« ESMOD Paris X Chris Marques » fait partie des nombreuses collaborations organisées par l’école de mode parisienne. Le défi est simple : des étudiant(e)s en troisième année de Bachelor ont dû rivaliser de créativité et de finesse pour designer les vestes portées par Chris Marques pour la saison 14 de Danse avec les stars. L’équipe d’AuFutur est allée à la rencontre de Nanjika Sallet, coordinatrice pédagogique, et de Dasol Hwang, étudiante de première année et gagnante du concours régional Faber-Castell, pour nous parler de cette collaboration exceptionnelle et de son intérêt.
ESMOD : une école de mode de référence en France et à l’international
L’ESMOD, ou école supérieure des arts et métiers de la mode, est une école de mode parisienne fondée en 1841. Première école de mode dédiée aux formations en Fashion Design, elle en propose également dans le domaine du Fashion Business depuis 1989. Elle compte 18 écoles dans 12 pays différents, dont 6 en France :
- Beyrouth, Liban
- Bordeaux, France
- Damas, Syrie
- Dubaï, Émirats arabes unis (EAU)
- Guangzhou, Chine
- Istanbul, Turquie
- Jakarta, Indonésie
- Kuala Lumpur, Malaisie
- Lyon, France
- Oslo, Norvège
- Pantin, France
- Paris, France
- Rennes, France
- Roubaix, France
- Séoul, Corée du Sud
- Sousse, Tunisie
- Tokyo, Japon
- Tunis, Tunisie
ESMOD y propose des diplômes niveau licence et master, intitulés Bachelor et Postgraduate respectivement, dont voici les intitulés :
- Bachelor Styliste Designer Mode
- Bachelor Responsable de Stratégie’ Marketing et Communication Mode
- Postgraduate Directeur de Création Mode et Industries Créatives
- Postgraduate Manager du Développement International Mode et Luxe
À ceci s’ajoutent des programmes spécifiques Erasmus en Fashion Design et en Fashion Business, ainsi que leur Tokyo Program, proposé pour les étudiant(e)s en Bachelor Styliste Designer Mode, ouvert depuis la rentrée 2024.
ESMOD accueille plus de 3 000 étudiant(e)s dans le monde, dont plus de 1 500 à l’international parmi ses écoles, avec des taux d’insertion professionnelle élevés dans les 6 mois suivant la formation :
- 80% en Fashion Design
- 85% en Fashion Business
Pourquoi Danse avec les stars s’associe à ESMOD Paris ?
L’émission hebdomadaire « Danse avec les stars » existe depuis 2011 et en est à sa 14e saison. Il s’agit d’une compétition entre des célébrités qui doivent danser, accompagnées par des danseurs (danseuses) professionnel(le)s, en couple. Lors de chaque danse, le jury et le public leur attribuent une note allant de 1 à 10.
Parmi les membres du jury actuel, nous comptons les personnalités suivantes :
- Mel Charlot
- Jean-Marc Généreux
- Fauve Hautot
- Chris Marques
Cette collaboration « ESMOD Paris x Chris Marques » concerne directement le juge emblématique de l’émission, présent depuis la première saison de l’émission, Chris Marques. Pour en savoir plus au sujet de la collaboration, nous avons interviewé la coordinatrice pédagogique d’ESMOD, Nanjika Sallet, et l’une des étudiantes sélectionnées, Dasol Hwang, étudiante sud-coréenne de 1ère année et gagnante du concours régional Faber-Castell.
ESMOD Paris x Chris Marques : un projet de mode inédit pour les étudiants
Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste le projet « ESMOD Paris x Chris Marques » ?
Nanjika Sallet : Il est né grâce à la rencontre d’Aurore Donguy, la styliste de Chris Marques, et d’Amandine Labbe, la responsable de l’Image d’ESMOD International. Le projet consistait en un projet de mode pour le grand public. Nous avons invité les élèves de 3e année du Bachelor Styliste Designer Mode à proposer des idées de design pour la conception des vestes de Chris Marques, qu’il portera lors de la saison actuelle de Danse avec les stars.
Comment est né l’aspect professionnalisant de cette collaboration ?
Nanjika Sallet : Le processus de sélection a déjà créé un cadre professionnalisant. Les participants devaient venir devant un jury composé des professeurs, de Chris Marques, de son équipe et de la Maison Jonas, qui s’occupe de la construction de ses vestes. Il s’agissait de mettre les étudiants en situation réelle : être en interaction avec le client et voir le styliste, faire face aux contraintes. C’est très formateur et ça leur permet de comprendre les exigences du métier.
Quelles étaient les attentes et les exigences de Chris Marques ?
Nanjika Sallet : Chris Marques était très ouvert et n’a donné aucune contrainte en termes de design. Il cherchait la créativité des élèves et ce côté « out of the box ». Bien entendu, il leur a présenté son style comme base et les vestes étaient prodiguées par la Maison Jonas avec ses mesures. Les élèves n’avaient plus qu’à les personnaliser.
Cependant, il y avait des contraintes dues à la lumière de la scène, les essayages, les choix de matière, le rendu à la caméra, ainsi que les contraintes physiques et mouvements de Chris Marques tout au long de l’émission. Alors, les élèves devaient faire beaucoup de tests, avoir du feedback quant à leur création et des améliorations nécessaires pour avoir le meilleur rendu une fois sur scène.
Le processus créatif, l’essentiel pour des stylistes en devenir
Peux-tu te présenter et nous expliquer ton processus créatif derrière le design et le produit final ?
Dasol Hwang : Je suis Dasol Hwang, je viens de Corée du Sud et je suis étudiante en première année en Bachelor Styliste Designer Mode à ESMOD Paris. Ma veste reflète le mouvement des bras et des jambes d’un danseur, ressemblant à des pétales de fleurs se balançant dans le vent, capturant l’harmonie entre la danse et la nature. Le devant présente un danseur et un visage entrelacé avec des éléments floraux, accentués de tulle et de perles pour la texture et l‘élégance. Le dos capture un danseur plus dynamique entouré de fleurs fluides et de lumière, avec des strass chatoyants soulignant les détails clés.
À quel point la Maison Jonas a-t-elle été impliquée dans ta création ?
Dasol Hwang : La Maison Jonas nous a donné la veste, ce qui m’arrangeait, car je n’avais pas appris comment coudre une veste. On ne l’apprend qu’en deuxième année du Bachelor. Ils nous ont aussi accompagnés dans la conception stylistique avec nos brouillons et sur l’aspect de la personnalisation de la veste, une fois cousue.
Comment décrirais-tu la collaboration entre les professeur(e)s, la Maison Jonas et Chris Marques pour le projet « ESMOD Paris x Chris Marques » ?
Dasol Hwang : J’ai dû présenter mon processus créatif plusieurs fois devant eux, ainsi que les techniques utilisées, les matériaux que j’ai moi-même sélectionnés, les cristaux Swarovski incrustés dans la veste, les motifs que j’ai peints à la main. J’ai eu des feedbacks constants pour me permettre d’améliorer et d’affiner mon style et ma création.
As-tu rencontré des difficultés quant à la conception ou la customisation de la veste ?
Dasol Hwang : Comme je suis une étudiante de première année, je n’avais pas le savoir-faire des élèves de troisième année. J’ignorais aussi l’importance du format télévisé. Heureusement, j’ai eu beaucoup de suggestions et d’aides de mes professeur(e)s tout au long du processus.
Pour toi, qu’est-ce que représente la collaboration « ESMOD Paris x Chris Marques » ?
Dasol Hwang : La collaboration m’a beaucoup appris. C’était très formateur et intéressant, ça a renforcé ma passion pour le stylisme et la mode. C’est une opportunité exceptionnelle pour laquelle je suis très reconnaissante, car je suis sud-coréenne et je n’habite à Paris que depuis six, sept mois, donc tout est nouveau pour moi, et de voir ma création dans une émission de télévision française, ça me touche énormément.
La nécessité pédagogique de la collaboration « ESMOD Paris x Chris Marques »
Comment le projet « ESMOD Paris x Chris Marques » s’intègre-t-il dans la formation et l’apprentissage des étudiants aux métiers de la mode ?
Nanjika Sallet : Cette collaboration entre ESMOD Paris et Chris Marques suit la logique de plusieurs projets que nous faisons chaque année à l’attention des élèves de troisième année. Ils sont adaptés selon leur spécialité, s’adaptent à celle-ci et les spécialisent à un savoir-faire. Ça leur permet de sortir de leur bulle et de se professionnaliser. Dans l’école, ils restent souvent seuls avec leurs créations ; donc, en les faisant participer à ces projets, ils sont confrontés à la vie professionnelle grâce au cadre que l’école leur offre.
J’ajoute aussi que, pour la fin du Bachelor, tous les élèves doivent présenter à un jury professionnel, une collection personnelle de leurs créations. Elle varie de 9 à 12 pièces, selon la spécialité et le savoir-faire appliqué. Bien sûr, nous savons que ces partenariats sont une charge de travail supplémentaire. Aussi, on ajuste le cahier des charges et on leur permet de présenter leur pièce dans cette collection personnelle.
Pensez-vous renouveler ce type de partenariat avec d’autres personnalités ou événements de l’ampleur de Danse avec les Stars ?
Nanjika Sallet : Tout à fait ! Le contact avec le client est important et travailler avec des personnalités publiques fait partie des réalités du métier. Pour nous, il est primordial de laisser une chance pour chaque élève de 3e année et toujours en adaptant les projets à leur spécialisation.
Quels retours avez-vous reçus de Chris Marques et du public sur les créations des étudiants ?
Nanjika Sallet : Les retours étaient surtout d’ordre créatif et sur la qualité du rendu. Comme je vous l’ai expliqué, les créations des élèves devaient être retravaillées à cause des détails et de la lumière. Que ce soit pour un photoshoot, une émission de télé ou même sur un schéma, les couleurs et les détails ne se traduisent pas de la même façon. Heureusement, Chris Marques et son équipe étaient très professionnels et les retours étaient très fluides. Je dirais même que c’étaient les élèves qui se stressaient, car ils voulaient vraiment faire un travail impeccable.
Comment l’école ESMOD Paris encourage-t-elle ses étudiant(e)s à relever des défis créatifs comme celui-ci ?
Nanjika Sallet : Pour nous, il est important que le client doive garder en tête qu’il vient chez nous pour voir ce que l’on propose. C’est comme une aventure de l’esprit face aux talents des élèves et de leurs interprétations des projets. Dès lors que cette base est respectée, l’école crée un cadre qui encourage les élèves à trouver un juste milieu entre les attentes du client et leur créativité.
Quelle importance accordez-vous à la visibilité médiatique et aux collaborations avec des personnalités du monde du spectacle ?
Nanjika Sallet : Au nom de l’équipe pédagogique d’ESMOD, je peux dire que nous sommes ravis. Pour les élèves, c’est une découverte de l’ampleur des métiers de la mode. Pour les élèves de troisième année, surtout, ils seront en entreprise, alors il faut donc bien les préparer à ça, en leur accordant un cadre adapté. La visibilité est primordiale, et ce type de projet est « moteur pour les élèves ».
Selon vous, comment le projet « ESMOD Paris x Chris Marques » reflète-t-il les tendances actuelles de la mode et du design vestimentaire ?
Nanjika Sallet : Pour moi, la collaboration nous a montré que chacun a son univers. Ce projet offre une plateforme dans laquelle on assiste à un storytelling artistique et à une promotion du travail effectué. Ça nous prouve aussi que notre métier va au-delà des stéréotypes que l’on peut avoir sur la mode. On peut avoir des clients tout en gardant nos envies. Tout est une question de communication et d’échanges.
Quant à la partie mode, je peux attester que le milieu est devenu plus exigeant, soit, mais les clients laissent de plus en plus place à l’interprétation et à la création. On arrive dans une hybridation entre la mode et les tendances vestimentaires, tout comme du côté artistique des stylistes et designers.
Les gains artistiques, créatifs, personnels et professionnels pour les étudiants
Que retiens-tu de cette expérience ?
Dasol Hwang : Chaque étape de cette expérience a été une précieuse leçon. Grâce à ma formation et cette collaboration, je peux vivre mon rêve et ça, c’est inestimable.
Quelle a été ta réaction quand tu as été sélectionnée pour « ESMOD Paris x Chris Marques » ?
Dasol Hwang : J’étais sous le choc. Contrairement aux autres étudiant(e)s, j’ai participé au concours régional Faber-Castell et je suis arrivée première. C’est cette victoire qui m’a amenée à participer au projet « ESMOD Paris x Chris Marques ». J’ai toujours du mal à y croire, et ce, même si ma veste a déjà été portée par Chris Marques lors du prime.
Penses-tu que cette expérience te sera utile dans ta future vie professionnelle ?
Dasol Hwang : Absolument. C’est une expérience unique. J’admets qu’elle m’a amenée à me poser plusieurs questions. J’admets au début que je ne pensais pas travailler sur la confection des vêtements pour homme, ni même sur le prêt-à-porter. Je dirais aussi que cette expérience m’a permis de définir mon style en tant que styliste et designeuse.
Si tu le pouvais, renouvellerais-tu cette expérience ?
Dasol Hwang : Oui, j’espère que je pourrais à participer à encore plus de projets de la sorte. Venant de Corée du Sud, j’aimerais pouvoir designer des tenues pour des idoles de K-pop.
Et pour finir, as-tu des designers pour lesquels tu souhaiterais travailler ?
Dasol Hwang : Oui, je dirais que 2 maisons de designers me donnent vraiment envie : Comme des garçons et Schiaparelli.
