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SES : l’impact de la guerre en Ukraine sur l’économie et le social

À lire dans cet article :

C’est sans doute la plus grosse actualité de ces derniers mois, la guerre fait rage en Ukraine et ses conséquences se font ressentir partout dans le monde. Dans cet article, nous te proposons une analyse de l’impact économique et social de la guerre en Ukraine. De quoi maîtriser un peu mieux le sujet et l’utiliser à bon escient dans une dissertation par exemple.

L’impact économique de la guerre en Ukraine

La croissance

Bien que la Russie et l’Ukraine aient un poids relativement modeste en termes de production, ce sont de gros producteurs et exportateurs de produits alimentaires, de minerais et de produits énergétiques essentiels. La guerre a déjà provoqué des chocs économiques et financiers d’une ampleur considérable, en particulier sur les marchés de matières premières, où les prix du pétrole, du gaz et du blé ont grimpé en flèche.

Les variations des prix des matières premières et les fluctuations des marchés financiers observées depuis l’éclatement de la guerre pourraient se traduire, si elles s’inscrivaient dans la durée, par une réduction de la croissance du PIB mondial de plus de 1 point de pourcentage la première année, accompagnée d’une grave récession en Russie, et par une hausse de l’inflation mondiale mesurée par les prix à la consommation de 2½ points de pourcentage environ.

L’inflation

Le conflit en Ukraine démultiplie la dynamique inflationniste déjà enclenchée en 2021. L’économie française commençait à se relever de la crise de la Covid-19, ce qui créait une tension sur les prix. Depuis le début du conflit, les prix de l’énergie, des engrais et des céréales ont déjà augmenté de 20% à 30%.

L’économie russe souffre également de la guerre. Les sanctions appliquées par l’Occident ont été plus rapides et plus fortes que le Kremlin ne l’avait prévu, et en ajoutant les boycotts du secteur privé, l’économie russe est à bout de souffle. Selon le professeur Guriev, la Russie risque d’entrer dans sa pire récession depuis les années 1990, avec une baisse probable du PIB de 10 à 11%. L’inflation est hors de contrôle.

Pourquoi craindre l’inflation ?

D’abord, l’inflation accroît les coûts de transaction :

  • Coûts de catalogue : il faut changer les étiquettes sur les produits, dans les rayons et aujourd’hui sur les sites internet.
  • Coûts d’usure de semelles (dans les PED à forte inflation, car il y a beaucoup d’argent liquide et non scriptural). En effet, lorsqu’il y a une forte inflation et qu’on paye en liquide, on préfère faire des allers-retours fréquents à la banque pour retirer du liquide plutôt que de conserver du liquide, car celui-ci perd de la valeur.

De plus, l’inflation brouille les signaux envoyés par les marchés. Effectivement, les agents ne savent pas si le signal prix, envoyé par le marché, est bon. La hausse des prix vient-elle d’une insuffisance de l’offre ou vient-elle de l’inflation ? Pour les économistes autrichiens, comme Hayek, ou monétariste, comme Milton Friedman, « l’inflation est un mal absolu ». Elle empêche un calcul économique correct des agents et détruit les fondements de l’économie de marché. L’inflation crée de l’incertitude et compromet la justesse des anticipations.

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L’impact social

La principale conséquence de la guerre en Ukraine réside dans les pertes de vies humaines et la crise humanitaire associée à la multitude de personnes assiégées et déplacées.

Le CESE (conseil économique, social et environnemental) souligne deux grandes catégories de conséquences sociales : l’accueil des réfugiés ukrainiens et les risques liés à la baisse du pouvoir d’achat. En ce qui concerne la prise en charge des réfugiés, un premier risque à court terme est celui d’une saturation et d’une désorganisation des dispositifs d’hébergement d’urgence de droit commun. En particulier, la prise en charge de mineurs non accompagnés risque de placer encore davantage sous tension le réseau de l’Aide sociale à l’enfance, alors que les dispositifs  d’accueil de certains départements sont déjà saturés.

En ce qui concerne les risques liés à la baisse du pouvoir d’achat, il est à noter que les tensions inflationnistes apparues dans le cadre d’une reprise globale de l’activité fin 2021 se trouvent renforcées par le choc du prix sur les matières premières, le coût des transports et de l’énergie provoqués par le conflit. Par ailleurs, l’absence d’un règlement rapide et favorable du conflit renforcerait le risque de décrochage des salaires réels, ce qui pourrait alimenter une résurgence des conflits sociaux.

Les conséquences sociales de la guerre en Ukraine diffèrent dans l’Union européenne selon les choix politiques et économiques des pays membres entérinés avant ou depuis le début de la guerre : dépendance énergétique aux énergies fossiles, organisation du marché de l’énergie, compensations gouvernementales en termes de prix ou de transferts. La difficulté sera de rester unis dans la diversité, face à une crise qui met en péril cohésions sociales, nationales et européenne.

Enfin, la Russie connaît une fuite massive des cerveaux : environ 300 000 Russes hautement qualifiés ont déjà quitté le pays, de même pour l’Ukraine.

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