Le concours de médecine est réputé pour être extrêmement sélectif, même après la réforme de la filière. Si tu es intéressé(e) par les métiers de la santé et que tu aimerais devenir médecin, sage-femme, dentiste ou encore gynécologue, plusieurs options s’offrent à toi et, parmi elles, le fait de tenter des études de médecine dans un pays étranger. C’est le choix qu’a fait Élisa, étudiante en deuxième année en médecine à Arad en Roumanie !
La formation pour devenir médecin en France
Les études de médecine en France font partie des plus longues et des plus difficiles. En effet, il faut réaliser au minimum 9 ans d’études pour devenir médecin (pouvant aller jusqu’à 12 ans selon la spécialité) pour ensuite obtenir son diplôme d’état de médecine.
Pour ce faire, il faut candidater, dès la première année post-bac sur Parcoursup pour l’une ou les deux voies qui s’offrent à toi :
- le PASS (parcours d’accès spécifique santé) : il s’agit d’acquérir les connaissances et compétences nécessaires à la poursuite des études en médecine. Il faut valider sa première année pour ensuite pouvoir poursuivre dans la filière souhaitée (Médecine, Maïeutique, Odontologie, Pharmacie et kinésithérapie).
- la L.AS (licence accès santé) : il s’agit d’une formation générale (type licence de psychologie, de lettres ou autre), avec en mineure santé. Il faut là aussi valider sa première année pour tenter de poursuivre en deuxième année et choisir une des cinq filières.
Les études de médecine se déroulent en trois cycles distincts : le premier cycle correspond aux trois premières années. Ensuite vient le deuxième cycle, ou externat pendant la quatrième, cinquième et sixième années. Puis un troisième cycle, dit internat, de 3 à 6 ans permet aux étudiants de compléter leur formation en étant quasiment tout le temps sur le terrain.
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Pour intégrer l’une de ces deux formations, tu dois te rendre directement sur Parcoursup et formuler un ou plusieurs vœux pour l’établissement de ton choix.
Les alternatives à l’étranger pour devenir médecin
Malgré le manque croissant de médecin en France, la sélectivité pour accéder à cette fonction est toujours aussi élevée. Pour atteindre leur rêve, certains étudiants décident de suivre des études de santé et de médecine directement à l’étranger et notamment dans les pays européens. On t’explique tout ici.
Les cursus européens en médecine ouverts aux étudiants français
Comme toutes les professions de santé, les fonctions de médecin, pharmacien, kinésithérapeute ou autres sont régies et réglementées par le cadre européen. Ainsi, si tu dois étudier la médecine à l’étranger, la première chose à faire est de t’assurer de la reconnaissance de la formation que tu vas suivre au niveau européen et si elle respecte bien se cadre légal européen.
Plusieurs pays européens permettent aux étudiants français de suivre une formation de qualité dans le secteur de la Santé, pour pallier le manque d’accessibilité des études de médecine en France. Voici une liste non exhaustive des pays européens qui accueillent fréquemment des étudiants étrangers, dont les étudiants français :
- la Belgique : comme pour les études vétérinaires, la Belgique propose aux étudiants français d’intégrer une des 5 universités qui proposent ce cursus (l’Université de Mons, l’Université de Namur (UNamur), l’Université de Liège (ULg), l’Université catholique de Louvain (UCL) ou l’Université libre de Bruxelles (ULB). Le cursus se fait au minimum en 9 ans, et exclusivement en français.
- la Roumanie : 8 universités différentes permettent à des étudiants français de suivre des études de médecine. Au total, le cursus dure 6 ans, suivi d’au moins 3 années de spécialisation. Les 3 premières années se font en anglais (parcours proposé par 5 universités) ou en français (parcours proposé par 3 universités). À partir de la quatrième année, tous les cours sont dispensés en roumain.
- l’Italie : les établissements italiens dispensent des cours totalement en anglais ou alors à la fois en anglais ou en italien, lors des 6 années de formation, suivies des 3 années de spécialisation.
- l’Espagne : plusieurs universités publiques comme privées permettent de suivre des études de médecine. Les parcours proposés durent aussi 6 ans, auxquels se rajoutent les années de spécialisations, et sont enseignés partiellement en anglais, mais surtout en espagnol. L’ensemble des formations accessibles est disponible sur le site du ministère de l’Éducation espagnol.
- Mais aussi l’Estonie, l’Allemagne, le Royaume-Uni et bien d’autres pays. La liste complète est disponible sur le site européen EuroGuidance.
Comment intégrer ces formations ?
Même si ces opportunités européennes sont de bonnes alternatives, cela ne veut pas dire qu’il est facile d’y accéder. Chaque pays européen, en toute logique, favorise et priorise ses propres étudiants, surtout dans des filières si demandées. Ainsi, les modalités d’admissions à ces formations pour les étudiants français ou étrangers sont multiples : examens, concours, tirage au court, quotas, admission sur dossier… Chaque établissement choisit son propre mode de recrutement. Ainsi, la Belgique, destination prisée par les étudiants français notamment grâce à la langue d’enseignement, leur accorde des places à hauteur de 15%, après un examen et un tirage au sort. La Roumanie, quant à elle, effectue “seulement” un examen des dossiers de chaque candidat.
Dès lors, soit sûr(e) d’être bien renseigné(e) sur les modalités de chaque établissement, et de chaque pays pour ne rien louper et avoir toutes tes chances !
Remarque : comme tu l’as vu, les cursus (mise à part la Belgique), se déroulent tous, ou au moins partiellement dans la langue du pays. La langue est donc un élément important à ne pas négliger, notamment après les premières années de cours lors des stages en hôpitaux. En effet, la population et les patients à qui tu t’adresseras ne parleront peut-être pas anglais, et sûrement pas français !
Le témoignage d’Élisa, étudiante en médecine en Roumanie
Peux-tu m’expliquer ton parcours et ce que tu fais maintenant ?
J’ai eu un début de parcours post-bac un peu original puisque j’ai eu quelques doutes concernant mon orientation. En effet, après mon bac S spécialité physique-chimie, j’ai fait une année de PACES que je n’ai malheureusement pas réussi. Du coup, j’ai décidé de me réorienter en psychologie. J’ai donc fait ma première année de licence, mais je me suis vite rendu compte que je voulais vraiment faire médecine avant toute chose. Pour accomplir ce “rêve”, je me suis renseignée sur les études de médecine à l’étranger puisque j’avais échoué en France. Et du coup me voilà ! Je suis en Roumanie depuis 2 ans, à Arad, à l’université de l’Ouest Vasile Goliș et je rentre en 3ème année de médecine dès septembre !
Comment as-tu fait pour rejoindre cette université en Roumanie ?
Les inscriptions pour rejoindre une université roumaine en tant qu’étudiant étranger se font entre mars et juin pour la rentrée de septembre. C’est assez tôt dans l’année donc c’est pour ça qu’il faut réfléchir tôt à ses envies. Elles se font sur internet. Pour ma part, j’ai fait des demandes d’inscriptions dans 3 écoles qui proposent un cursus en français les premières années. Et finalement, j’ai reçu mon admission en août, ce qui est tard pour pouvoir s’organiser au mieux !
Les cours changent-il beaucoup de ceux enseignés en France ?
Il y a certaines différences oui. Les cours sont plus allégés qu’en France, mais il y a quand même beaucoup de travail personnel à faire à côté. Les programmes sont décalés par rapport à la France. Autrement dit, on ne travaille pas les mêmes matières la même année et les cours sont aussi organisés différemment. Un programme Erasmus+ est disponible pour les étudiants étrangers. Je l’ai rejoint et ça permet de rejoindre par la même occasion une des facs françaises partenaires de l’université dans laquelle je suis. C’est une option qui nous garantie de ne pas avoir de retard sur le programme français, mais ça demande beaucoup de travail à côté.
Obtiendras-tu le même diplôme qu’un étudiant français ?
Oui ! Si je réussis les différents examens et que je valide mes années, à la fin de mes études, j’aurais exactement le même diplôme qu’un étudiant français puisque les deux sont reconnus dans toute l’Union européenne !
As-tu hésité à faire ce choix ?
Oui j’ai hésité au début c’est sûr. Mais finalement, mon choix s’est fait rapidement, parce que je savais que c’est ce que je voulais faire. Je veux être médecin et partir en Roumanie pour pouvoir le devenir était l’un des derniers recours qu’il me restait.
Quelles sont les principales difficultés, mais aussi les principaux avantages de cette expérience à l’international ?
La principale difficulté, je dirais que c’est surtout l’éloignement. Être loin de tout, de sa famille et de ses amis. On arrive dans un pays qu’on ne connaît pas, dont on ne parle pas la langue. On n’a aucun repère. Mais ça se compense avec les principaux avantages de partir faire ses études à l’étranger. Je retiens avant toute chose toutes les rencontres qu’on peut faire et les liens qu’on peut créer avec des personnes qui ont des parcours différents, mais qui sont dans la même situation que nous. Pendant 6 ans, voire plus, on sera ensemble, autant dans les bons moments que dans les moments difficiles. On est vraiment soudés.
Pour finir, quel serait le conseil que tu donnerais à un(e) étudiant(e) ou lycéen(e) qui hésite à faire le même choix que toi pour devenir médecin ?
Le conseil que je pourrais donner c’est justement de ne pas hésiter. Il ne faut pas se voiler la face, c’est dur de partir et d’habiter à l’étranger, dans un tout nouvel environnement. Mais au fond, c’est vraiment une belle expérience on y apprend pleins de choses, surtout sur soi.
Si je devais donner un conseil aux étudiants qui sont sûrs de faire leurs études à l’étranger et notamment en Roumanie, ce serait de bien travailler la maîtrise de la langue. Car les études de médecine sont déjà assez preneuses de base, mais les faire à l’étranger c’est aussi ajouter l’apprentissage de la langue en plus du travail à fournir, ce qui n’est pas négligeable.