Révolution industrielle

SES : la notion de révolution industrielle est-elle pertinente ?

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La révolution industrielle est une notion phare en économie, toutefois avec le processus de désindustrialisation, certains économistes remettent en question la pertinence de l’utilisation de cette notion.

La révolution industrielle, qu’est-ce que c’est ?

La révolution industrielle est un phénomène historique complexe qui se caractérise par une accélération du progrès technique dans le domaine de la production et des échanges. Cette expression polyvalente peut désigner plusieurs périodes de mutations technologiques et économiques, souvent marquées par des changements sociaux majeurs.

La révolution industrielle se distingue particulièrement comme un phénomène singulier et vaste, qui a vu se conjuguer des mutations technologiques, une économie de marché et des changements sociaux profonds. Il s’agit donc d’une période de transformation importante, où la société traditionnelle caractérisée par la société d’ordre a été remplacée par une société industrielle, qui s’est développée à travers des phénomènes urbains et des mouvements pour l’égalité juridique. La révolution industrielle a eu des conséquences durables et a marqué l’avènement de la modernité telle que nous la connaissons aujourd’hui.

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I. La notion de révolution industrielle est pertinente dans la mesure où nous désirons tirer des généralités, qui caractérisent le décollage économique des pays

A. La révolution industrielle a des définitions fixes et universelles, d’où sa pertinence pour parler de généralités

La théorie de Rioux sur la Révolution industrielle est une analyse historique qui explore les origines, les causes et les conséquences de cette période de transformation économique et sociale qui a eu lieu entre 1780 et 1880. Selon Rioux, la révolution industrielle est le résultat de l’interaction complexe de plusieurs facteurs économiques, sociaux, politiques et technologiques.

Il soutient que la croissance économique et la productivité accrue ont été rendues possibles par l’innovation technologique, en particulier l’invention de nouvelles machines telles que la machine à vapeur. Ce changement technologique a entraîné une augmentation de la production et des échanges commerciaux, qui ont à leur tour alimenté la croissance économique.

Rioux souligne également l’importance des changements sociaux qui ont accompagné la -révolution industrielle. La division du travail, l’urbanisation et l’émergence d’une nouvelle classe sociale, la classe ouvrière, ont toutes joué un rôle clé dans cette transformation. Cependant, il note également les inégalités et les tensions sociales qui ont surgi en conséquence de ces changements.

En fin de compte, Rioux soutient que la Révolution industrielle a eu des conséquences considérables sur l’économie, la société et la politique. Cela a entraîné une augmentation de la richesse et de la prospérité, mais aussi des inégalités sociales et économiques. Cette période a également entraîné des bouleversements politiques, notamment la montée du capitalisme et l’émergence des mouvements ouvriers.

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B. En théorie, un chemin à suivre pour avoir une révolution industrielle existe, d’où l’universalité de cette notion

Walt Rostow, dans son livre Les étapes de la croissance, publié en 1961, a énoncé une théorie des stades de croissance économique, selon laquelle les pays passent par cinq étapes de développement économique avant d’atteindre la prospérité à long terme. La dernière étape de cette théorie est appelée consommation de masse, où la production de biens de consommation est abondante et où les consommateurs sont prêts à acheter ces biens à grande échelle.

Patrick Verlay, quant à lui, a développé le concept de la révolution des consommateurs dans son livre éponyme publié en 2004. Cette révolution décrit comment la société de consommation a évolué depuis les années 1960, où les consommateurs ont commencé à exiger des produits et des services qui répondent à leurs besoins individuels plutôt qu’à des normes sociales ou culturelles. Cette évolution a entraîné des changements significatifs dans la production et la commercialisation de produits de consommation, ainsi que dans les habitudes de consommation des individus.

En somme, la théorie de Rostow et la révolution des consommateurs de Verlay soulignent l’importance de la consommation de masse dans le développement économique et social, ainsi que dans les changements culturels qui en découlent.

II. Cependant, si nous voulons nous intéresser aux détails propres à chaque révolution industrielle, nous voyons que la notion de révolution industrielle n’est pas adaptée

A. Des étapes de la croissance difficilement observables empiriquement

Il est intéressant de noter que certaines nations européennes n’ont pas connu toutes les mêmes révolutions au même moment. Par exemple, le phénomène du take-off, qui décrit le moment où une nation commence à se développer économiquement de manière significative, n’a pas été observé simultanément en Grande-Bretagne, en France et en Allemagne. De même, la révolution agricole, qui a entraîné une augmentation de la production agricole et de la productivité, n’a pas eu lieu dans toutes les régions de manière uniforme, la Grande-Bretagne ayant été l’une des premières à en bénéficier.

En termes de transition démographique, la Belgique a connu une révolution démographique plus tardive que certaines autres nations européennes. Enfin, il est intéressant de noter que la révolution industrielle a débuté en Grande-Bretagne en 1770 et a duré jusqu’en 1847, alors que sa transition démographique n’a pas commencé avant 1880 et n’a pas atteint son apogée avant les années 1940. Ces différences dans le calendrier des révolutions économiques, agricoles, démographiques et industrielles peuvent être attribuées à une variété de facteurs tels que la géographie, la culture, la politique et la technologie, qui ont tous contribué à façonner l’histoire de chaque nation de manière unique.

B. Des révolution différentes selon le temps et l’espace, ce qui remet en question la notion de “révolution industrielle” du fait de sa généralité

La théorie des Latecomers d’Alexander Gershenkron, présentée dans son ouvrage Economic Backwardness in Historical Perspective en 1962, met en évidence les différences de développement économique entre les nations en fonction de leur histoire et de leur contexte. Gershenkron soutient que les pays qui ont tardivement commencé leur développement économique ont des avantages comparatifs par rapport aux pays qui ont commencé plus tôt. En effet, les pays les plus avancés ont souvent développé des institutions économiques et politiques rigides, alors que les pays qui ont commencé plus tard peuvent bénéficier de leur retard en adoptant des technologies et des méthodes de production plus avancées. Gershenkron utilise l’Allemagne, les États-Unis et le Japon comme exemples de nations qui ont rattrapé leur retard économique en utilisant des stratégies différentes, mais similaires. En Allemagne, l’État a joué un rôle important dans le développement industriel, tandis que les États-Unis ont profité d’un marché intérieur en expansion et d’une grande diversité économique. Le Japon, quant à lui, a adopté des technologies occidentales tout en conservant des pratiques économiques traditionnelles. La théorie des Latecomers de Gershenkron continue d’avoir une influence sur la pensée économique et est toujours discutée aujourd’hui.

Les trois révolutions industrielles ont été des périodes de changements radicaux dans l’histoire économique de l’humanité. La première révolution industrielle a débuté au 18e siècle en Grande-Bretagne et a été caractérisée par l’invention de la machine à vapeur, qui a permis de produire en masse des biens manufacturés. La deuxième révolution industrielle a eu lieu au 19e siècle et a été marquée par l’adoption de technologies comme l’électricité, l’acier et le pétrole, permettant une augmentation de la production et l’essor de l’industrie lourde. La troisième révolution industrielle, également appelée révolution numérique, a débuté dans les années 1970 avec l’invention des ordinateurs, d’Internet et des technologies de l’information et de la communication, entraînant une transformation radicale de la façon dont nous produisons, consommons et communiquons.

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