Compétitivité prix ou compétitivité hors-prix ?

SES : compétitivité prix ou compétitivité hors-prix ?

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Avec la crise économique actuelle, les entreprises revoient leurs stratégies. Ainsi, il est important de connaître les différentes stratégies d’entreprises possibles. Dans cet article, nous nous concentrerons sur la différence entre les stratégies axées sur la compétitivité prix et le hors-prix.

La compétitivité d’une entreprise, qu’est-ce que c’est ?

La compétitivité d’une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché, c’est son aptitude à faire face à la concurrence.

La question de la compétitivité d’un espace géographique, en général un pays, est très importante, car elle conditionne la venue des investisseurs étrangers et le maintien des entreprises déjà implantées. Elle a donc des conséquences directes sur l’emploi. Mais il ne faut pas raisonner à  court terme seulement.

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Zoom sur la France

Selon une enquête d’Eurostat, à la mi- 2015, la France figurait parmi les pays moins bien classés de l’UE :

  • L’indice du coût de la main-d’œuvre atteignait en effet 36,20 € dans l’ensemble de l’économie marchande, contre 33,95 € en Allemagne et 27,69 € en Italie.
  • Malgré cela, le différentiel entre le coût salarial unitaire français et allemand a tendance à se réduire depuis 2012.

La plupart des entreprises françaises présentent un problème de compétitivité à l’échelle mondiale. En effet, la faiblesse de l’investissement productif et l’obsolescence de l’outil de production rendent difficile la réalisation de gains de productivité. Ceux-ci se révèlent ainsi insuffisants pour compenser la hausse des coûts salariaux. Par conséquent, les entreprises françaises s’efforcent de jouer sur le côté hors-prix.

En 2004, la France a créé les pôles de compétitivité. Selon le ministère de l’Économie, celui-ci rassemble sur un territoire bien identifié et une thématique donnée, des entreprises petites et grandes, des laboratoires de recherche et des établissements de formation. Il a vocation à soutenir l’innovation,  favoriser le développement des projets collaboratifs de recherche et développement (R&D) particulièrement innovants. Il crée ainsi de la croissance et de l’emploi.

De plus, pour relancer la compétitivité, en 2012 dans le rapport Gallois, le gouvernement met en place le pacte de responsabilité et de solidarité, ainsi que le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE). Ce dispositif CICE est supprimé le 1er janvier 2019.

La compétitivité prix

La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente. Elle repose sur la capacité à produire une offre à des coûts inférieurs à ceux supportés par les entreprises du même secteur. Elle peut aussi s’appuyer sur une marge unitaire plus faible si les coûts de production sont identiques.

La compétitivité-prix se mesure par le rapport entre le prix des exportations des pays partenaires avec le prix des exportations du pays (parfois est calculée la compétitivité-coût qui est le même rapport, mais des coûts salariaux unitaires, c’est-à-dire par biens produits).

Parmi les facteurs de compétitivité-prix, la compétitivité-coût compare l’évolution des coûts salariaux unitaires (le coût salarial total divisé par les quantités produites) d’un pays donné à celle de ses concurrents (évolution du coût du travail comparée à celle de la productivité).

L’internationalisation croissante de la production au sein des chaînes de valeur mondiales renforce aussi la dépendance du prix des exportations à l’évolution des prix des importations intermédiaires utilisés dans leur production.

De plus, le taux de change de la monnaie nationale a une influence importante sur le prix. Effectivement, une dépréciation de la monnaie nationale entraînera une amélioration de la compétitivité-prix. Cependant, la stratégie de la dévaluation compétitive n’est plus possible entre les dix-neuf États membres de la zone euro.

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La compétitivité structurelle ou aussi appelée « compétitivité hors-prix »

La compétitivité hors prix est la capacité à imposer ses produits ou services indépendamment de leur prix (qualité, innovation, services après-vente, image de la marque, délais de livraison, capacité de s’adapter à une demande diversifiée, etc.). Ce type de compétitivité demande du temps pour se construire, car elle repose sur la perception de l’offre par les clients, perception qui elle-même se bâtit sur le long terme en fonction de la satisfaction procurée dans le passé. Elle exige aussi beaucoup d’investissements pour développer et maintenir la spécificité de l’offre.

La compétitivité structurelle étant de nature qualitative ne se mesure pas vraiment. Les entreprises peuvent améliorer leur compétitivité hors prix à travers différentes stratégies. Les stratégies sont orientées par l’environnement économique, fiscal, social, ou réglementaire des États, qui disposent de plusieurs moyens : Le soutien de l’innovation technique, commercial, et de la formation professionnelle. L’incitation à adopter des stratégies de montée en gamme.

Zoom sur la France et l’Europe

La France a trois secteurs français qui se caractérisent par une forte compétitivité hors-prix : l’aéronautique, la maroquinerie et le vin. L’Allemagne est devant la France en matière de compétitive structurelle, car elle dispose d’une forte compétitivité hors-prix dans plus de domaines (pièces détachées automobiles, métaux non ferreux, produits plastiques, etc.) et est souvent un leader mondial dans ces activités qui, de surcroît, représentent une forte part des exportations allemandes.

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