire, pour devenir médecin légiste il faut suivre une formation de médecin et, ce, même si on ne travaille pas avec des personnes vivantes !
Quel bac pour devenir médecin légiste ?
Pour devenir médecin légiste, en principe, aucun bac n’est obligatoire puisque la première année de médecine est accessible à tous les bacheliers. Cela étant dit, le taux de réussite de la première année de médecine (PASS ou L.AS) est d’environ un quart. Il faut donc être bien équipé et avoir des bases solides avant de pouvoir intégrer un cursus en médecine et le réussir. Les étudiants qui réussissent le mieux sont, la plupart du temps, d’anciens bacheliers généraux qui ont choisi les spécialités SVT, physique-chimie et mathématiques.
Tous les ans, les universités analysent le profil des étudiants qui passent en deuxième année et certains facteurs de réussite ressortent. De manière générale, voici les critères qui offrent le plus de chances de réussite en première année :
- Bac général spécialités Physique-Chime et Mathématiques avec option Mathématiques expertes ;
- Baccalauréat mention très bien ;
- Plus de 60 heures de travail personnel, essentiellement en groupe ;
- Assister à plus de 80 % des colles et séances de renforcement organisées par le tutorat.
Évidemment, ce ne sont que des statistiques et avec beaucoup de méthode, de détermination et de travail, tout est possible !
La formation des médecins légistes
En France, pour devenir médecin légiste, il faut suivre un cursus de médecine à l’université d’une durée de 10 ans environ. Le premier cycle de formation dure 2 ans et il porte sur les sciences fondamentales et la biologie humaine. Le deuxième cycle dure 4 ans et permet d’étudier les sciences cliniques, les différents organes et systèmes du corps humain, ainsi que la pathologie. À la fin du deuxième cycle, les étudiants obtiennent le diplôme de formation générale en sciences médicales (DFGSM).
Une fois ces étapes passées, il faut passer par l’internat. L’internat en médecine légale dure 4 ans et permet de suivre une formation spécialisée en médecine légale et en sciences médico-légales. Pendant cette période, les étudiants travaillent sous la supervision de médecins légistes professionnels et expérimentés, dans des services de médecine légale, des instituts médico-légaux ou encore des services de police scientifique.
Une fois l’internat terminé, ce n’est toujours pas terminé. Certaines fois, il est préférable de suivre une formation complémentaire ou obtenir une certification spécifique dans le pays où tu vas exercer en tant que médecin légiste. En France, il est possible de passer le DESC (Diplôme d’Études Spécialisées Complémentaires) de médecine légale.
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Quel est le salaire moyen d’un médecin légiste ?
Le salaire moyen d’un médecin légiste en France peut varier en fonction de plusieurs facteurs comme l’expérience, la qualification, le lieu de travail ou bien le secteur d’emploi. En général, un médecin légiste peut s’attendre à un salaire assez élevé en raison de la nature spécialisée et souvent exigeante de son travail. En effet, en plus de travailler au contact de la mort, ce professionnel effectue ses analyses dans des pièces où il fait froid, pour assurer la bonne conservation des cadavres.
En moyenne, le salaire mensuel d’un médecin légiste est d’environ 3 000€ brut en début de carrière. Il peut ensuite largement augmenter et atteindre environ 6 000€ brut après plusieurs années d’expérience.
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