Alors que la nouvelle année scolaire approche à grands pas, le système éducatif est confronté à un défi majeur : une pénurie prévue de plus de 2 000 enseignant(e)s dans les établissements à travers la France, une situation qui suscite des inquiétudes quant à l’impact sur la qualité de l’éducation et le bien-être des élèves.
Résultats du CAPES : 861 postes non pourvus dans le secondaire
Les derniers résultats du CAPES, dévoilés le vendredi 30 juin dernier, ont mis en lumière une réalité préoccupante : près de 20% des postes proposés n’ont pas trouvé de pourvoyeurs.
Cette situation touche principalement le premier degré, avec 1534 professeurs des écoles manquant à l’appel pour la prochaine rentrée, ce qui représente 15% des postes offerts par le concours.
Du côté du CAPES externe, le second degré a subi une perte de 861 postes. Les matières scientifiques, notamment les mathématiques, font face à une perte de 250 postes, soit près de 20% des postes non pourvus. En physique-chimie, cette proportion atteint 24%, se traduisant par 108 enseignant(e)s manquant(e)s. Les langues étrangères sont également touchées, avec une diminution de 119 postes en allemand, 67 en espagnol, 17 en anglais et 2 en arabe. Les lettres enregistrent une perte totale de 242 postes, dont 149 en lettres modernes et 93 en lettres classiques. Dans le domaine de l’éducation musicale et du chant en chorale, près de 44% des postes demeurent vacants. Au total, ce sont 861 postes budgétisés pour des enseignant(e)s qui ne seront pas pourvus à la rentrée prochaine.
Ces résultats sont particulièrement inquiétants pour certains experts dans un contexte où le Ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et le Président de la République Emmanuel Macron déploient leurs efforts pour revaloriser la profession enseignante et la rendre plus attrayante.
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La réaction des syndicats : un besoin de solutions
Les résultats des concours n’ont pas pris les syndicats par surprise. De manière générale, les réactions syndicales soulignent les défis auxquels l’Éducation nationale est confrontée et appellent à des solutions plus durables et responsables pour résoudre la crise actuelle.
Pour Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, cette situation reflète “encore une année de postes perdus aux concours, le choc d’attractivité n’a pas eu lieu”. Elle exprime également son inquiétude quant à la pénurie de professeurs pour la rentrée prochaine et anticipe un scénario où l’Éducation nationale serait assimilée à “la plus grande enseigne de bricolage du pays”, avec des stratégies telles que les job dating et les recrutements par petites annonces. Pour elle, l’enjeu dépasse les mesures actuelles et nécessite un véritable engagement financier du gouvernement.
Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, réagit également à ces résultats en soulignant que “la rentrée va être difficile”. Elle considère que la série d’annonces incohérentes du Ministre et du Président aggrave la dégradation morale des professionnels de l’École. Elle attribue le manque d’attractivité du métier à des facteurs tels que le pilotage national de l’éducation. Elisabeth Allain-Moreno regrette la situation actuelle et la déperdition entre les inscrits aux concours et les présents.
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La rentrée 2023 s’annonce ainsi tendue pour l’Éducation nationale, avec la nécessité de recruter en urgence 2 395 enseignant(e)s. Les méthodes de recrutement telles que les job dating et les annonces sur Pôle emploi feront probablement un retour en force dans les semaines à venir afin de combler ces postes vacants.