La déviance est un phénomène complexe provoqué par divers facteurs sociaux, psychologiques et biologiques. Dans cet article, nous allons explorer ces différents facteurs, qui façonnent la déviance.
Définitions et fondements de la déviance
La déviance se réfère à tout comportement qui s’écarte des normes ou des attentes sociales établies dans une société donnée. Cela peut inclure des actions, des attitudes, des croyances ou des traits de personnalité qui sont perçus comme étant différents ou inacceptables par la société.
Selon Becker, la déviance est définie par la réaction sociale qu’elle suscite, plutôt que par la nature intrinsèque de l’acte lui-même. Il introduit le concept d’étiquetage, affirmant que les individus sont étiquetés comme déviants lorsqu’ils sont perçus comme tels par d’autres membres de la société ou par des autorités sociales telles que la police, les médias, etc. Une fois étiquetés comme déviants, les individus peuvent internaliser cette identité déviante et adopter des comportements en conséquence.
La délinquance fait spécifiquement référence à des comportements criminels ou illégaux qui enfreignent les lois d’une société.
Les normes sociales sont des règles implicites ou explicites qui dictent le comportement attendu des individus dans une société donnée. Elles définissent ce qui est considéré comme approprié, acceptable ou désirable dans un contexte social particulier. Ces normes peuvent varier en fonction des cultures, des groupes sociaux ou des contextes spécifiques, et elles jouent un rôle crucial dans la régulation sociale en influençant le comportement des individus. Alors que les normes sociales concernent principalement le comportement attendu, les valeurs sont plus profondes et reflètent les convictions fondamentales d’une personne ou d’une culture.
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Le rôle de la société dans le phénomène de la déviance
Le rôle de la société dans le phénomène de la déviance est crucial et multifacette. La société joue un rôle central dans la définition des normes sociales, des attentes et des valeurs, qui fournissent le cadre pour évaluer ce qui est considéré comme acceptable ou inacceptable. Ces normes sociales agissent comme des lignes directrices pour le comportement des individus, définissant ce qui est considéré comme déviant ou non déviant. La société influe également sur la manière dont la déviance est perçue, étiquetée et traitée.
Le concept d’étiquetage, par ailleurs connu sous le nom de théorie de l’étiquetage ou labelling theory, est une approche sociologique qui cherche à expliquer la déviance en se concentrant sur les réactions sociales aux comportements déviants plutôt que sur les comportements eux-mêmes. Selon cette théorie, la déviance n’est pas intrinsèque à un comportement en particulier, mais plutôt le résultat de l’application de labels sociaux à certains individus ou groupes. Lorsqu’une personne est étiquetée comme déviante, elle peut internaliser cette étiquette et se comporter conformément à cette perception. Par exemple, un adolescent qui est étiqueté comme « délinquant » par sa communauté ou par les autorités peut commencer à adopter un comportement qui correspond à cette étiquette, parfois par rébellion ou par conformité à l’attente sociale. Ainsi, l’étiquetage peut effectivement amplifier ou perpétuer la déviance.
La stigmatisation est un concept étroitement lié à l’étiquetage, qui se réfère au processus par lequel les individus sont marqués socialement comme étant différents, déviants ou inacceptables en raison de certaines caractéristiques ou comportements perçus comme étant en dehors de la norme. La stigmatisation peut entraîner des conséquences graves pour les individus, notamment la discrimination, l’exclusion sociale et des atteintes à l’estime de soi.
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Zoom sur la délinquance
La délinquance, un type de déviance, est, d’abord, influencée par les facteurs sociaux. Les normes sociales, qui définissent ce qui est considéré comme acceptable ou non dans une société donnée, peuvent influencer le comportement des individus. Lorsque les individus perçoivent un écart entre leurs propres valeurs et les normes sociales, cela peut conduire à des comportements déviants, y compris la délinquance. À cela se rajoute, les interactions sociales et les processus de socialisation.
Effectivement, les relations familiales, les relations à l’école, les relations avec nos pairs et d’autres institutions orientent nos attitudes, nos valeurs, nos normes et nos comportements individuels. À titre d’illustration, des liens familiaux faibles ou dysfonctionnels, une supervision parentale insuffisante et un environnement familial chaotique peuvent accroître le risque de délinquance chez les jeunes.
Enfin, les facteurs psychologiques impactent nos traits de personnalité, les troubles mentaux et les expériences traumatiques peuvent également jouer un rôle dans le développement de comportements déviants. Les individus qui présentent des traits tels que l’impulsivité, l’agressivité ou le manque d’empathie peuvent être plus enclins à s’engager dans des comportements délinquants. De même, les personnes souffrant de troubles mentaux non traités peuvent avoir des difficultés à contrôler leur comportement, ce qui peut les pousser vers la délinquance.
En outre, les facteurs environnementaux, tels que la pauvreté, le chômage, la discrimination et l’exposition à la violence, peuvent pareillement contribuer à la délinquance. Les individus issus de milieux socio-économiques défavorisés ou confrontés à des situations de stress chronique sont souvent plus vulnérables à l’engagement dans des comportements déviants comme un moyen de faire face à leurs circonstances.
