bac 2023 corrigé SES

Bac 2023 : le corrigé de l’épreuve de spécialité SES du lundi 20 mars 2023

À lire dans cet article :

Bac 2023. L’épreuve de spécialité SES s’est tenue ce lundi 20 mars 2023 à partir de 14 heures. Pendant 4 heures, les candidats n’avaient qu’un but en tête : décrocher la meilleure note possible. Dans cet article, nous te proposons un corrigé du sujet distribué le premier jour de l’examen. De quoi te permettre d’identifier les grands axes de correction.

Bac 2023 : le sujet de l’épreuve de spécialité SES du lundi 20 mars 2023

Bac 2023 : le corrigé de l’épreuve de spécialité SES du lundi 20 mars 2023

Dissertation

Introduction

Accroche : Manifestations actuelles contre la réforme de la retraite

L’action collective s’est transformée au fil des années et s’est diversifiée. Si elle a été, un temps, dominée par les conflits du travail, d’autres formes se sont développées, portées par de nouveaux acteurs sur de nouveaux enjeux avec de nouveaux moyens d’action.

Selon Michel Offerle, dans la Sociologie des groupes d’intérêt, un livre datant de 1994, il existe différentes formes d’actions collectives :

  • La mobilisation du nombre (ex. : grève, pétition) : il faut impressionner par le caractère massif de la mobilisation.
  • Le recours au scandale (ex. : manifestations spectaculaires de Act-Up sur le sida ou de Greenpeace sur le nucléaire) : il faut marquer les esprits par des thèmes ou des images fortes.
  • Les discours d’expertise (ex. : colloques d’entrepreneurs sur les problèmes économiques, utilisation de scientifique à l’appui d’une position politique, etc.) : il faut convaincre en revendiquant une légitimité scientifique pour une prise de position.

Une action collective est une action commune menée par plusieurs personnes en vue d’atteindre un certain objectif.

On peut donc se demander par quels processus cette transformation s’opère : est-ce par une plus grande diversité d’acteurs, par la prise en compte plus grande des minorités, est-ce par une transformation des répertoires d’actions et des objets ?

I. Transformation des objets de l’action collective

A. Les conflits du travail se transforment

Pendant longtemps, les mouvements sociaux ont été conflictuels et portaient principalement sur le travail, notamment depuis la révolution industrielle opposant ouvriers et patrons. Selon l’analyse marxiste, la dynamique sociale s’explique par les conflits nés de l’opposition entre deux classes aux intérêts fondamentalement divergents. Les conflits sont donc inhérents au capitalisme et c’est la conscience de classe qui va pousser les ouvriers à la lutte sociale.

Le syndicalisme et la grève sont les premières actions généralisées prises par le mouvement ouvrier. À partir du XIXe siècle, la classe ouvrière prend conscience de ses intérêts et se dote d’organisations syndicales et politiques qui organisent de nombreuses actions collectives.

Aujourd’hui, la part des entreprises ayant connu au moins une grève dans l’année est globalement en baisse.

En 1950, 30% des salariés français étaient syndicalisés, selon une étude datant de 2021 réalisée par la direction de l’animation de la recherche, cela peut s’expliquer par la période des Trente Glorieuses en France. En effet, durant cette période, le pouvoir majoritaire est entre les mains des travailleurs, c’est une classe moyenne, en bref : les personnes étaient engagées politiquement et s’organiser énormément pour revendiquer leur droit.

Depuis les années 1990, le taux de syndicalisation est en moyenne autour de 10% pour la population française. En effet, dès 1980, on observe une chute du taux de syndicalisation, ce dernier est presque réduit de moitié en comparaison avec les années 1950. Cela peut être expliqué par la montée de l’individualisme dans les sociétés capitalistes et démocratiques.

 B. Les nouveaux enjeux de l’action collective
  •  Revendications des minorités

Le mouvement Black Lives Matter est une preuve d’un retour de l’action collective pour défendre les intérêts collectifs, c’est une première rupture de la société purement individualiste.

  • Revendication pour l’environnement

II. Transformation des acteurs créateurs de l’action collective

A. L’émergence des groupements de citoyens

Le comportement électoral est une forme de l’action collective qui correspond à l’action commune ou concertée des membres d’un groupe en vue d’obtenir des objectifs communs.

Quel que soit le niveau de diplôme, le vote systématique est en baisse entre 2002 et 2017 aux élections nationales, tandis que le vote intermittent et l’abstention systématique augmentent sur la même période, quel que soit le niveau de diplôme.

Parmi les inscrits âgés de 25 ans ou plus et résidant en France métropolitaine et sans diplôme, 47% votaient systématiquement à l’ensemble des tours aux élections nationales en 2002, ils ne sont plus que 29% en 2017 soit 1,62 fois moins.

D’après le CEVIPOF, dans une étude datant de janvier 2019 sur la période de 2010-2018, le moyen d’expression de l’action collective a tendance à être le vote durant les élections, en France. Dernièrement, on observe que les personnes se tournent également de plus en plus vers les manifestations (42% en 2018, soit deux fois plus qu’en 2010). L’actualité en fait la preuve : Gilets jaunes, manifestation contre le repoussement de l’âge de retraite,…

B. Des répertoires mobilisation transformés 

Les répertoires d’action jugés les plus efficaces restent les mêmes, mais ils se transforment et se diversifient.

D’après INJEP-CRÉDOC, l’action collective bénévole pour les jeunes âgés de 18 à 30 ans a toujours été énormément manifestée dans le sport. Mais, on observe une augmentation de l’action collective pour l’environnement en 2021 passé de 11 % en 2017 à 16% en 2021, cela peut en partie s’expliquer par les rapports sur l’urgence climatique et le mouvement de Greta Thunberg mobilisant les jeunes du monde entier.

Les « nouveaux mouvements sociaux » (NMS) est un phénomène qui suscite tout un courant de travaux sociologiques essayant de renouveler l’analyse des mouvements sociaux ; notamment en Italie, Antonio Melluci (Système politique, partis et mouvements sociaux, 1977), en France, Alain Touraine (La voix et le regard, 1978) et les sociologues du Centre de sociologie urbaine (CSU) et dans bien d’autres pays. Comme le féminisme, l’écologisme, le consumérisme, les mouvements régionalistes, les mouvements étudiants, ceux de la contre-culture jeune (hippie, punk), les luttes ouvrières qui associent et mettent en action immigrés et jeunes ouvriers. La liste ressemble fort à la table des matières d’une histoire épique des « années 1968 ».

Ouverture : La consommation engagée est une forme d’engagement politique qui consiste à ne pas acheter (boycott) ou, au contraire, à acheter prioritairement des biens en fonction de valeurs morales, éthiques, sociales, environnementales et politiques. Ce type de consommation est d’actualité, cependant face aux difficultés économiques et l’inflation, on peut se demander vers quel autre moyen est-ce qu’on peut se tourner dans le futur en termes d’action collective.

Épreuve composée

Première partie

  • Nécessiter d’étudier les distances interclasses toujours présentes

Si l’on positionne les groupes sociaux dans l’espace social, la distance interclasses correspond à la distance entre ces groupes au sein de cet espace social. Plus ils sont éloignés et plus la distance interclasse sera forte. Cette distance peut se traduire par des modes de vie différents, par des visions du monde différentes, mais aussi par la présence d’importantes inégalités entre les individus appartenant aux différentes classes sociales.

La distance intra-classe correspond à la distance entre les individus placés dans cet espace social et formant un groupe social. Une forte distance intraclasse entre les individus appartenant au même groupe social peut se traduire par des modes de vie différents, des visions du monde différentes ou encore par la présence d’importantes inégalités entre les individus appartenant à cette même classe sociale. La notion de distance intraclasse permet de mettre en évidence l’hétérogénéité de certains groupes sociaux classiquement étudiés par les sociologues tels que les PCS ouvriers et employés.

Ainsi, l’approche en termes de classes sociales pour analyser la structure sociale peut être pertinente si les classes sociales regroupent des individus à la fois socialement éloignés

  •  Identification subjective à un groupe social : la classe bourgeoise, une classe au sens de Marx

L’identification subjective à un groupe désigne le degré d’adhésion des individus à un groupe qu’ils estiment correspondre à leur identité sociale. Dans le champ des classes sociales, cette identification peut être ramenée à la notion de « conscience de classe ».

Pour Marx, le moment de la prise de conscience est capital puisqu’il permet de passer de la simple appartenance à un groupe homogène (classe en soi) à l’organisation de la classe sociale comme centre de la mobilisation pour défendre ses intérêts (classe pour soi). C’est la conscience de classe qui fait du travailleur un « prolétaire » et du capitaliste un «bourgeois».

Deuxième partie

  1. Le nombre de brevets est passé de 100 à 108, soit une très faible augmentation entre 2011 et 2019.
  2. L’innovation est un moteur de la croissance économique, c’est pour cette raison qu’elle doit être défendue. La propriété intellectuelle est l’instrument de protection de toutes les créations qu’elles soient littéraires, artistiques ou industrielles. La croissance continuelle des échanges dans un monde globalisé sous-entend la diffusion du savoir et des connaissances, bases même de l’innovation. Cette diffusion augmente d’autant plus les risques de perte d’exclusivité sur une invention pour une firme créatrice ; d’où la nécessité de la protéger (Schumpeter).

Troisième partie

Les théories contemporaines ont tenté d’expliquer pourquoi des pays comparables échangent entre eux des biens similaires. Tout d’abord, des pays d’un niveau de développement proche peuvent commercer entre eux pour élargir la gamme des produits proposés dans une logique de différenciation. (I)

De plus, aujourd’hui, la production d’un bien (de sa conception à sa fabrication) peut se faire dans plusieurs pays, en divisant chaque étape en fonction de l’avantage comparatif de chaque pays. Il s’agit donc d’optimiser la production d’un bien ou d’un service en jouant sur les avantages comparatifs de plusieurs pays, c’est l’internationalisation de la chaîne de valeur. (II)

Autre possibilité de plan : 

I. Les raisons du commerce interbranche entre pays comparables

II. Les raisons du commerce intrabranche entre pays comparables

Les informations à mobiliser des documents

  • Document 1 :
    • France exporte (68.9 milliards) et importe beaucoup de l’Allemagne (81.2 milliards). Explication cours : échange de biens à forte valeur ajoutée, dans un but de diversification de la demande.
    • France exporte peu en Chine (24.4 milliards) et importe beaucoup (trois fois plus, soit 63.8 milliards). Explication cours : importations en biens à faible valeur ajoutée et exportations en biens à forte valeur ajoutée (développement de la classe moyenne et riche en Chine, demande de biens ostentatoires, loi Engel).
  • Document 2 : l’écart entre exportations haut de gamme et bas de gamme diminue (divisé par trois entre 2010 et 2019). Explications cours : problème de compétitivité en France (Arthus).
  • Document 3 : à mobiliser dans la partie sur la division internationale du travail (“interdépendance”).

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