Dans un climat social et politique agité et complexe à cause de la réforme des retraites, un nouveau syndicat étudiant vient de se créer en réponse à certains désaccords internes chez l’Unef, syndicat historique étudiant. En effet, l’Union Étudiante est le fruit de l’alliance entre 17 sections locales déçues de l’Unef et avec l’Alternative.
Un nouveau syndicat né de conflits internes à l’Unef
« S’unir pour faire vivre les combats historiques de l’Union Nationale des Étudiants de France, tout en se distinguant d’une Unef actuelle illégitime et au fonctionnement délétère. » Ces mots de l’Union Étudiante sont l’expression des profonds désaccords chez les membres de l’Unef (Union Nationale des Étudiants de France), loin d’être unanimes au sein de cette organisation pourtant vieille de plus d’un siècle.
En effet, après plusieurs scissions menant à la création d’autres syndicats, près de 17 sections locales et la moitié des membres du bureau national de l’Unef ont décidé de rejoindre à nouveau l’Alternative (syndicat de gauche proche de la France Insoumise) pour créer un nouvel organisme, l’Union Étudiante, mais surtout tenter de faire “bouger les choses” en faveur de la cause étudiante. Le manque de démocratie interne et les discriminations politiques semblent être les reproches de ceux désireux de quitter le syndicat historique accusé de ne pas pouvoir « évoluer avec la société ».
Témoin de la fracture inhérente au mouvement syndical étudiant, c’est la vision même du syndicalisme étudiant qui est remis en cause, comme le précise Imane Ouelhadj, présidente de l’Unef : « Il y a une pluralité de choses qui ont nourri ces désaccords internes. Il y a des désaccords organisationnels, mais aussi de fond, sur ce qu’est le syndicalisme étudiant aujourd’hui en France, à quoi il sert et quelle démarche syndicale nous devons entreprendre. »
L’Union Étudiante reconnaît cependant l’héritage de l’Unef, ses avancées avant-gardistes notamment en matière de féminisme ou d’antiracisme, bien que sa création ait été accélérée par les mobilisations récurrentes à la suite de la réforme des retraites.
L’Union Étudiante, syndicat mobilisé et ambitieux
L’Union Étudiante ambitionne de devenir « la première organisation étudiante de France », s’appuyant sur sa capacité de dialogue avec les autres acteurs politiques et sociaux.
Déjà forte de ces 51 antennes membres, l’Union Étudiante s’organise autour d’un modèle fédéral (chacune des organisations détient un vote, votes ensuite débattus en conseil d’administration). Le syndicat a pris racine lors de son congrès officiel du 22 et 23 avril où il a formalisé ses premières actions fondatrices. On peut évoquer notamment sa participation aux concertations avec le ministère de l’Enseignement supérieur sur la réforme des bourses, ou encore l’intention de mettre fin aux groupuscules d’extrême droite présents dans les universités et autres lieux d’études.
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Plus généralement, l’Union Étudiante déclare : « Au-delà de la lutte contre la précarité et de la défense d’un enseignement supérieur libre d’accès, nous portons d’autres combats essentiels : les luttes féministes, anti-racistes, écologistes et contre toutes les discriminations. »
