Lancé en 2021 pour remplacer le DUT (diplôme universitaire de technologie), le Bachelor universitaire de technologie (fameux BUT) était attendu au tournant. Nouveau format en trois ans (non sans rappeler la licence professionnelle), pédagogie renforcée, promesse d’un diplôme professionnalisant reconnu. Trois années plus tard, la première promotion vient de boucler son parcours et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Alors que de nombreux étudiants peinent encore à valider une licence en trois (voire quatre) ans, le BUT affiche un taux de réussite nettement supérieur et confirme sa place de filière solide au sein des IUT. Un premier bilan encourageant pour ce diplôme tout juste arrivé dans le paysage de l’enseignement supérieur.
Un premier bilan positif avec près de 55% de taux de réussite en BUT
Trois ans après le lancement du BUT, les premiers chiffres rassurent les acteurs de l’orientation comme les étudiants. Selon les données officielles du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, 54,9% des étudiants inscrits en 2021 ont décroché leur diplôme en trois ans. Ce taux de réussite est largement supérieur à celui observé en licence classique (40%), où la proportion d’étudiants diplômés dans les temps demeure nettement plus faible.
Le niveau d’admission d’une année à l’autre soutient également ce constat. Près de 72% des étudiants inscrits en première année en 2021 ont accédé à la deuxième année et environ 57% ont poursuivi en troisième année. Les chiffres montrent donc un cheminement relativement linéaire, avec peu de ruptures ou de redoublements.
Si l’on regarde les chiffres d’un peu plus près, on remarque également que les taux de passage en deuxième année ont connu une légère progression (72,5% pour les bacheliers 2023, contre 72,3% pour ceux de 2022 et 71,8% pour ceux de 2021).
Autre donnée à garder à l’esprit : la poursuite d’études reste majoritaire. Plus de 62% des diplômés choisissent de continuer leur formation après le But, notamment en master, en école d’ingénieurs ou en école de commerce. Ce phénomène souligne que le BUT n’est pas seulement une voie d’insertion professionnelle, mais aussi un tremplin académique solide pour ceux qui visent des études plus longues.
BUT : des performances encourageantes selon les profils
| Profil observé | Taux de réussite en 3 ans |
|---|---|
| Ensemble des étudiants | 54,9 % |
| Étudiantes | 59,7 % |
| Étudiants | 51,9 % |
| Origine sociale très favorisée | 57,7 % |
| Origine sociale favorisée | 58 % |
| Origine assez défavorisée | 54 % |
| Origine défavorisée | 50,7 % |
| Taux d’accès en 2e année | 71,8 % |
| Taux d’accès en 3e année | 57,5 % |
| Diplômés poursuivant leurs études | 62,5 % |
Au-delà du taux global, l’analyse par profil montre que le BUT semble réduire certaines inégalités habituellement observées dans l’enseignement supérieur. Là où la licence présente souvent des écarts marqués en fonction de l’origine sociale, le nouveau diplôme des IUT affiche des résultats plus homogènes.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Les étudiantes réussissent davantage que les étudiants, avec près de 60 % de diplômées en trois ans contre 52 % chez leurs homologues masculins. Cet écart, déjà observé dans d’autres filières, se retrouve ici, mais sans creuser de fracture majeure dans les trajectoires.
L’origine sociale joue, mais de manière plus mesurée que dans d’autres cursus. Les étudiants issus de milieux favorisés atteignent environ 57 % de réussite, tandis que ceux provenant de milieux défavorisés se situent légèrement au-dessus des 50 %. Si l’écart existe, il reste moins prononcé que dans les filières universitaires longues où la différence de réussite peut être beaucoup plus marquée.
Les bacheliers technologiques ou professionnels, souvent fragilisés dans les parcours universitaires, trouvent plus facilement leur place en BUT. Grâce à un encadrement renforcé, à des travaux encadrés et à une pédagogie très appliquée, nombre d’entre eux parviennent à valider leur diplôme dans les temps. Le BUT apparaît ainsi comme une voie sécurisée pour ces profils, longtemps exposés aux ruptures de parcours.
Beaucoup d’étudiants quittent le BUT après la deuxième année
Si ces résultats sont encourageants, ils doivent néanmoins être interprétés avec précaution. Le taux de réussite du BUT comptabilise uniquement les étudiants qui sont restés jusqu’au bout du parcours. Or, une part importante des inscrits quitte la formation à la fin de la deuxième année, souvent pour intégrer une école d’ingénieurs, une école de commerce ou une licence professionnelle.
Ces départs, qui ne reflètent pas un échec, mais au contraire une orientation réussie, réduisent mécaniquement la proportion d’étudiants présents en troisième année et donc le calcul final du taux de réussite. En d’autres termes, le chiffre de 55 % ne signifie pas que près de la moitié de la promotion a échoué, mais plutôt que de nombreux étudiants ont décroché un débouché avant la diplomation officielle.







