Pourquoi ressens-tu une surface rugueuse sous tes doigts ou une sensation de chaleur en posant ta main sur un radiateur ? Le toucher est l’un de nos cinq sens fondamentaux, essentiel pour interagir avec notre environnement et ressentir les stimuli extérieurs, qu’il s’agisse de la texture, de la température ou de la douleur.
Mais comment fonctionne ce sens tactile ? Quels organes et récepteurs sensoriels permettent de capter et d’analyser ces sensations ? Le toucher repose sur un mécanisme complexe impliquant la peau, les terminaisons nerveuses et le cerveau, qui interprète les informations transmises par les récepteurs spécialisés.
Dans cet article, découvre comment notre corps perçoit les sensations, du contact de la peau avec un objet jusqu’au traitement de l’information par le cortex somatosensoriel.
Qu’est-ce que le toucher et pourquoi est-il essentiel ?
Le toucher, un sens indispensable pour interagir avec notre environnement
La taction, le tact, ou plus simplement le toucher est un des cinq sens essentiels aux êtres vivants du règne animal mais aussi, dans une moindre mesure, du règle végétal (on pense à la plante sensitive, qui réagit presqu’instantanément au contact). Le sens du toucher nous permet d’apprécier les éléments de l’environnement extérieur, et plus précisément leur texture et d’autres paramètres tels que leur température, par contact avec la peau. Le tact nous permet donc d’appréhender notre environnement direct. On pense bien sûr au fait de toucher avec ses mains, mais le fait d’avoir une partie du corps en contact avec quelque chose ou quelqu’un relève de même de ce sens.
La proprioception : comment ressent-on son propre corps ?
Cela peut paraître étrange, mais le sens tactile s’applique également aux sensations de son propre corps. La proprioception, ou perception profonde, permet notamment de sentir où sont positionnés les membres, ou les organes internes, indépendamment de la vue, et de manière consciente comme inconsciente. C’est-à-dire que, sans se poser la question de où est placée l’une de ses mains, on peut la sentir. Les sensations associées aux mouvements du corps correspondent à la kinesthésie.
Comment la peau capte-t-elle les sensations ?
L’épiderme et ses milliers de terminaisons nerveuses
💡 Le savais-tu ? La peau correspond à l’organe le plus étendu du corps humain. C’est également la peau qui est responsable de la plupart des perceptions avec l’extérieur. Elle agit en effet comme une enveloppe du corps humain, et une zone de contact avec l’environnement.
Plus particulièrement, l’épiderme contient une très grande quantité de terminaisons nerveuses. Situées dans la couche inférieure de l’épiderme, ces terminaisons forment ce qu’on appelle des corpuscules tactiles. Ceux-ci regroupent des récepteurs sensoriels.
Les terminaisons nerveuses ne sont pas réparties équitablement dans l’ensemble du corps : les mains, en particulier les doigts, et les lèvres, sont des zones particulièrement sensibles. On compte près de vingt mille terminaisons nerveuses pour chaque main, dont près de deux mille au bout de chaque doigt. Toute partie du corps participe cependant des sensations : les dents jouent un rôle, par exemple dans la captation des températures ou de la texture alimentaires. Cette densité nerveuse permet au sens du toucher de n’être que relativement fragile, et surtout de pouvoir compenser la perte d’autres sens tels que la vue.
Pourquoi certaines zones du corps sont-elles plus sensibles que d’autres ?
Il existe une pluralité de sensations différentes. Ces sensations sont recensées dans six grandes catégories : texture, dureté, température, poids, forme générale et contours. Ces sensations sont perçues par des récepteurs particuliers, dont la forme diffère en fonction (ovale, étendue…). Les stimuli tels que la pression, les vibrations ou les frottements sont ainsi perçus par des mécanorécepteurs. Les températures sont perçues par des récepteurs dits libres, mais la douleur qui peut y être associée est traitée par un autre réseau nerveux que celui tactile ; deux messages se superposent alors. D’autres réseaux nerveux plus étendus permettent de définir quel membre est en mouvement.
Le cerveau : comment traite-t-il les informations sensorielles ?
Les terminaisons nerveuses tactiles se rejoignent en réseaux nerveux plus denses au niveau de chaque vertèbre de la colonne vertébrale. L’information sensorielle est ainsi traduite en message nerveux par les neurorécepteurs, puis transmis via la moelle épinière au cerveau. Les informations nerveuses sont traitées dans l’aire cérébrale appelée cortex somatosensoriel. Plus précisément, une sorte de cartographie du corps s’y forme, de manière proportionnelle au réseau nerveux, ce qui permet d’associer un signal à une partie du corps. Par exemple, les doigts, densément nervés, sont sur-représentés par rapport aux autres parties du corps.
Tout comme la douleur, le plaisir associé à une sensation est traité par une autre aire du cortex cérébral spécialisée.
Enfin, certaines sensations, telles qu’une température élevée, permettent d’enclencher des réflexes : enlever son doigt furtivement d’une flamme par exemple.
