Plusieurs centaines d’élèves d’Essonne ayant obtenu leur brevet des collèges se retrouvent désormais sans affectation dans un lycée pour la rentrée 2022. Lycées complets et manque de moyens sont les causes mises en avant. Les familles et les municipalités se mobilisent pour trouver des solutions.
Ils devaient passer en seconde, mais sont aujourd’hui sans lycée, c’est ce que vivent près de 900 élèves d’Essonne sur les 127 748 élèves du secondaire. Après une rentrée pas comme tout le monde, ces élèves craignent de ne pas avoir de rentrée du tout, essuyant refus sur refus de la part de lycées complets. Trouver un établissement est maintenant une urgence.
900 élèves sans affectation au lycée
Ce chiffre de 900 élèves reste cependant pour le moment incertain. Le rectorat et l’académie ne l’ont pas encore confirmé. D’autres porte-paroles parlent de 600 élèves de classe de troisième qui seraient toujours en attente d’une place en seconde dans un lycée du département.
Rien que dans la ville de Corbeil-Essonnes, ce serait entre 38 et 59 élèves qui n’auraient pas de place dans un établissement de l’enseignement secondaire.
Les élèves qui souhaitent entrer dans un lycée professionnel ou en classe de STMG sont particulièrement concernés. Cette situation touche également certains élèves de terminale qui n’ont pas obtenu le baccalauréat l’an passé et sont dans l’impossibilité de redoubler car ils se voient refuser leur réinscription par leur établissement.
Un manque de moyens et de places dans les lycées
Ces élèves se sont inscrits en juillet dernier, comme tous les autres élèves de troisième de France, dans leur lycée de secteur, celui auquel ils sont normalement rattachés et qui se trouve à proximité de chez eux. Ils se sont cependant vu refuser leur inscription. Selon les établissements, il s’agirait d’un manque de places.
Selon un directeur de lycée du département, interviewé par Le Parisien, « les lycéens n’ont pas assez de moyens pour accueillir plus d’élèves ». Les lycées seraient ainsi complets pour cause d’un problème de moyens dans l’Éducation nationale, ceux accordés aux établissements scolaires étant jugés insuffisants.
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Des solutions recherchées pour les élèves sans lycée
Pour faire face à cette tension dans le secondaire, les collèges d’Essonne ont déjà proposé à certains élèves de redoubler leur classe de troisième pour tenter d’obtenir une place dans un lycée l’année prochaine. Pour les élèves de terminale concernés, les lycées leur proposent de repasser les épreuves du baccalauréat en candidat libre cette année.
Un suivi personnalisé a également été mis en place pour les jeunes non scolarisés à date, afin de lutter contre un éventuel décrochage scolaire ainsi que le stress et les effets psychologiques que la situation peut engendrer sur les jeunes.
Les famille portent l’Académie devant la justice
Ces solutions ne satisfont pas les familles des élèves. Inquiètes, celles-ci ont manifesté mardi 6 septembre, avec l’aide de la municipalité de Corbeil-Essonnes, devant les locaux de l’inspection et direction académique des services de l’Éducation nationale, à Évry-Courcouronnes, afin que les élèves sans établissement puissent rejoindre un lycée.
Les élèves non affectés ont également été reçus une semaine après, le mardi 13 septembre 2022, pour présenter leur situation aux élus de Corbeil-Essonnes. La ville, se joignant aux parents d’élèves, a ainsi pour but d’attaquer l’État en justice au tribunal administratif ainsi que la rectrice d’académie sur le volet pénal. Jean-Louis Peru, avocat au barreau de Paris accompagne la municipalité dans cette démarche et s’est chargé d’expliquer aux familles les prochaines étapes à mettre en œuvre pour mener ces actions en justice.
D’autres démarches sont en cours en parallèle. Michel Nouaille, maire-adjoint délégué à la réussite scolaire et éducative explique au Parisien avoir obtenu un rendez-vous dans les jours à venir avec l’Inspection académique pour éclaircir la question.
Une autre réunion sur cette situation est prévue jeudi 16 septembre à Évry-Courcouronnes et réunira la députée de la première circonscription Farida Amrani, les élus de la ville et l’inspecteur d’académie afin de trouver une solution pour chacun(e) des élèves.
