La sociologie de Max Weber

SES : une crise sociale a-t-elle toujours pour origine une crise économique ?

À lire dans cet article :

Dans cet article nous faisons le point avec toi sur les crises sociales, élément clé de ton programme de spécialité SES (sciences économiques et sociales) en classe de terminale.

L’économie et la sociologie sont deux aspects fortement liés, certes, mais aujourd’hui nous allons voir si, effectivement, une crise économique provoque constamment une crise sociale et nous allons également analyser les autres raisons qui provoquent une crise sociale.

Pourquoi une crise sociale peut provoquer une crise économique ?

La crise économique déstabilise l’État-Providence

Une crise financière peut provoquer une baisse des recettes publiques, ce qui entraîne une crise de l’État-Providence, du fait d’un manque de recettes pour financer les dépenses publiques, et sur le long terme : une crise sociale. En effet, la fin de la forte croissance des Trente Glorieuses (1945-1973) remet en cause le mode de financement de la Sécurité sociale en renchérissant le coût du travail. Dans le même temps, la prise en charge sociale et économique des victimes de la récession accroît les dépenses et provoque un déséquilibre, on parle du « trou » de la Sécurité sociale.

Ces problèmes financiers peuvent provoquer sur le long terme une crise de légitimité, ce qui peut renforcer la crise sociale. En 1981, l’historien et sociologue Pierre Rosanvallon dans son ouvrage La crise de l’État-providence estime que l’opacité présumée des dépenses publiques suscite des questions quant à l’utilisation des fruits de la solidarité nationale, c’est la crise de légitimité. Par ailleurs, les mesures engagées sont moins perçues comme des avantages que comme un frein à la relance économique.

À cela, Rosanvallon, ajoute aussi la crise d’efficacité. LÉtat ne parvient pas à régler le problème du chômage et la mobilité sociale diminue.

La crise des Subprimes : un exemple où la crise économique a provoqué une crise sociale

Apparue au cours de l’été 2007 aux États-Unis, la crise financière s’est propagée en quelques mois bien au-delà de sa sphère propre pour revêtir un caractère systémique et atteindre l’économie réelle. Outre ces prémices antérieures, plusieurs phases se sont en effet enchaînées au cours des cinq dernières années. Débouchant sur une situation sociale très dégradée, comme l’attestent le niveau ainsi que la durée du chômage atteint dans de nombreux pays, cette crise n’a sans doute pas fini de produire ses effets en termes d’extension et d’intensité de la pauvreté comme du point de vue de ses répercussions politiques.

D’abord financière puis économique, la crise partie des États-Unis en 2007 a fini par atteindre les politiques sociales de nombreux pays. Le chômage touche plus de monde plus longtemps alors que l’intervention des systèmes de protection sociale est à la fois très sollicitée et contestée. La pauvreté ne peut qu’augmenter avec son lot de situations d’exclusion difficilement réversibles, confrontant les politiques à un défi social majeur. Ainsi, cette crise à la base économique a eu un véritable impact social et a provoqué une crise sociale.

Confrontées à une diminution de la demande, les entreprises peuvent adopter une politique salariale stricte, en limitant les augmentations de rémunérations, générales ou individuelles, fixes ou variables, ou bien ajuster le volume d’heures travaillées de leurs salariés ou, encore, interrompre l’embauche avant de recourir à des suppressions d’emploi qui peuvent, elles-mêmes, prendre différentes modalités. Par ailleurs, les mécanismes de protection sociale les plus étroitement liés au marché du travail, comme les dispositifs d’indemnisation du chômage, atténuent pour ceux qui y ont droit les conséquences financières d’une perte d’emploi. De même, les politiques d’emploi, à travers les dispositifs de formation ou d’emplois aidés, contribuent de deux manières complémentaires à amortir le choc. En tant que formes de traitement social du chômage, ces mesures évitent ou atténuent les phénomènes de paupérisation ; à travers leur incidence sur le maintien des qualifications antérieures ou l’acquisition de nouvelles compétences, elles peuvent faciliter le retour à l’emploi et les conditions macroéconomiques de la croissance.

Quelles sont les autres explications d’une crise sociale ?

La crise sociale n’est pas forcément liée à une crise économique. Effectivement, pour certains économistes, cela relève du contexte. Le capitalisme libéral semble avoir atteint ses limites. Pour Patrick Artus, nous ne sommes plus dans un capitalisme néolibéral, mais plutôt dans un capitalisme de rente. Désormais, la concentration des entreprises et des richesses freine le progrès technique et la croissance. Pour entretenir ce système à bout de bras, les banques centrales ont injecté massivement des liquidités. Elles ont ainsi permis l’apparition de rentes monétaires et provoqué l’explosion des inégalités de patrimoine. Celles-ci ne tarderont pas à devenir insupportables tant moralement qu’économiquement, car elles nuisent à la croissance. Ainsi, ce choix de capitalisme néolibéral basé sur une société inégalitaire, peut provoquer une crise sociale sans pour autant avoir subi une crise économique.

La crise du capitalisme en France se traduit par une crise sociale. Celle-ci frappe d’abord les jeunes. Plus d’un million d’entre eux sont totalement exclus du circuit normal de l’insertion dans la société. Pour Jean-Hervé Lorenzi, « le Contrat Engagement Jeune proposé par le gouvernement va dans le bon sens, mais est encore largement insuffisant ».

Parallèlement, les conflits se multiplient dans les entreprises, faisant planer la menace d’une crise sociale dans les mois qui viennent.

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